Le poète Athmane Loucif est décédé, mercredi dernier, à l'hôpital Bachir Bennacer de Biskra, où il recevait des soins depuis une vingtaine de jours. Cette triste nouvelle a semé deuil et peine dans le cœur de ses proches et membres de sa famille. Mais aussi dans les esprits de tout le monde artistique et littéraire de Biskra, tant l'homme était connu pour son grand talent, ainsi que pour sa connaissance et maîtrise parfaite de l'arabe littéraire. Né en 1951 à Tolga, à 38 km au sud-ouest de Biskra, Athmane Loucif s'est fait remarquer par ses qualités de pédagogue en enseignant la langue arabe aux cycles primaire et secondaire après avoir obtenu, en 1984, ses diplômes académiques au département de langue arabe de l'université de Batna. Aimant la musique, le dessin et la poésie, il se consacrera entièrement à cette dernière. Il deviendra un spécialiste de la poésie du paganisme, post-islamique et de la poésie universelle. Dans les années 1980, il marque le champ culturel en publiant de retentissants recueils de poésie, tels que L'écriture avec le feu (1982), Le parfum de Yasmine (1986), Les unions du sel (1988) et d'autres qui lui feront remporter le prestigieux Prix national de poésie en 1990. Personnage discret et circonspect, refusant les feux de la rampe et les commémorations institutionnelles, Athmane Loucif déplorait en aparté la situation des écrivains, poètes et artistes algériens, dont les droits sont constamment bafoués et dont «on reconnaît les mérites et le talent quand ils sont rappelés à Dieu», disait-il. A noter que Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture, avait rendu visite au poète alité dans un état comateux. Les obsèques du poète disparu ont eu lieu jeudi, au cimetière de sa ville natale.