Placé sous contrôle judiciaire pour des accusations concernant des abus commis dans l'exercice de ses fonctions, le maire de la ville de Khenchela, Kamel Hachouf, a démissionné de son poste, sur fond d'une nouvelle convocation émanant des services de la police judiciaire, concernant le détournement présumé de l'aide sociale dite «des couffins de Ramadhan pour l'année en cours», a-t-on appris de source crédible. Le maire a déposé officiellement sa démission; hier matin, devant les membres de l'Assemblée populaire communale (APC), où il a insisté pour que sa demande de démission soit prise en considération par les instances administratives compétentes, pour «des raisons de santé». La démission du maire «controversé», a fait rapidement le tour de la wilaya à travers les réseaux sociaux. Le désormais ex-maire a été auditionné, au début de la semaine dernière dans le cadre d'une enquête, menée par le parquet de Kaïs, au sujet d'une affaire concernant le détournement de presque 100 couffins de Ramadhan pour l'année 2017. Le même élu, ainsi que le directeur de l'Agence foncière de la wilaya, ont été mis récemment sous contrôle judiciaire avec obligation de remettre leurs passeports, par le juge d'instruction, dans l'attente de leur comparution devant le tribunal pénal, suite à des accusations d'atteinte à la propriété foncière et abus de fonction. Plus de cinq personnes impliquées de près ou de loin dans cette affaire ont été entendues par la justice. Cette affaire fait suite à un dépôt de plainte de la part d'un propriétaire qui a été spolié d'un terrain constructible, avec un acte notarié à l'appui, au profit d'une autre personne, tout en lui accordant un permis de construire en un temps record. L'enquête menée par la brigade économique et financière aurait révélé de nombreuses irrégularités dans cette affaire, notamment en ce qui concerne le non-respect de la réglementation régissant la délivrance du permis de construire. Plusieurs autres affaires sont encore au stade de l'instruction et concernent: le détournement de l'aide sociale, l'autorisation de travaux de construction sans respect des lois en vigueur, et d'autres affaires concernant le foncier. Dans une vidéo postée par la cellule de communication de la commune, le maire a indiqué qu'il a «confiance en la justice». «Nous ne sommes pas des corrompus, et je n'ai pas autorisé des constructions illicites, j'ai seulement autorisé la décoration du quartier!!», a-t-il affirmé.