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«Les fils de… gouverneront l'Algérie»
Publié dans El Watan le 28 - 07 - 2018

– Pensez-vous que le système du pouvoir est en train de se reproduire ?
C'est clair que nous sommes en plein dans une dynamique de reproduction sociale. C'est même une tendance lourde chez ces coteries qui se sont agrégées à l'Etat, qui ont eu accès à la rente, de part leurs statuts et positions dans les sphères du pouvoir. Les dirigeants du pays se reproduisent socialement, financièrement à travers leur progéniture qui sera demain aux commandes de l'Etat. Les exemples de fils et filles de investissant des secteurs relevant de la responsabilité de leurs parents sont légion.
Dans tous les secteurs, on trouve ce type de liens, frappant au demeurant. Mais la presse n'en parle pas tellement, je trouve, et ne fait pas dans l'investigation pour informer sur ces liens établis. C'est aussi le problème des institutions en charge de la lutte contre la corruption qui ne réagissent pas. Le problème se pose aussi d'un point de vue éthique, moral (...). C'est vrai que pour l'heure, les «fils de» ne s'intéressent pas tellement à la politique, ce sont les pouvoirs économiques et financiers qui les intéressent. Ceci dit, mais nous avons d'ores et déjà des cas d'incursion dans la sphère politique.
Des gosses de députés qui sont eux aussi devenus députés (…). Cela est encore à ses balbutiements, mais ça viendra lorsque la scène nationale sera mûre pour en accepter le principe sans que la philosophie égalitaire de l'Etat algérien n'en soit heurtée ou ne sert de frein à son déploiement. Ce tournant, nous le prendrons, c'est inévitable, même au prix de la violence. Je présume qu'à l'échelle de quelques générations, ces fils et filles de... vont nous gouverner.
La mission historique des générations actuelles consiste donc, dans un premier temps, le temps de la prise du pouvoir économique, à comment transformer l'argent public en argent privé, à opérer un transfert de propriété. Les périodes de transition économique, comme celle que nous traversons, fournissent les conditions idoines pour l'accomplissement de cette mission.
Positionnés en amont des secteurs porteurs, rentables, nous constatons aussi souvent que les enfants des dirigeants sont les premiers à se lancer : leur présence, prééminence, précèdent souvent même la décision d'ouverture de certains secteurs. La gestion par le pourrissement entretenue par les hommes au pouvoir conduit à la privatisation, à leur profit, de plusieurs secteurs et activités. Initiés, ils ont l'information avant tout le monde, ce qui leur permet de mieux se servir quand il s'agit de reprendre des secteurs, des entreprises, en crise ou en faillite.
A vrai dire, nous sommes dans le modèle de la «famille qui gouverne». Précisons toutefois que nous ne sommes pas en présence de spécimens de la bourgeoisie traditionnelle, classique des grandes familles algérienne dont le pouvoir est insignifiant (les Hamoud, les Tamzali...) parce que restée loin, à la périphérie, de l'Etat. Il s'agit de familles de nouveaux riches, dont la fortune et le pouvoir se sont construits grâce et à l'intérieur des institutions de l'Etat, avec l'ouverture des années 1980-90.
C'est sous le règne du président Chadli que ce phénomène a vu le jour après avoir décomplexé le rapport de l'Algérien à l'argent, à l'accumulation. Sous le règne de Bouteflika, ce phénomène s'est fortement accentué. Autre chose par rapport cette fois-ci à la portée politique de ce phénomène de reproduction sociale de l'élite dirigeante.
L'exemple russe est assez édifiant en ce sens qu'il éclaire sur comment la classe d'entrepreneurs qui a émergé sur les décombres de l'URSS a dérivé vers le modèle maffieux. Pourquoi ce phénomène interpelle ? Parce qu'il a comme conséquence le changement de la base sociale de l'Etat lui-même. De sa nature et de ses orientations.
Si le papa a été un fervent socialiste, le fils peut se révéler ultra-libéral et ses actions peuvent faire changer à l'Etat ses fondements, son discours, son fonctionnement et dans son rapport même à l'Algérien. Cette reproduction, notons-le, est porteuse de périls, de risques de violence. Vouloir imposer sa progéniture dans les affaires, au pouvoir, est considéré déjà comme une violence par la masse des Algériens qui se sentent floués par leurs dirigeants.
Il s'agit de « hechoua », l'équivalent populaire qui rend bien, du paquet d'escroquerie déclinée dans ce type de reproduction. En plus de sa toute puissance économique et financière, cette classe destinée à gouverner demain , est formée, par ailleurs, dans les grandes écoles et universités occidentales.
La reproduction est, on le voit, un projet à plusieurs aspects avec ce souci permanent d'avoir toujours un pieds dans le camps du puissant vainqueur. C'est la stratégie développée au demeurant par certaines grandes familles algériennes qui durant la colonisation algériennes envoyé un fils dans le mouvement national et un autre, en supplétif, dans l'administration coloniale.
– Le régime Bouteflika n'a eut de cesse d'envoyer des signaux préfigurant un modèle de succession dynastique. Ce qui est valable au sommet de la pyramide peut aussi en être à la base, au niveau de l'entreprise, de lapar exemple.. ?
Effectivement. Le président Bouteflika promeut, du haut de ses 4 mandats, cette classe de nouveaux riches qui se prépare aujourd'hui à prendre le pouvoir. La succession dynastique est projetée par étapes successives. Il s'agit de préparer la scène politique à ce changement. Mais comme Bouteflika est d'un certain âge, d'une génération autre, il a peur que les choses ne lui échappent.
C'est ce qui explique par exemple son souci de préserver le caractère social de l'Etat (logement, subventions…etc), protection des terres agricoles. L'exemple russe nous éclaire beaucoup sur la trajectoire : nous constatons que ceux qui géraient un secteur public x continuent à le faire mais après l'avoir privatisé à leur profit et celui de la caste.
Il faut dire que notre classe politique, par trop libérale, parfois adepte d'un type de libéralisme sauvage, est, in finé, d'accord avec ce modèle de succession. La poussée terrible de l'ordre libéral international achève de compléter le tableau. Ces gens là s'imposent aussi par l'International. Pour garantir son business, la première chose qu'une multinationale cherche en Algérie, c'est « avec qui traiter », à contracter des alliances en offrant des postes et positions pour les filles et fils de...


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