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«Le plan canicule fait partie d'un dispositif global spécial saison estivale» Dr Zagh Samira. Médecin chargée du programme canicule au ministère de la Santé
– Les risques liés aux chaleurs caniculaires sont multiples… quelles sont les mesures de prévention ? Avant d'aborder le volet de la prévention, il est important de faire connaître la canicule et ses effets sur le corps humain. La canicule est la période prolongée de grandes chaleurs qui dépassent les 35°C le jour et pas moins de 21°C la nuit. Parmi les pathologies liées à ce phénomène, l'insolation qui est due à l'exposition directe au soleil, causant des rougeurs de la peau, suivies de douleurs ; le coup de chaleur, quant à lui, n'est pas dû forcément à une exposition au soleil. Il peut se manifester dans un endroit chaud et humide, comme par exemple rester dans une voiture fermée. Les symptômes qui doivent alerter sont un état de fatigue persistant, fièvre, nausées et vomissements, maux de tête et étourdissements, vertiges, voire convulsions et parfois même des pertes de connaissance. Une consultation immédiate est alors obligatoire. Entre-temps, il est déconseillé d'administrer des médicaments tels que le paracétamol ou encore de l'aspirine qui peut provoquer un AVC. La solution la plus basique et adéquate est d'asperger le malade d'eau fraîche et non froide, le mettre dans un endroit aéré et à l'ombre et lui faire boire de l'eau par petite quantité en attendant la consultation à l'hôpital. Pour la prévention, il faut absolument boire suffisamment d'eau, éviter les boissons à forte teneur en sucre ou en caféine et se rafraîchir autant que possible et éviter de sortir entre 11h et 16h30. Si sortir est obligatoire, il est recommandé de marcher à l'ombre et se prémunir des rayons de soleil en portant des lunettes achetées chez l'opticien, s'appliquer des crèmes de protection et un chapeau. Il faut également fermer les volets et les rideaux des façades exposées au soleil et éviter de porter trop de vêtements chauds, notamment les enfants en bas âge et les personnes âgées. Une attention particulière doit leur être accordée pour éviter la déshydratation et aussi pour les femmes enceintes et les personnes atteintes de maladies chroniques. – Le ministère de la Santé a lancé un programme spécial canicule. En quoi consiste-t-il ? En effet. Ce plan canicule fait partie d'un dispositif global spécial saison estivale. Lancé au mois de juin, il consiste à établir une synergie entre toutes les directions de la santé afin de veiller en premier à l'information du citoyen quant aux dangers de la canicule, mais aussi à mobiliser les différents services d'urgence afin de prendre en charge toute personne souffrant d'insolation ou de coup de chaleur. Ces services ont bien sûr été alimentés en médicaments et tout le personnel médical et paramédical est formé afin d'assurer la meilleure prise en charge des malades. Pour le dispositif saison estivale, il englobe plusieurs actions afin d'éviter l'apparition de maladies à transmission hydrique, les zoonoses, les intoxications alimentaires collectives ainsi que les pathologies estivales telles que les maladies cutanées, oculaires, les coups de chaleur et autres. Parmi ces actions, je citerai la surveillance de l'eau destinée à l'alimentation ainsi que celle de baignade. Le renforcement du contrôle de l'hygiène et de la salubrité au niveau des établissements de restauration, à la conformité du matériel, des locaux et à la visite médicale systématique du personnel, le contrôle de la conformité des installations avant autorisation de regroupements en collectivités tels que les centres de loisirs et les colonies ainsi que la disponibilité des produits pharmaceutiques sont également des axes névralgiques dans ce dispositif. Ceci s'ajoute aux campagnes de sensibilisation ainsi que la formation du personnel médical et paramédical. – Y a-t-il des mesures exceptionnelles pour les wilayas du Sud ? Le programme saison estivale ou le plan canicule est national. Toutefois, vu la spécificité de la région, nous avons organisé plusieurs séminaires et pris des mesures supplémentaires pour les piqûres de scorpion. Nos statistiques font ressortir entre 50 et 100 décès déplorés chaque année suite à l'envenimation scorpionique et 50 000 piqûres/an. C'est un véritable problème de santé publique dans ces régions ; la prévention ainsi qu'une bonne prise en charge au niveau des établissements hospitaliers sont des priorités.