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Qui détient la « vérité vraie » ?
Histoire de la révolution algérienne
Publié dans El Watan le 06 - 12 - 2008

La rencontre organisée à El Tarf, en hommage à Amara Bouglez, chef de « l'étrange et éphémère » Base de l'Est, par ses anciens compagnons d'armes, serait assurément passée inaperçue sans l'intervention fort remarquée, largement couverte et abondamment reprise par la presse écrite, de M. Chadli Bendjedid, ancien président de la République (1979-1992).
Ce n'est pas la première fois que ce sont les hommes qui éclairent les événements et non l'inverse, ceux-ci les auront pourtant partiellement ou totalement révélés. C'est dire l'état de sujétion de l'histoire de la guerre de libération à la disponibilité des mémoires et malheureusement aussi aux effets d'annonce. C'est à se demander comment une si grande révolution a produit un si petit intérêt pour la chose historique.
Faut-il encore une fois blâmer l'école et la rendre responsable d'un état de fait ou alors le politique qui croit que l'école doit être préservée de l'histoire et de ses convulsions pour en garantir l'asepsie ? Faut-il se résoudre à admettre que l'élève-citoyen est inepte au point d'être incapable de saisir les faits qui ont agité le passé de son pays ? Des gouvernants n'ont-ils pas soutenu mordicus que le peuple algérien est impréparé à la démocratie et que celle-ci est un luxe qu'il ne peut s'offrir, lui qui est, en revanche, suffisamment clairvoyant pour voter régulièrement pour « les meilleurs » et les porter aux affaires. Il est navrant de constater que ce qui était de notoriété publique, à savoir l'épisode dangereux pour l'unité de ALN, de la création de la Base de l'Est passe pour une révélation. Il est vrai que nous sommes tous ignorants, mais pas de la même chose. On peut manipuler notre passé à l'époque de notre aïeul de Terenifine (Tighenif, cet atlanthrope qui a vécu il y a 500 000 ans) et dire qu'en plus des nouvelles techniques des outils bifaces, il avait inventé l'eau chaude… mais désolé de décevoir, car la péripétie de la création de la Base de l'Est et les intrigues qui ont abouti à sa maïeutique sont connues de tous ceux qui se sont un tant soi peu penchés sur ce qui s'est passé sur le sol de ce pays ces soixante dernières années. Petit rappel d'école : en 1954, le CRUA avait délégué ses pouvoirs et la représentation à six de ses éléments : Mostefa Ben Boulaïd, Mohamed Larbi Ben M'hidi, Rabah Bitat, Mohamed Boudiaf, Didouche Mourad, qui furent rejoints par Krim Belkacem. Ces six historiques avaient pris l'immense responsabilité d'engager la lutte armée et avaient organisé le pays en cinq zones. Pour des raisons inqualifiables, alors que le combat contre un ennemi impitoyable faisait rage dans certaines régions du territoire national, un groupe d'hommes décide de son propre chef de créer une nouvelle zone dans la région frontalière de l'Est entre l'Ouenza et El Kala.
Qu'est-ce à dire ? Par quel sophisme peut-on faire admettre cela comme un acte de haute stratégie politique ou militaire ? Le faux procès fait aux « 3B » (Belkacem, Bentobbal et Boussouf) et la charge dont ils font l'objet ne sauraient légitimer la dangerosité de l'action menée par les initiateurs de la Base de l'Est. Zighout Youcef a su, une fois encore, montrer son extraordinaire sens de la mesure en n'entreprenant rien contre le travail fractionnel qui aurait pu mettre en péril l'unité des rangs de l'ALN. Il est utile de s'interroger sereinement sur ceux qui, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, ont voulu exploiter l'enthousiasme des combattants et le déficit de culture du national, dû en grande partie à la faiblesse de la formation politique. Ce « mintaquisme » (régionalisme) a failli déboucher sur l'irréparable n'étaient la prudence et le sens des responsabilités de la direction politico-militaire investie par le Congrès de la Soummam. Tous les acteurs ont le droit et le devoir même de s'exprimer sur leur vécu, mais ils ne peuvent du fait des responsabilités occupées pendant la guerre de libération, avant ou après, s'ériger en détenteurs de la « vérité vraie ». L'histoire retient les faits et non l'appréciation de ces faits par les uns ou les autres. Chacun voit midi à sa porte.


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