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Démantèlement du GIA
Le terrorisme serait-il soluble dans l'amnistie ?
Publié dans El Watan le 05 - 01 - 2005

La question mérite d'être posée surtout après le communiqué du ministère de l'Intérieur rendu public lundi dernier dans lequel on annonçait pratiquement la neutralisation de l'organisation terroriste connue sous le macabre sigle GIA (Groupe islamique armé).
C'est sans doute pour la première fois que les autorités officielles ont dressé le bilan des actions militaires ayant mené et/ou ayant permis d'achever l'anéantissement de ce groupe islamiste armé qui a semé terreur et désolation durant plus d'une décennie, notamment dans l'Algérois et le centre du pays. L'on apprend aussi que deux groupes d'une trentaine d'éléments seraient encore en activité dans la région de Chréa-Tala Acha et celle située entre Tissemsilt et Chlef. Mais pour les observateurs avertis et tous ceux qui ont suivi le dossier de la lutte antiterroriste, ce chiffre d'une trentaine d'éléments du GIA encore actifs, et donc possédant une certaine capacité de nuisance, n'est pas nouveau ni un « scoop » en soi, puisqu'il a été confirmé peu après la mise hors d'état de nuire de son « émir national » Antar Zouabri, à Boufarik, par le général-major Fodhil Chérif, alors chef de la première Région militaire, à l'issue de l'opération menée par les forces combinées de sécurité. On savait également à l'occasion de « confessions » du terroriste Boumahdi alias Abou Oubeïda faites une année plus tôt, c'est-à-dire en 2001, que le GIA était une organisation aux abois pratiquement coupée de tout soutien extérieur, parce que n'existant plus, au point que ces terroristes « devaient prendre de force la nourriture » dont ils avaient besoin, avait déclaré Abou Oubeïda à l'époque de son arrestation. Mais l'élément le plus important révélé par ce criminel, c'est que le GIA n'a pratiquement plus fait de « recrutement » depuis 1997 ! Zouabri jusqu'à sa mort, lors de l'embuscade de la rue des Frères Kerrar à Boufarik, ne faisait plus confiance aux nouvelles recrues depuis cette date. C'est dire qu'après 2002 ses successeurs ont hérité d'une organisation moribonde, fortement secouée par les purges internes depuis sa création et les règlements de comptes entre clans rivaux... Les renseignements apportés par Abou Oubeïda avaient permis à l'époque de dresser avec plus de précision le portrait-robot de Zouabri et de compléter les informations sur ses habitudes, ses déplacements, ses planques urbaines et les rares appuis dont il pouvait encore avoir... Dès lors, ses jours étaient comptés, l'étau commençait alors à se refermer, et il ne tarda pas à tomber cinq mois plus tard à Boufarik, laissant derrière lui un GIA exsangue, affaibli par les coups de boutoir donnés par les éléments des services de sécurité, harcelé et gêné sur le terrain par les groupes d'autodéfense formés par la population, notamment après la période des grands massacres dont il a été l'instigateur au cours de la période 1995-96. L'année 2002 fut pratiquement une année funeste pour les terroristes du GIA et du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), puisque, en moins de deux mois, 71 éléments armés ont été neutralisés et 120 autres faisant partie des réseaux de soutien arrêtés...
Fin de parcours
Faut-il croire après le communiqué du département de M. Zerhouni que le terrorisme en Algérie serait en train de connaître ses dernières heures et que ces éléments « égarés » seraient en attente d'un geste politique, d'une amnistie par exemple ? Ce qui a été écrit plus haut montre bien qu'en 2005 le GIA s'est retrouvé en fin de parcours grâce à l'action combinée sur le terrain des forces de sécurité et l'implication des populations dans la lutte antiterroriste. On ne soulignera pas suffisamment le rôle des citoyens, dans les groupes d'autodéfense, des « patriotes » au sein de détachements de la garde communale et dans le renseignement et la vigilance, contribuant ainsi à réduire considérablement la maîtrise du terrain par les groupes terroristes et à parvenir à partir de 2000-2001 notamment aux résultats positifs que l'on sait. Il reste que le terrorisme n'est pas pour autant vaincu militairement même s'il est considérablement affaibli. La neutralisation du GIA ne peut occulter les capacités de nuisance dont dispose le GSPC, par exemple, qui compterait entre 300 et 400 hommes armés, selon le directeur de la Sûreté nationale interrogé par le quotidien La Tribune. C'est dire que la lutte antiterroriste entame sans doute sa dernière ligne droite et qu'elle nécessitera, au grand dam des partisans nostalgiques du « qui tue qui ? », la mobilisation d'abord de toutes les capacités militaires afin de sécuriser l'ensemble du pays profond, y compris les régions les plus éloignées de l'extrême Sud, des frontières de l'Est et de l'Ouest. D'autant que la conjoncture internationale est plus favorable depuis le 11 septembre 2001 et que le GIA tout comme le GSPC figurent sur la liste des 27 organisations terroristes ciblées par l'Administration américaine. Dès lors, il apparaît incongru, dans un contexte profondément marqué par la guerre contre le terrorisme menée au plan international, de parler d'amnistie, surtout tant que la question de la justice et le devoir de vérité sur les massacres, les attentats ciblés, les disparitions et les enlèvements auront été évacués. L'obligation de mémoire envers les centaines de milliers de victimes, aussi bien celles qui ont péri ou celles qui ont été marquées à vie par le terrorisme sanglant de cette décennie, appelle à la satisfaction de ces deux exigences, c'est-à-dire que justice soit faite et que la vérité soit enfin établie sur les drames qui ont agité cette décennie. Et cela avant même d'envisager l'éventualité de tout pardon. C'est là l'obligation de tout Etat qui aspire à rétablir la norme du droit dans l'échelle des valeurs déjà fortement ébranlée par le déficit en crédibilité auprès des citoyens en quête de confiance dans les institutions qui fondent l'Etat républicain. L'impunité n'a jamais rien réglé au sein de la société, et celle-ci ne peut fonctionner à coups d'amnisties ou de grâces à répétition tant que les conditions politiques d'une « normalisation » n'existent pas, à savoir une plus grande démocratisation de la vie publique, une ouverture du champ médiatique et culturel, basée sur la tolérance et le respect de l'autre, la négation du recours à toute forme de violence, l'instauration du principe d'égalité de tous les Algériens devant la loi, le rejet de toute forme d'exclusion... Alors on pourra envisager le pardon de la part de citoyens victimes du terrorisme qui auront eu, au préalable, la ferme conviction que l'Etat et la société les ont en quelque sorte dédommagés matériellement et moralement de la souffrance qu'ils ont endurée à travers une immense action de justice et d'équité.


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