Du bilan d'activité pour l'année 2008 de la Gendarmerie nationale relativement, deux principales indications apparaissent. Il s'agit de la diminution du trafic de drogue par voie terrestre à travers la wilaya de Témouchent qui était son passage obligé entre la frontière ouest et le nord du pays. Par contre, la contrebande a connu une progression très significative. Dans les faits, pour ce qui est du cannabis, si 26 q ont été saisis en 2006 et 10 q en 2007, ce sont 4 q qui l'ont été en 2008. Cette progressive diminution est mise en parallèle par les enquêteurs avec le fait que 20% de la quantité saisie en 2008 provient du transport par mer, une voie qui a pris le relais du transport routier, ce qui permet de croire au passage d'une plus grande quantité de drogue que par voie terrestre. En effet, contrairement à cette dernière, du fait des moyens de surveillance actuels, elle est plus difficile à contrôler. Par ailleurs, il ressort que les colis découverts à travers le littoral sont confiés à des courants marins connus chacun pour livrer tout ce qui dérive vers un point précis de la côte. C'est de là que des transitaires les récupèrent. Ceux-ci, des habitants de la région, les dissimulaient non pas chez eux mais parmi les rochers ou dans les forêts avoisinantes avant de les livrer à leurs destinataires. Traqués par le biais du renseignement, l'écoute et jusqu'à l'infiltration ainsi qu'une occupation du terrain grâce à un redéploiement territorial de la Gendarmerie et le renforcement de ses effectifs, les narcotrafiquants ont dû modifier leur modus operandi. Les produits de contrebande Les hors-bord et autres embarcations supplantent désormais leurs favoris des quatre roues que sont les R21, 505 et R25 aux moteurs gonflés, à la suspension renforcée et aux pneumatiques affermis pour supporter les lourdes charges et prendre de vitesse les forces de l'ordre. Enfin, l'on indique que le cannabis livré à la frontière coûte 30 000 DA le kg. A l'ouest du pays, il atteint 90 000 DA alors qu'au centre et à l'est, il s'écoule entre 110 000 et 120 000 DA. Concernant la contrebande de marchandises au profit du marché informel, 66 affaires ont été enregistrées pour un montant de 54 millions de DA en 2007 alors qu'en 2008, il y en a eu 136 pour 102 millions de DA. Cette augmentation s'explique également par un changement de stratégie par les trafiquants. En effet, il a été constaté qu'ils ne s'exposent plus directement en transportant de grosses quantités de marchandises. Ils font désormais appel à des passeurs auxquels ils confient, à chacun, une petite quantité. Ces complices sont recrutés dans la cohorte des salariés désireux d'arrondir des fins de mois difficiles, des étudiants ou de vieilles femmes. De la sorte, plus de marchandises passe avec moins de risques de saisie. Parmi les traditionnels produits de contrebande, l'un d'eux est de récente introduction. Il s'agit des oiseaux tels le chardonneret, le canari et le mulet, ce dernier obtenu par croisement des deux premiers. Ainsi, il a été saisi 3 353 oiseaux, tous relâchés dans la forêt de Sassel. Ces oiseaux, achetés à raison de 2000 DA l'unité au Maroc, sont revendus en Algérie à près de 6000 DA pour le chardonneret et le canari alors que le mulet, lui, atteint les 9 000 DA.