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Le métier de tous les risques
Publié dans El Watan le 27 - 11 - 2008

On peut rencontrer une mort brutale et violente pour avoir déclamé une simple strophe satirique qui ne mérite pas qu'on s'y arrête, comme ce fut le cas d'Al Mutanabbi, ou encore de Tarafa Ibn Al Abd, qui, un jour de beuverie, avait tenu des propos désobligeants en présence d'un roitelet.
La liste des exemples en la matière est longue dans l'histoire de la littérature. C'est dire que celle-ci ne va pas sans danger, sauf que l'on s'en aperçoit qu'après coup. L'écrivain et journaliste italien, Roberto Saviano, auteur de la fameuse enquête Gomorra, sur les agissements de la mafia napolitaine, en connaît un bout sur les retombées négatives de l'écriture. Désormais, il vit et écrit en cachette ! La police le protège jour et nuit, car ceux qui règnent sur le monde du crime organisé dans son pays ont mis sa tête à mort. Quant à ceux qui l'ont soutenu dans son combat, comme Gorbatchev, Desmond Tutu, Umberto Eco et autres, ils ne peuvent rien contre ceux qui se sont ligués contre ce jeune écrivain qui n'a pas encore trente ans. Son cas est semblable, à bien dés égards, à celui de Salman Rushdie, l'auteur des Versets sataniques qui se trouva, un jour, tenu sous la férule d'une fetwa prononcée à son encontre par El Khomeïni. Réussira-t-il donc à avoir une contre-fetwa, italienne cette fois-ci, pour avoir la vie sauve, ou restera-t-il à la merci d'une angoisse qui le maintiedrait cloué au sol de ses jours ? Si le chemin de l'écriture mène, mais pas toujours, vers la notoriété et la richesse, il est, en contrepartie et la plupart du temps, jalonné d'embuches et de dangers, et pour ceux qui n'ont pas la peau dure, en dehors de la mort violente, c'est la folie qui les guetterait ou encore l'exil dans le meilleur des cas. Le combat de l'écriture, pour le nommer ainsi, est le même un peu partout dans le monde. Parfois, c'est la mafia, d'autrefois, c'est l'extrémisme religieux ou la botte militariste ou encore c'est l'ignorance crasse qui y fait sa loi. Même cette coqueluche appelée démocratie a son lot de méfaits contre le monde de l'écriture. Roberto Savinio dit, aujourd'hui, avec amertume que l'écriture ne change pas la réalité. Tout juste si elle provoquerait des remous à la surface de la société, comme le frémissement d'un lac après la chute d'une tige d'arbre. Et il a tort, même s'il se sent isolé, abandonné, floué par les promesses de ceux qui le protègent ou hanté par l'idée d'être assasiné à tout moment. En vérité, quand on prend sa plume, c'est avec l'idée, consciente ou non, de dépasser Homère et tous les autres grands écrivains. En d'autres termes, c'est pour affronter le mal, et mettre ce qui est beau au devant de la scène. Dans un pays où le grand Galiléo a été contraint d'abjurer ses convictions, des siècles après, Savinio ne peut espérer quelque changement dans la décision de la Camorra, pour la simple raison que celle-ci personnifie le mal. Or, c'est connu depuis la nuit des temps, le mal ne change jamais de peau, il reste égal à lui-même. On n'a pas le choix, l'écriture est comme la politique, sinon la politique elle-même. Celui qui s'y engage ne doit pas céder à ses craintes. On ne peut être écrivain si on laisse la peur s'installer, de même que l'on ne peut pas être politicien, si on craint d'être éliminé par ses adversaires. Le risque fait donc partie intégrante de l'écriture, et ce métier, qui est d'abord une passion, s'exerce avant tout pour repousser la stupidité, l'ignorance et la tyrannie en dehors des frontières de ce qui est, à la fois, raisonnable et beau.

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