Les mécanismes internationaux et arabes de lutte contre le blanchiment d'argent sont insuffisants et butent toujours sur des contraintes sur le terrain. « La coopération transnationale dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d'argent et les extraditions des criminels sont des engagements à sens unique », a déclaré le procureur de la République près la cour de Tizi Ouzou lors d'une conférence-débat organisée hier au siège de la sûreté de wilaya, à l'occasion de la fête de la police arabe qui coïncide avec le 18 décembre de chaque année. Tizi Ouzou De notre bureau Invité par les services de police, l'orateur dira : « Les conventions signées entre les pays ainsi que les arsenaux judiciaires sont là. Mais ils ne sont pas suffisants dans la mesure où il existe toujours des contraintes sur le terrain. » Le conférencier préconise le renforcement des mécanismes de lutte par d'autres mesures pratiques susceptibles de rendre les actions de la justice et de la police plus efficaces. En effet, sur le plan investigation, l'échange entre les pays, notamment entre l'Algérie et les autres nations, est resté au niveau de l'information. Evoquant le cas Khalifa afin d'illustrer la contre-productivité des mécanismes de lutte contre le blanchiment d'argent et les extraditions de suspects, le procureur a affirmé que les pays, sur ce registre, donnent généralement des réponses ambiguës avec des délais qui vont jusqu'à 2 années, en dépit de l'importance de certaines affaires judiciaires. Pour l'orateur, la différence entre les systèmes judiciaires des pays signataires des conventions, la réticence parfois affichée par certains pays et des conflits entre des groupes d'intérêt sont le revers de la médaille contraignante pour cette lutte. Sur le plan interne, l'invité dira que l'Algérie s'est préparée pour contrer le crime économique et financier bien que la difficulté d'appliquer les lois sur le terrain soit omniprésente. L'argent sale est injecté, selon les différents intervenants à cette rencontre, dans les secteurs du tourisme et de l'immobilier. Ce qui explique, selon eux, la flambée des prix de l'immobilier en Algérie alors que ce segment s'écroule à travers le monde.
