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Boumediène a l'ONU : Plaidoyer pour un nouvel ordre international
Publié dans El Watan le 27 - 12 - 2008

Le discours du défunt président Houari Boumediène devant la session extraordinaire de l'Onu d'avril 1974 avait fait date dans les relations internationales de l'époque.
Pour la première fois de façon frontale, sans user de la langue de bois et de détours, un président du tiers-monde, en l'occurrence le président Houari Boumediène, avait, au nom de ses pairs des pays en développement, plaidé devant les instances onusiennes et en présence des pays riches pour une refondation des relations internationales et un partage équitable des richesses de la planète et de la prospérité. Un nouveau concept naquit à l'initiative du mouvement des non-alignés et sous les conseils avisés de l'Algérie qui se posait alors en porte-drapeau pour la défense des idéaux de développement, de récupération des richesses nationales, de soutien et de solidarité avec les peuples en lutte pour leur indépendance, émancipation et dignité : l'instauration d'un nouvel ordre économique mondial. Le président Boumediène s'était présenté à la tribune des Nations unies fort des convictions de l'Algérie pour un monde plus juste, mais aussi fort des résolutions de la quatrième conférence des chefs d'Etat et de gouvernement des pays non-alignés réunis à Alger quelques mois plus tôt en septembre 1973. Boumediène avait donc une feuille de route toute tracée à défendre devant la session extraordinaire de l'ONU. Il l'avait fait avec sa verve légendaire et surtout son ton direct et percutant forgé à l'ombre de son parcours révolutionnaire n'hésitant pas à appeler un chat un chat, alternant les appels à une coopération internationale mutuellement avantageuse entre le Nord riche et le Sud pauvre et le discours ultra-nationaliste comme le principe du compter sur soi en tant que doctrine de développement des pays du tiers-monde et la promotion de la coopération Sud-Sud en vue de contourner l'hégémonisme des grandes puissances. Quand on relit ce discours, on prend tout de suite la mesure de l'enjeu du combat dans lequel il avait investi toute son énergie. Un combat qui était décliné comme le prolongement naturel du recouvrement de l'indépendance nationale qui demeurait inachevée, ne cessait-il de répéter tant que les peuples qui se sont affranchis du joug colonial n'étaient pas maîtres de leur destin et de leurs richesses nationales. Trente-quatre ans après ce discours historique, on se rend compte que les présupposés, qui fondent les relations internationales d'aujourd'hui, n'ont pas beaucoup changé.
Le capitalisme, qui était présenté comme la voie de salut et de l'émancipation des peuples face au dirigisme de l'Etat incarné par le système socialiste adopté par les pays qui avaient recouvré leur indépendance, montre aujourd'hui toutes ses limites et son visage hideux avec la crise financière qui a affecté les pays industrialisés avant de se transformer en récession économique se répandant à la vitesse de la lumière, n'épargnant directement ou indirectement aucun pays. Le mot d'ordre : sans développement, il n' y a pas de paix et de sécurité internationales (Boumediène disait que « la sécurité véritable implique une participation équitable du tiers-monde à la vie internationale ») est toujours d'actualité. « Les visées impérialistes semblent prendre le pas sur les exigences d'une démocratisation réelles des relations internationales », avait martelé Boumediène devant l'Assemblée générale des Nations unies. Le doigt est posé sur la délicate question du désarmement qui constitue, selon Boumediène, « une illustration de cette façon restrictive d'aborder les problèmes qui concernent l'humanité dans son ensemble, à travers des schémas qui ne visent qu'au réaménagement des rapports de forces entre grandes puissances ». Un appel pressant fut lancé quant à la tenue d'une conférence mondiale pour un désarmement général et complet qui implique, outre l'interdiction des essais et la destruction des stocks nucléaires, le démantèlement des bases militaires et le retrait des troupes étrangères de toutes les régions du monde. Soutien aux peuples en lutte pour leur émancipation et la défense de leur souveraineté et richesses nationales en Afrique, en Asie et en Amérique latine (au Vietnam, au Cambodge, au Moyen-Orient, au Chili, en Afrique du Sud où le système de l'apartheid vivait ses heures « de gloire »). Aujourd'hui, les guerres coloniales classiques en tant que doctrine sont passées de mode, même s'il existe encore des survivances et qu'elles prennent de nouvelles formes sous le fallacieux prétexte de défense des libertés et de la démocratie menacée par certains régimes dans le monde, comme ce fut le cas pour justifier l'invasion de l'Irak et de l'Afghanistan.
Un visionnaire
Mais les convoitises des richesses naturelles des pays en développement de la part des pays nantis sont demeurées toujours aussi vives. La politique de la canonnière a laissé la place à la manipulation sordide du système économique et financier mondial où l'accumulation rapide et facile des rentes sans contrepartie productive a pris le pas sur l'économie réelle, seul source véritable de création de richesse. L'appel de Boumediène au nom des pays producteurs de l'OPEC pour une juste rémunération des prix des hydrocarbures qui intervient après le choc pétrolier de 1973 dans le sillage de la guerre d'octobre remet au goût du jour, trente-quatre ans plus tard, la problématique de la maîtrise des cours du marché pétrolier par les pays producteurs lesquels assistent depuis l'apparition de la crise financière à une baisse drastique et continue des prix de l'or noir. A cette différence que Boumediène avait de la suite dans les idées et envisageait le combat pour le recouvrement de la souveraineté nationale, non pas seulement dans son sens restrictif, sous l'angle mercantile du marché, à travers une revalorisation des seuls prix des hydrocarbures, mais une maîtrise de tous les leviers économiques et financiers qui font les attributs de la souveraineté d'un pays. C'est le sens de l'appel lancé à la même tribune des Nations unies par Boumediène pour la généralisation de la revendication d'une juste rémunération des hydrocarbures à « toutes les matières premières de base des pays en voie de développement. La conquête ou reconquête de la souveraineté nationale passe, avait fait remarquer Boumediène, par les nationalisations des richesses naturelles comme l'Algérie, qui avait donné l'exemple en reprenant possession de ses richesses énergétiques, agricoles, minières… » Il avait énoncé cinq lignes d'action pour soutenir le développement dans les pays du tiers-monde. La première condition qui détermine tout le reste est un appel à la nationalisation des richesses naturelles perçue comme un droit souverain des pays en développement.
Le second défi devrait porter, selon Boumediène, sur la mise en place « d'un processus de développement cohérent et intégré (…) à travers une politique de développement de l'agriculture et industrielle permettant la transformation sur place des ressources naturelles d'origine minière ou agricole ». Les pays en développement furent appelés, de leur côté, à promouvoir la solidarité, tout comme un appel est lancé à la communauté internationale en vue de la mise en œuvre d'un programme spécial destiné à aider les pays les plus défavorisés de la planète. Boumediène était-il en avance sur son temps ? C'est ce que l'on serait tenté de croire lorsque l'on revisite son discours devant la tribune des Nations unies. Lorsqu'il appelle à la nécessité de « rénover le système monétaire international sur une base démocratique , à l'ouverture des marchés des pays développés aux produits des pays en voie de développement », on peut reprocher beaucoup de choses à Boumediène, notamment sa conception des libertés individuelles et publiques, sauf d'être un témoin passif des évènements qu'il a toujours cherché à anticiper pour mieux les maîtriser au lieu de les subir impuissants. Boumediène qui rêvait de bâtir un « Etat qui survive aux hommes et aux évènements » était-il un utopiste ?


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