Plongés dans des difficultés insurmontables, les promoteurs ayant bénéficié de crédits Ansej, Angem et Cnac ne doivent pas espérer un quelconque geste des pouvoirs publics pour éviter leur faillite. Malgré les nombreuses actions de protestation enclenchées par les concernés ces dernières semaines à travers plusieurs wilayas, les autorités semblent intraitables sur la question des dettes des entreprises. Hier, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale a précisé, lors d'une visite à Boumerdès, «qu'il n'est plus question d'effacer les dettes des bénéficiaires des dispositifs de microcrédits». «Les rumeurs qui circulent sur l'annulation des dettes des entreprises Ansej n'ont aucun fondement», a-t-il déclaré en marge d'un point de presse improvisé lors de la cérémonie de distribution de 309 logements FNPOS, à Zemmouri. Pour rappel, les promoteurs revendiquent «une amnistie générale qui va toucher les dettes, les charges et pénalités bancaires, fiscales et parafiscales, l'accès aux marchés publics, l'instauration d'un climat de travail favorable, l'accès au foncier ainsi qu'un régime fiscal et parafiscal propre à la microentreprise». Certains disent avoir été de simples chômeurs avant de devenir des chômeurs endettés à cause du manque de travail et de la saturation de leurs secteurs d'activité. Ils dénoncent les pressions et le harcèlement dont ils font l'objet pour s'acquitter de leurs dettes et l'absence de planification des pouvoirs publics qui, selon eux, ont créé les dispositifs de microcrédits pour acheter la paix sociale. Mais le ministre s'est montré hier insensible à leurs doléances. Selon lui, «le risque de faillite», tant invoqué par les concernés, «n'est pas une raison pour réclamer une telle mesure qui nuit à l'esprit d'entrepreneuriat». L'argent des entreprises qui ont échoué devrait être octroyé à celles qui ont réussi et démontré leur efficacité en matière de création de richesse et d'emplois, a-t-il encore souligné, ajoutant que «les équipements et le matériel des entreprises ayant cessé leurs activités seront saisis par l'Etat». M. Zemali a également rappelé les avantages accordés par le gouvernement aux plaignants, citant l'annulation des pénalités de retard pour le remboursement des dettes pour toutes les entreprises Ansej, Angem et Cnac qui ont été créées avant 2011. Il y a deux jours, Mourad Zemali a indiqué que le taux de recouvrement des crédits bancaires contractés dans le cadre du dispositif Ansej était de l'ordre de 84%. Selon lui, 500 000 microentreprises ont été financées dans le cadre de ce même dispositif, ce qui a permis de créer 2,25 millions d'emplois. Mais ces chiffres ne reflètent guère la réalité, qualifiée de désastreuse par les représentants des promoteurs en difficulté.