La rupture du dialogue et l'indifférence des pouvoirs publics vis-à-vis des revendications socioprofessionnelles des personnels de la santé publique ont contraint les syndicats autonomes de la santé à radicaliser leurs actions et à passer à un durcissement de leur position. Maîtres-assistants, professeurs, docents, psychologues et médecins spécialistes ont activement tenu à participer à cette première journée de grève. Les centres hospitaliers, de soins et les établissements de santé publique de l'est du pays ont été, pour la plupart, paralysés par ce mouvement. A Constantine, les militants et adhérents des syndicats, qui ont opté pour cette grève de cinq jours (SNMASM, SNPDSM, SM généralistes, SMSSP et le syndicat des psychologues), ont tous tenu à marquer cette entame par une large adhésion. Le taux de participation a atteint des seuils record en ce sens que plus de 75% du personnel de la santé de la wilaya ont débrayé et les 25% restants, qui ont eu à assurer le service minimum, ont insisté pour signer une lettre de soutien aux grévistes. Des sit-in seront tenus chaque jour au niveau du CHU Ibn Badis et de la faculté des sciences médicales, en outre un large rassemblement des personnels de la santé publique est prévu le 17 décembre au niveau du CHU. Les représentants des syndicats rencontrés, le docteur S. Mohadeb pour le SNPSP et le professeur Y. Kitouni pour le syndicat des maîtres-assistants, nous ont assuré leur inébranlable volonté de mener à terme et dans de bonnes conditions cette action pour obliger les décideurs à reconsidérer leur position. A Mila, le mot d'ordre de grève a enregistré une participation importante au mouvement de protestation qui a été de l'ordre de 100%, selon des animateurs de la coordination de wilaya du SNPSP. Le porte-parole dudit syndicat, le docteur Yacine Boukhebouz, a par ailleurs précisé que « même le secteur sanitaire de Ferdjioua, qui était à la traîne lors de la grève des 9, 10 et 11 du mois écoulé, a affiché un taux de participation au débrayage de 80% » et que « l'administration tend à minimiser l'ampleur de la contestation en situant le pourcentage de la grève à un peu plus de 50% ». A Oum El Bouaghi, la grève a été largement suivie en ce premier jour. La coordination du SNPSSP de la wilaya, par la voix du docteur Toufik Mebarek, nous a confié qu'au premier jour, le taux de suivi, enregistré au niveau des trois grands centres hospitaliers, démontre le degré d'adhésion des médecins spécialistes. Il s'élève à 80%, 83 et 72%, respectivement au chef-lieu de wilaya, à Aïn M'lila et à Aïn Beïda. Par ailleurs, l'on note une adhésion totale au sein des praticiens spécialistes des établissements hospitaliers. A Annaba, l'appel des cinq syndicats de la santé publique a été largement suivi dans les différents établissements de santé de la wilaya. Ainsi, selon l'inspection du travail de la wilaya, 146 médecins généralistes sur 373, dont 27 sur 140 à l'EPSP El Hadjar, n'ont pas rejoint hier leur poste, ainsi que 33 médecins spécialistes sur les 110 existants. Même les médecins psychiatres ont été de la partie. En effet, 6 parmi les 14 exerçant à l'établissement hospitalier spécialisé Er Razi ont débrayé. Idem pour les médecins professeurs et docents, dont 47 sur 100 n'ont pas regagné leur poste de travail. Du côté des syndicalistes, le taux de suivi est plus important, il s'élève, selon eux, à 65%. A Guelma, l'appel à la grève a été largement suivi hier. Dans ce contexte, le docteur Baâziz Laïdi, président du bureau de wilaya du SNPSP, nous a déclaré : « Notre wilaya compte quatre EPH avec, respectivement, 21 spécialistes à l'EPH Ibn Zohr et 26 à L'EPH Okbi, ceci pour le chef-lieu ainsi que 13 spécialistes à Bouchegouf et 2 à Aïn Larbi. Le mot d'ordre a été suivi par les spécialistes et ils observeront un rassemblement au niveau du hall de l'hôpital Okbi pour marquer cette grève. » A Skikda, les membres du SNPSP ont répondu favorablement au mot d'ordre de débrayage lancé par la coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique. « Le taux de participation varie entre 96 et 98% au niveau des quatre secteurs hospitaliers de la wilaya, alors qu'un sit-in a été organisé au niveau de l'hôpital du chef-lieu de wilaya », selon le docteur Hamlaoui, président de la région Est des praticiens de la santé.
