Victimes d'un bras de fer entre l'administration du lycée Tamimi et les 49 enseignants, plus de 500 lycéens sont descendus dans la rue pour manifester dans l'enceinte de la direction de l'éducation leur colère contre l'arrêt de travail, qui s'apparente à une désobéissance contre toute autorité, que les enseignants observent depuis plus de 15 jours. La revendication brandie par ces enseignants ayant trait au départ du directeur du lycée ne semble pas consistante aux yeux des lycéens rencontrés sur les lieux, pour aller jusqu'à prendre en otages les 1100 lycéens parmi lesquels 99 internes, notamment ceux des classes de terminale, diront-il. A l'origine de cette levée de boucliers des enseignants contre le directeur de l'établissement, nous dira le directeur de l'éducation, la mise en œuvre de l'instruction ministérielle relative au bannissement du phénomène de l'absentéisme, après un laisser-aller qui a sévi durant presque 4 ans. Cette reprise en main en matière de discipline par l'administration n'a pas été au goût des enseignants qui ont réagi violemment. Laquelle administration, a-t-il ajouté, se trouve être caractérisée par des défaillances qui ne sont pas pour faciliter le fonctionnement du lycée et ayant engendré une dilution des responsabilités. Le deal passé entre le directeur et les enseignants a été rompu par l'avènement de l'instruction ministérielle, et le premier accroc entre les deux parties a eu lieu au lendemain du dépôt d'un congé de maladie de 15 jours par le professeur de charia, qui a enclenché un mouvement de grève depuis plus de quinze jours. Les lycéens n'ont pas été tendres avec les enseignants qui, disent-ils, brillent par des absences répétées, le relâchement dans la manière de dispenser les cours en classe en poussant les élèves à prendre des cours de rattrapage à l'extérieur de l'établissement, notamment ceux de terminale. Une commission ministérielle, qui a été dépêchée par le ministère, se trouve actuellement sur les lieux. Interrogé par El Watan sur cette affaire, le responsable de cette mission dira : « On est là pour trouver la solution qui préserve l'intérêt du lycéen », ajoutant au passage qu'aucune organisation syndicale ne chapeaute le mouvement.
