De nouvelles commissions d'enquête sont mobilisées par la wilaya de Constantine pour mettre un terme à plusieurs dépassements commis par des bénéficiaires ou des demandeurs de logements sociaux. Ce que le chef de daïra de Constantine, Azzedine Antri, a déclaré, hier matin, lors d'une conférence de presse animée au siège de son administration. En parlant des opérations de relogement et du nombre d'unités attribuées sous «la formule sociale», le chef de daïra a précisé que la première catégorie des commissions a pour mission d'enquêter sur les réels occupants des appartements sociaux. «Il est nécessaire de rappeler les déclarations du wali de Constantine, qui s'occupe personnellement de ce dossier, sur les logements sociaux attribués en mars dernier et non occupés à ce jour. Nous avons tenté de trouver des excuses pour ces citoyens, à l'instar des conséquences de la rupture de l'année scolaire, le mois de Ramadan puis l'Aïd. Mais aujourd'hui nous avons pris la décision d'envoyer ces commissions pour diagnostiquer le taux d'occupation des logements sociaux. Qui a vendu son appartement, qui l'a loué et qui ne l'a pas encore occupé ? Car ces trois cas ne peuvent être qu'une preuve que le locataire n'était pas dans le besoin», a-t-il souligné, en insinuant que la formule du logement social est exploitée comme un vrai business. «Des mesures répressives seront prises à l'encontre de ces bénéficiaires. Ces mesures pourront se traduire même par des poursuites judiciaires, ou l'attribution du logement aux locataires comme l'indique la réglementation en vigueur», a poursuivi le même responsable. Toujours dans le même contexte, M. Antri a révélé qu'une autre catégorie parmi les bénéficiaires de 3000 unités à Massinissa fait, aujourd'hui, l'objet d'une enquête en cours menée par une commission chapeautée par le chef de l'exécutif. Sans donner des détails précis sur cette opération, le chef de daïra a affirmé que les résultats de l'enquête seront communiqués prochainement par le premier responsable de la wilaya. Concernant toujours ces enquêtes menées par les services de la wilaya, le conférencier a souligné qu'une autre commission a été mise en place pour étudier les dossiers des nouveaux demandeurs occupant les habitations classées en zone rouge et ayant fait déjà l'objet d'une opération de relogement. «Ces demandeurs n'auront aucune chance de bénéficier d'un logement social», a souligné le chef de daïra. Il est désormais établi que l'attribution des logements sociaux dans la wilaya de Constantine est un commerce juteux, attisant chaque jour davantage l'appétit d'individus sans scrupule, et parfois même de filières spécialisées. Parmi les quartiers ayant connu d'énormes opérations de relogement durant les années précédentes, notons la vieille ville. Selon le chef de daïra de Constantine, et en réponse à la question d'El Watan, ces quartiers ont bénéficié de plus de 7 000 logements sociaux. Malheureusement, au moment où les autorités locales croisent les bras, les habitations menaçant ruine se trouvent actuellement occupées par de nouveaux locataires, de nouveaux mariés ou par les propriétaires eux-mêmes. Concernant toujours les nouveaux relogés qui reviennent à leurs anciennes maisons, le chef de daïra de Constantine a évoqué l'effondrement partiel d'une habitation située à la rue du 20 Août 1955, au lieudit Aouinet El Foul. Cet accident, survenu vendredi dernier, a causé la mort d'une femme âgée de 70 ans et des blessures à trois personnes de la même famille âgées entre 25 et 74 ans. Selon ses affirmations, cette famille a bénéficié d'un logement social au mois de mars dernier. «Dans le but d'assumer nos responsabilités, nous avons mené notre enquête en toute bonne foi, afin de reloger cette famille. Mais notre surprise fut grande lorsque nous avons découvert qu'elle a bénéficié d'un logement social à Massinissa, dans l'opération d'attribution de 3000 unités en mars dernier. Je vous assure qu'il y a beaucoup de cas similaires. Mais il ne faut pas incomber ce genre de drame à l'Etat», a-t-il dit.