Les souscripteurs demandent la résiliation du contrat du promoteur. Les bénéficiaires de 184 logements LSP à Aïn Taya attendent leurs logements depuis 11 ans. Ces souscripteurs, qui vivent dans des conditions précaires et contraints pour la plupart d'entre eux à louer des appartements au prix fort, sont entrés dans une longue et interminable expectative, entrecoupée de temps à autre par des promesses sans lendemain. Le projet, qui a été lancé en 2008, devait être réceptionné dans un délai n'excédant pas 18 mois. Cependant, les travaux sont toujours au stade des fouilles, sans que cela fasse réagir les instances qui ont à charge la gestion de ce projet. «Nous nous sommes acquittés de tous les paiements exigés par la réglementation, néanmoins rien de concret n'a été fait», déplorent-ils. Et de réclamer : «Nous demandons la résiliation du contrat avec le promoteur. Nous estimons que 11 ans d'attente c'est trop». Aussi paradoxal que cela puisse paraître, un retard de 11 ans dans la réalisation de ces logements n'a pas incité les autorités compétentes à changer de promoteur, «nous sommes en droit de nous interroger sur ce promoteur qui, vraisemblablement, est au-dessus des lois. Il a certainement des connaissances haut placées, du moins une couverture au niveau de la direction du logement. Même après avoir organisé des sit-in et des rassemblements de protestation devant toutes les instances impliquées dans le projet, aucune décision n'a été prise à son encontre. Cette situation est une forme de mépris envers nous qui sommes démunis face aux passe-droits et à l'arrogance des nababs qui ont toutes les portes ouvertes devant eux quitte à broyer les petites gens comme nous». Les souscripteurs, qui affirment avoir saisis la justice et obtenu gain de cause, n'arrivent pas à faire appliquer les décisions des tribunaux qui, selon eux, «butent contre la volonté de ce promoteur qui passe outre toutes les règles et les lois de la République», disent-ils. D'après nos interlocuteurs, «le promoteur s'est engagé à nous loger en 2011, puis en 2012 et enfin en 2013, mais peine perdue. Nous avons fait plusieurs réunions avec le directeur du logement, les représentants de l'APC de Aïn Taya et du promoteur immobilier, suite à quoi une autre date a été à chaque fois arrêtée, la dernière c'était en 2014, mais les travaux de réalisation de nos logements n'ont pas bougé d'un iota», confient-ils. Désespérés et malmenés par des bureaucrates sclérosés dans leurs procédures opaques, ces souscripteurs lancent un appel au wali d'Alger. «Notre ultime recours est le wali d'Alger pour qui nous adressons un appel urgent. Nous demandons la résiliation du contrat avec le promoteur et son changement par un autre. C'est le moins que l'on puisse demander en ces circonstances qui nous sont très pénibles. D'ailleurs, nombre de promoteurs ont vu leurs contrats résiliés pour un retard moins que celui qui nous affecte. Il nous semble aujourd'hui que nous sommes tout à fait en droit de demander cela. 11 ans de retard c'est largement suffisant», concluent-ils.