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L'OPEP en quête d'un rôle régulateur
Créée pour contrôler les marchés pétroliers
Publié dans La Tribune le 15 - 12 - 2008

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a été créée le 14 septembre 1960, lors de la Conférence de Baghdad,
principalement à l'initiative de l'Iran et du Venezuela pour pallier la baisse du prix du baril qui tombait à moins de 5 dollars américains à l'époque. À l'origine, seuls cinq pays en étaient membres : l'Arabie saoudite, l'Iran, l'Irak, le Koweït et le Venezuela. Ils furent rejoints par la suite par 9 autres pays producteurs, à savoir le Qatar en 1961, l'Indonésie en 1962, qui a annoncé son retrait pour la fin 2008, la Libye en 1962, Abou Dabi en 1967 qui avec six de ses voisins formera les Émirats arabes unis en 1971, l'Algérie en 1969, le Nigeria en 1971, l'Équateur en 1973, qui se retire en 1992 et y revient en 2007, le Gabon en 1975, qui se retire en 1996 et l'Angola en 2007. La création de l'OPEP est intervenue donc dans un contexte d'exacerbation de la concurrence entre compagnies pétrolières et, par voie de conséquence, de fortes pressions à la baisse sur le prix du pétrole. A cette époque, la production de pétrole était principalement prise en charge par les grandes compagnies, majoritairement anglo-saxonnes. L'industrie pétrolière était encore verticalement intégrée dans la mesure où ces compagnies s'occupaient à la fois de produire le pétrole brut, de le raffiner et de vendre les produits raffinés aux consommateurs finaux. Ainsi, le prix du brut était fixé de manière unilatérale par les compagnies pétrolières et ne servait qu'à établir la base de calcul des droits que ces compagnies devaient verser aux États dans lesquels elles opéraient. C'est en réaction directe aux diminutions de prix imposées par les compagnies en 1959 que les gouvernements des principaux États producteurs de l'époque décidèrent de se regrouper au sein d'un cartel : l'OPEP. Pendant les cinq premières années de son
existence, son siège est situé à Genève, en Suisse. Il est déplacé le 1er septembre 1965 à Vienne en Autriche.
L'OPEP et les prixdu pétrole
Ce cartel réussit à stabiliser les prix du pétrole tout au long des dix années qui suivirent sa création. Ce n'est qu'à partir de 1970 que les premières augmentations eurent lieu sous la pression des membres les plus militants du cartel comme l'Algérie, la Libye et le
Venezuela. Mais c'est en 1973 que l'OPEP donna la mesure de sa puissance en imposant une hausse massive du prix du brut à l'occasion de la guerre d'octobre 1973. Ce fut le premier choc pétrolier durant lequel le prix du pétrole quadrupla en quelques mois. Depuis lors, l'OPEP était perçue comme disposant d'une capacité de contrôle quasi hégémonique sur le prix du pétrole. Ce qui n'est plus le cas maintenant. Cette vision hégémonique relève plutôt du mythe. L'interprétation du choc pétrolier de 1973, mettant en avant le rôle politique de l'OPEP, tend à négliger le fait qu'au cours des années 1960 la demande pétrolière avait connu une croissance phénoménale, de plus de 7% par an, et qu'à ce rythme il fallait, pour continuer à couvrir la demande, faire la découverte annuelle de
nouveaux très importants gisements.
Le choc de 1973 résulte plus de cette arithmétique que de la supposée ambition politique de l'OPEP. La guerre de 1973 fut plus le prétexte politique que la cause profonde d'un choc pétrolier qui, selon toute vraisemblance, aurait eu lieu tôt ou tard : le rythme de la
croissance économique mondiale de l'époque, basée sur une consommation effrénée de pétrole, n'était plus possible. Selon les économistes, la vraie force de l'OPEP s'est révélée au début des années 1980 lorsque le prix est resté élevé alors que la demande diminuait ou stagnait en raison de la crise économique mondiale, et que l'offre augmentait sensiblement avec la mise en exploitation massive des réserves hors OPEP notamment en mer du Nord, en Amérique du Nord et en Afrique. Durant toute cette période, l'OPEP a agi comme un frein à la baisse des cours. Certes, elle n'a pas réussi à empêcher la retombée des prix, mais l'a retardée considérablement grâce à l'introduction de quotas de production.
Le contrôle de la production
Les analyses du rôle de l'OPEP ont tendance à se focaliser sur les chocs pétroliers et les politiques de prix. Or, c'est surtout la nationalisation progressive des actifs pétroliers dans la plupart des pays membres de l'OPEP au cours des années 1970 qui consacra la prise de contrôle effective de la production par les gouvernements des États producteurs. Rupture radicale dans l'évolution de l'industrie pétrolière, ces nationalisations des activités pétrolières eurent lieu dans l'ensemble des grands pays producteurs. L'Algérie, l'Arabie saoudite, l'Irak, l'Iran, le Koweït et le Venezuela instaurèrent, à l'occasion des nationalisations, un monopole d'État complet sur leurs
richesses pétrolières. La Libye, l'Indonésie, le Nigeria et les Emirats arabes unis restèrent partiellement ouverts aux capitaux étrangers.
Ces nationalisations provoquèrent une véritable déstructuration de l'industrie pétrolière. En quelques années, les omnipotentes compagnies internationales se retrouvèrent amputées de toutes leurs activités d'exploration et de production dans la plupart des pays de l'OPEP. En d'autres termes, elles perdirent le contrôle sur la quasi-totalité des réserves mondiales. A une industrie verticalement intégrée du puits à la pompe succéda un système dans lequel la production assurée par les compagnies nationales des États producteurs, d'une part, et le raffinage et la distribution par les compagnies pétrolières internationales, de l'autre, étaient subitement découplés en deux pôles distincts. Le marché financier pétrolier est ainsi né du besoin de faire se rencontrer l'offre et la demande,
c'est-à-dire les producteurs et les acheteurs de pétrole. Depuis le milieu des années 80, le marché fonctionnant selon une logique d'équilibre offre/demande s'est imposé comme le mécanisme unique de régulation des prix du pétrole, alors que celui-ci résultait jusqu'alors de la seule volonté des compagnies pétrolières, puis de celle de l'OPEP.
La décision de cette dernière d'instaurer des quotas de production en 1982 résulte de la nouvelle organisation du marché. Car, faut-il le rappeler, l'OPEP ne fixe plus aujourd'hui le prix auquel se vend son pétrole. Ce sont les marchés de cotation à Londres ou à New York qui s'en chargent. Le seul moyen de pression sur le prix dont dispose encore le cartel est donc d'ajuster sa production pour peser sur
l'équilibre entre l'offre et la demande. Les ministres des pays membres se réunissent de quatre à sept fois par an pour coordonner leurs politiques pétrolières. Toute hausse ou baisse du plafond de production est répartie proportionnellement entre tous les membres. L'OPEP contrôle, indéniablement, l'essentiel des réserves mondiales de pétrole, soit 77% des réserves prouvées disponibles mondialement. A fin 2006, celles-ci étaient estimées à près de 915 milliards de barils sur un total mondial estimé à 1 370 milliards de barils. L'Arabie saoudite, chef de file de l'organisation, possède, à elle seule, 22% des réserves mondiales.
L'OPEP dans la concurrence internationale
Mais la hausse des prix du pétrole dans les années 1970 et 1980, qui a résulté directement de la politique mise en place par l'OPEP, a entraîné le développement d'une forte concurrence causée par l'augmentation de la production dans des États non membres de l'OPEP. Avec des prix maintenus élevés grâce à la politique de l'OPEP, la production dans les pays non membres de l'OPEP, où les coûts de production sont élevés, est devenue rentable. De nombreux pays à travers le monde ont donc profité directement de la politique de l'OPEP pour développer une production concurrente à celle des membres de l'organisation, sans en assumer les contraintes en termes de quotas. Cette concurrence accrue a placé l'OPEP dans une situation difficile, voyant sa part de marché se réduire.
La part de l'OPEP dans la production mondiale, qui était de plus de 50% en 1973, est tombée à moins de 30% en 1985 avant de remonter aujourd'hui à près de 43%. Cette situation de concurrence accrue est d'autant plus problématique que les économies des États de l'OPEP, dans leur majorité, sont quasi dépendantes des revenus pétroliers. En Algérie, en Arabie saoudite, au Koweït, en Iran, en Irak, au Qatar, en Libye, au Nigeria, au Venezuela ou dans les Emirats arabes unis, le pétrole et le gaz contribuent pour plus de la moitié du produit intérieur brut, même si certains pays du Golfe ont réduit nettement leur dépendance. Cette dépendance limite considérablement les marges de manœuvre de l'OPEP au moment où s'impose une politique coordonnée des pays producteurs pour freiner la baisse des prix du pétrole.
En cas de baisse du prix du pétrole comme ce fut le cas à la fin des années 1990 lorsque le prix du baril avait atteint un plancher à 10 dollars, l'OPEP a été incapable à elle seule de peser efficacement sur les prix pour qu'ils remontent. Les accords de réduction de la
production furent à l'époque élargis au-delà de l'OPEP pour inclure les grands producteurs non membres de l'organisation.
L'influence de l'OPEP aujourd'hui
Depuis la fin des années 1990, le prix du pétrole a considérablement remonté, atteignant plus de 147 dollars par baril en juillet 2008. S'ils se sont réjouis de cette hausse, qui s'est traduite par d'importantes rentrées de devises, les pays membres de l'OPEP n'avaient en vérité pas de responsabilité directe. La hausse spectaculaire du prix a résulté essentiellement de l'augmentation structurelle de la demande de pétrole en raison du boom économique en Chine et de la forte demande aux Etats-Unis, ainsi que des mouvements spéculatifs qui animent les marchés financiers et touchent celui du pétrole. Le rôle de l'OPEP dans l'augmentation du prix du pétrole et les records atteints en juillet dernier est à peu près nul. La hausse était tendancielle pour toutes les matières premières et pas seulement pour le pétrole car elle résultait d'un déséquilibre structurel entre l'offre et la demande du fait de la croissance économique chinoise. Ce n'est donc en réalité que maintenant, alors que les prix sont orientés à la baisse, qu'il est possible de juger de la
véritable influence de l'OPEP sur le marché pétrolier et sur le niveau du prix. D'où l'importance de la réunion d'Oran. L'OPEP sera-t-elle capable de maintenir le prix du pétrole à des niveaux acceptables même si celui des autres matières premières reste à baisse ? A l'heure actuelle, personne ne peut présager si le probable accord sur la réduction de la production pétrolière, aura l'effet escompté. Mais l'évolution de l'OPEP, d'un côté, celle des conditions du marché et la crise économique mondiale, de l'autre, rendent peu probable que l'OPEP puisse prétendre rejouer le rôle qu'elle a eu dans les années 70 et 80. Il y a fort à parier que l'OPEP se contentera de réduire ses quotas en espérant pouvoir freiner la dégringolade effrénée des prix du pétrole.
G. H.
Les dates clés de l'histoire de l'OPEP
14 septembre 1960Création de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) lors de la conférence de Baghdad à l'initiative de l'Iran et du Venezuela, rejoints par l'Arabie saoudite, l'Irak et le Koweït, pour stopper la baisse du prix du pétrole qui est tombé à moins de 5 dollars le baril.
1961-1973 Le Qatar rejoint l'OPEP, puis c'est le tour de l'Indonésie et de la Libye en 1963, d'Abou Dhabi et de l'Algérie en 1967, du Nigeria en 1971 et, enfin, de l'Equateur et du Gabon en 1973.
1er septembre 1965Le siège de l'OPEP, précédemment à Genève, est déplacé à Vienne en Autriche.
Octobre 1973 En pleine guerre d'octobre 1973, l'OPEP décide une hausse des prix. Un embargo est décrété par les producteurs arabes contre les pays occidentaux qui soutiennent Israël. Le cours du pétrole quadruple en quelques mois. C'est le 1er choc pétrolier.
7 janvier 1975 Les pays de l'OPEP décident une augmentation de 10% du prix du pétrole.
Mars 1975 Premier sommet des chefs d'Etat des pays membres de l'OPEP à Alger.
Mars 1982 Première fixation par l'OPEP de quotas de production (qui ne seront pas respectés), limitant celle-ci à 18 millions de barils par jour (mjb) afin de maintenir les cours.
Avril 1986 L'Arabie saoudite augmente sa production. Le prix du baril de pétrole chute de 30 à 15 dollars le baril. C'est le contre-choc pétrolier.
Août 1990-février 1991 Crise puis guerre du Golfe, l'ONU décide un embargo commercial contre l'Irak.
1er décembre 1992 L'Equateur se retire de l'OPEP en invoquant une crise financière.
Juin 1996 Le Gabon quitte à son tour l'organisation.
28 novembre-1er décembre 1997 L'OPEP se réunit à Djakarta et relève sa production de 10%, provoquant l'effondrement des cours de 40%. Le prix du pétrole chute à 10 dollars le baril. L'OPEP rétablit les quotas en août.
23 mars 1999 Les onze pays membres de l'OPEP, ainsi que la Russie, la Norvège, le Mexique et Oman décident de réduire leur production de 2,1 millions de barils par jour. Le baril remonte à 23 dollars en septembre.
27-28 septembre 2000 Le sommet de Caracas, deuxième de l'histoire de l'OPEP, marque le retour de l'organisation sur la scène
internationale pour les 40 ans du cartel et réunit les onze Etats membres, ainsi que l'Angola, le Mexique, la Norvège, Oman et la Russie, invités en tant qu'observateurs.
24 septembre 2003 L'Irak redevient membre de plein droit de l'OPEP, suite à l'occupation américaine en mars 2003 qui a entraîné la levée de l'embargo imposé par l'ONU depuis la première guerre du Golfe en 1991.
1er janvier 2007 L'Angola, deuxième producteur de pétrole d'Afrique sub-saharienne derrière le Nigeria, devient le 12ème Etat membre de l'OPEP.
17-18 novembre 2007 3ème sommet de l'OPEP. Les chefs d'Etat s'engagent à continuer d'approvisionner les marchés de manière
«suffisante et fiable» alors que le prix du pétrole approche les 100 dollars le baril. L'Equateur, qui l'avait quittée en 1992, réintègre l'organisation.
Mai 2008 L'Indonésie, qui est devenu importateur de pétrole, annonce son intention de se retirer de l'OPEP à la fin de l'année 2008.
Juillet 2008 Le prix du baril dépasse les 147 dollars. Un niveau record jamais égalé auparavant.


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