Dans le cadre des réformes engagées par le ministère de l'Enseignement supérieur, six universités du pays ont été choisies cette année pour la mise en œuvre de Licence-mastère-doctorat (LMD), un système qui vise à adapter la formation supérieure aux exigences du marché, aux besoins et aux potentialités économiques de chaque région. Il permet à l'étudiant de bénéficier de la formation répondant à ses aptitudes et à son parcours pédagogique et de s'ouvrir sur le monde professionnel par des stages pratiques et des rencontres avec les gestionnaires des unités économiques et administratives. Qu'en est-il de son application ? Il est prématuré d'en parler pour le moment, car le dispositif n'en est qu'à ses débuts. Il est donc intéressant de connaître l'expérience des universités françaises dans ce domaine, à l'image de celle de Valenciennes qui s'avère être un modèle dans la mise en place de ce type de formation depuis l'année universitaire 2002-2003. Son président, le Pr Pascal Level, était hier à Chlef où il a présenté à l'université Hassiba Ben Bouali une communication sur l'état de la mise en œuvre du LMD dans les établissements d'enseignement supérieur français. L'intervention a eu lieu en présence du chercheur algérien à l'université de Valenciennes, Dr Abderrahmane Abene, du recteur Abdallah Ouagued, ainsi que des professeurs et étudiants de l'université Hassiba Benbouali. L'université de Valenciennes accueille 11 000 étudiants et 3000 autres en formation continue. Elle dispose d'un poste informatique pour quatre étudiants, a indiqué son premier responsable. « La réforme en question est venue de notre établissement et non du gouvernement. Pour assurer son lancement, nous avons dû mener une série d'actions d'information, de sensibilisation et d'organisation sur le plan pédagogique et celui de l'accompagnement des étudiants », a-t-il souligné en faisant savoir que 71 universités françaises, 37 écoles d'ingénieurs et 4 écoles normales supérieures ont déjà basculé dans le nouveau système. Il y a lieu de signaler qu'en Algérie, l'introduction du système LMD n'a pas été accompagnée des mesures nécessaires en matière d'information et de sensibilisation du monde universitaire. Rares sont les enseignants et étudiants qui ont une idée assez précise des changements opérés dans ce domaine par le département ministériel concerné. La nouvelle démarche s'est traduite, selon le professeur Pascal Level, par un changement radical et une amélioration continue au niveau notamment de la structure de l'offre de formation, les pratiques pédagogiques, les conditions d'accueil des étudiants et les procédures d'habilitation et d'évaluation. Résultat : « Le cursus de formation est sanctionné par une qualification et des diplômes ouvrant des débouchés professionnels certains à leur titulaire », assure le conférencier.
