Le Dr Djamel Fourar, directeur de la prévention et de la promotion de la santé au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a déclaré que la production locale des médicaments contre l'hépatite a amélioré la prise en charge des malades. Une sortie médiatique à l'occasion de la Journée mondiale contre l'hépatite célébrée hier sous le thème «Dépister, traiter pour l'élimination de l'hépatite». Il a indiqué que la production locale des médicaments contre cette pathologie a permis d'«améliorer la prise en charge des malades, et l'Algérie aspire à réduire la moyenne d'atteinte d'ici à 2020». L'hépatite virale est la septième cause de mortalité dans le monde. Les hépatites B et C sont de graves problèmes de santé qui touchent 325 millions de personnes dans le monde. Elles se comptent parmi les causes premières du cancer du foie, qui entraîne 1,34 million de décès chaque année. L'Algérie n'échappe pas à la règle générale : pays considéré comme émergent, en pleine transition épidémiologique, il supporte aussi les problèmes liés à un niveau d'hygiène encore faible. Bien que la mortalité générale due aux hépatites soit en hausse, le nombre des nouvelles infections à VHB baisse grâce à une progression de la couverture vaccinale. La prévention, le dépistage et l'accès aux soins sont une équation quasi indispensable afin de limiter l'évolution lente vers une maladie chronique du foie, le cancer et le décès. En application de la stratégie tracée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour éliminer l'hépatite, le responsable a indiqué que «l'Algérie est classée parmi les pays à faible prévalence de la maladie et a pris des mesures préventives à travers la mise en place d'un programme national de lutte contre cette pathologie, en réduisant les cas d'atteinte et de contagion à travers l'introduction du vaccin contre l'hépatite B et en assurant les moyens nécessaires pour son dépistage précoce et son traitement gratuit en dépit de ses coûts élevés». Indiquant que plus de 1500 cas ont été recensés à travers le territoire national en 2017, M. Fourar a rappelé les campagnes de sensibilisation organisées par le ministère de la Santé pour le diagnostic précoce de cette maladie dans les wilayas de l'est du pays seront suivies de campagnes similaires dans d'autres wilayas du pays en septembre. Le spécialiste en hépatologie au CHU Mustapha Pacha, Pr Nabil Debzi, a estimé que le traitement garanti par l'Algérie depuis 2015 «a prouvé son efficacité», et ce, avec la reconnaissance de l'OMS, plaidant pour l'adoption d'une stratégie nationale de lutte contre la maladie adaptée à la situation épidémiologique actuelle. Le directeur général de l'Institut Pasteur, le Dr Zoubir Harrat, a veillé à la garantie des réactifs utilisés dans les analyses médicales et le diagnostic précoce de cette maladie en particulier, en sus des vaccins destinés aux nourrissons et aux femmes enceintes. Le sous-directeur chargé du dossier de l'hépatite C à la direction de la prévention et de la promotion de la santé au ministère, Samia Hamadi, a mis en exergue le rôle de la société civile et du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs dans la sensibilisation à la gravité de cette maladie. «Il y a toujours eu une prise en charge de l'hépatite C en Algérie. On a commencé par les premiers traitements dans les années 1990, ensuite on a eu de nouveaux traitements dans les années 2000», se souvient le Pr Nabil Debzi. Rachid Kerrar, directeur général des laboratoires Beker, avait déjà présenté le médicament Sofosled. «C'est un médicament qui est considéré par les experts partout dans le monde comme une révolution, un bond en avant pour le traitement de l'hépatite C. Les traitements actuels classiques avaient une efficacité de 50%, ce qui voulait dire qu'un patient sur deux ne répondait pas au traitement, et leur durée était d'un an, le traitement a été réduit à trois mois», dira-t-il.