A la faveur de la conjoncture pétrolière internationale, marquée par la baisse d'activité dans le monde, la fiscalité pétrolière sera exposée désormais à de sérieuses menaces. Les prix du pétrole sont en continuelle décroissance en dépit de la décision de l'Opep de réduire sa production. L'équation devient ainsi difficile pour un pays comme l'Algérie car la fiscalité pétrolière représente le gros budget de l'Etat qui sert à financer le fonctionnement des institutions et l'investissement publics. Le gouvernement algérien prévoit d'ores et déjà un recul du produit de la fiscalité pétrolière de 5,1%, dont le poids est de 58,4% dans les recettes budgétaires globales. C'est ce qui est rapporté dans le texte de la loi de finances 2009, adoptée, jeudi dernier, à l'Assemblée populaire nationale (APN). Cependant si la situation du marché pétrolier se détériore, les contrecoups risquent d'êtres très durs. Ainsi, l'Algérie ne sera aucunement à l'abri d'une grave crise économique dans le cas où les prix de l'or noir continuent à tirer vers le bas ; un effet généré entre autres par la crise financière mondiale. Le risque à craindre est accouplé au danger d'une longue période de dépression économique, considéré par les experts comme une hypothèse à prendre sérieusement en compte. Résultat : le ralentissement général de l'économie mondiale entraînera, à coup sûr, une baisse considérable de la demande pétrolière mondiale. La crise financière internationale risque donc de peser encore lourdement sur les marchés de l'énergie et les pays de l'Opep, dont l'économie dépend exclusivement de la manne pétrolière. Pour le cas Algérie, la baisse des recettes fiscales pétrolières risque de mettre en réelle difficulté l'investissement public. La loi de finances pour 2009 prévoit des recettes de 2786 milliards de dinars (27,86 milliards d'euros), dont 1628 milliards de dinars de fiscalité pétrolière et 1158 milliards de dinars de fiscalité ordinaire. Cette dernière étant en augmentation de 10% par rapport à l'année 2008, contrairement à la fiscalité pétrolière évaluée à 1715,4 milliards de dinars dans la loi de finances complémentaire de 2008. Elle (la fiscalité pétrolière) semble sérieusement menacée par la chute brutale des cours du pétrole. Ce recul du produit de la fiscalité pétrolière est imputable au taux de change retenu dans le cadrage macroéconomique, et qui est de 65 DA pour 1 dollar, au lieu de 70 DA pour 1 dollar dans le cadrage de la LFC 2008. C'est ce qui a été avancé par les rédacteurs de la nouvelle loi de finances 2009. Aussi, continuer à alimenter un fonds de régulation dont les dépôts ont atteint plus de 4000 milliards de dinars (40 milliards d'euros) est loin d'être une option indiscutablement favorable pour le financement du déficit budgétaire. Car, en toile de fond, figure une conjoncture pétrolière défavorable et un secteur hors hydrocarbures toujours déficient.