Bien que méconnue en Algérie, l'éléphantiasis est cette infection que tout le monde peut contracter. Elle peut simplement être transmise suite à une piqûre d'un moustique porteur de cette maladie. En plus des deux galas organisés à Aokas pour collecter des fonds qui devraient servir à l'acquisition d'un matériel de pointe pour ouvrir un service d'éléphantiasis à l'hôpital Khalil Amrane de Béjaïa, le comité d'organisation de l'Association sociale pour la jeunesse et la promotion du travail humanitaire et intellectuel de la wilaya de Béjaïa, a programmé une conférence médicale au niveau de l'hôtel Raya de Tichy, animée par le professeur Abdelmalek Danoune, directeur du CHU de Béjaïa. Durant cette conférence, qui a eu lieu samedi passé, en présence de plusieurs journalistes et de praticiens de la santé, le professeur a mis en exergue le danger que peut représenter une propagation importante de cette maladie sur la société. Bien que considérée comme maladie orpheline en Algérie, l'éléphantiasis peut se répandre d'une manière exponentielle si les conditions lui sont favorables, c'est-à-dire la présence d'un porteur et de quelques moustiques. Durant son intervention, il a rappelé que cette maladie, découverte en 1877 par Patrick Manson, touche plus de 120 millions de personnes dans le monde, dont 1/3 en Afrique. «En Algérie, à cause de l'inexistence d'un recensement, l'on peut parler de quelques centaines. A Béjaïa, en plus de Nadir Zemouri, qui est déjà pris en charge, il y a deux autres malades qui se sont manifestés ces derniers temps», dira-t-il. «Son siège de prédilection, ce sont les parties basses du corps, les jambes et les organes génitaux, cette maladie peut toucher d'autres parties du corps», a-t-il ajouté. Le but de cette action entreprise dernièrement est l'équipement d'un bloc dédié au niveau du CHU de Béjaïa et la formation d'une équipe sur site qui permettra la maîtrise de techniques de super microchirurgie pour les anastomoses lympho-veineuses (LVA). Le matériel qui sera acquis permettra de traiter les malades atteints d'elephantiasis, mais aussi la prise en charge des lymphodemes secondaires aux traitements du cancer du sein par chirurgie ou par radiation. En réponse à une question sur le lancement du projet du CHU du Béjaïa, le professeur Danoune a declaré que «ce sont de pareilles actions, qui peuvent donner une visibilité aux organisateurs et à l'hopital Khelil Amrane. Elles pourraient aboutir au dégel du projet de CHU. Car, s'il faut bien dégeler un CHU ce sera celui de Béjaïa», avait conclu le Pr Danoune. En marge de cette conférence, le chanteur Idir, qui été présent à l'hôtel, dira à propos de cette action, «Je participe à des galas de solidarité un peu partout, alors pourquoi pas ici dans mon pays ? J'ai été sollicité et ce fut avec plaisir que j'ai répondu à l'appel. Ces jeunes sont l'avenir, alors encourageons les et donnons-leur les moyens de travailler», a-t-il déclaré avec une grande amabilité.