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Hommage à Sid Ahmed Agoumi
Festival international du théâtre de Béjaïa
Publié dans El Watan le 24 - 10 - 2018

Le Festival international du théâtre de Béjaïa a baissé rideau, dans la soirée de lundi, non avec une pièce théâtrale, comme de coutume, mais en rendant hommage à un de nos illustres artistes qui illumine encore l'univers théâtral même au-delà des frontières nationales.
Sid Ahmed Agoumi a été applaudi par un public qui s'est levé pour lui, noyant l'artiste dans l'émotion jusqu'aux larmes. Un généreux élan d'amour pour ce vétéran des planches. Si cette 9e édition a été dédiée à la mémoire de Djamel Allam, elle inaugure surtout une série d'hommages qui rompent avec les honneurs posthumes.
Chaque année, un homme ou une femme du quatrième art dans notre pays sera honoré de son vivant. Dans la soirée de lundi, un film de Ali Aissaoui a retracé, par l'image et le mot, la carrière de Sid Ahmed Agoumi. De son vrai nom Sid Ahmed Meziane, l'artiste est né un 5 octobre 1940, 48 ans, jour pour jour, avant l'éclatement de la grande douleur de l'Algérie d'Octobre 1988.
Il a traversé des époques et côtoyé des générations et des espérances. Le refus du père, tailleur de son état, de voir son fils s'engager sur les sentiers indésirables de l'art des planches, le pousse à se réfugier derrière le pseudonyme de «Agoumi». Depuis cet engagement, Sid Ahmed Agoumi «a suivi sa bonne étoile» et a rempli son escarcelle de graines qu'il sèmera sur son chemin.
La rencontre avec Mustapha Kateb sera fructueuse. Agoumi jouera une multitude de pièces mises en scène par Kateb, dont celles écrites par de grands noms de la littérature algérienne, comme Mouloud Mammeri (Le Foehn), Kateb Yacine (Cadavre encerclé) et Assia Djebar (Rouge l'aube). Son palmarès prend du poids par les rôles qu'il campe dans les adaptations de pièces classiques, comme Les fourberies de Scapin de Molière ou En attendant Godot de Becket, ou celles qui sont aujourd'hui considérées comme mythiques à l'exemple de Babor ghreq.
Dans le cinéma, la liste des films dans lesquels Agoumi a exercé son talent est longue de plus de cinquante titres : Les damnés, Moissons d'acier, Le moulin de monsieur Fabre, Hassan terro, Z de Costa Gavras…. «C'est le premier dans le Maghreb à avoir interprété un one man show, en jouant Journal d'info», note Ahmed Cheniki, professeur spécialiste du théâtre, qui considère que l'«on ne peut pas parler de Sid Ahmed Agoumi sans parler de Mohamed Boudia et de Abdelkader Alloula». «C'est lui qui a lu les oraisons funèbres à l'enterrement de Alloula et de Boudia», ajoute le Pr Cheniki.
L'assassinat de Alloula en 1994 a engagé Agoumi sur la voie de l'exil. «Il va au-delà de l'interprétation des personnages, il les interroge et analyse leur discours», constate Ahmed Cheniki qui regrette que l'Etat algérien ne récupère pas les archives de certains de nos intellectuels qui se trouvent à l'étranger, en citant Boudia et Kateb. «C'est un crime que de ne pas récupérer notre mémoire», se désole le professeur.
Un témoignage du journaliste Nadjib Stambouli, qui a côtoyé Agoumi, a été lu pendant l'hommage par Ahmed Benaïssa. Slimane Benaïssa a remonté les belles années du théâtre national pendant lesquelles il dit avoir partagé la scène avec Agoumi «plus de 1200 fois». «Nous n'étions soumis qu'à notre art», dit l'auteur de la mythique pièce Babor ghreq.
Le public du FITB avait espéré voir jouer des séquences de cette pièce mythique, d'autant que le trio Benaïssa-Agoumi-Guendouz la répète actuellement, au TRB, pour la télévision nationale. Dans une ancienne version filmée de Babor ghreq, Agoumi est remplacé par le nom moins doué Abdelkader Tadjer. A l'occasion de l'hommage d'avant-hier, Agoumi a lu, magistralement, un beau texte critique pour dire que «nous ne sommes pas des héros mais des acteurs généreux».
Le texte poétique, qui crie le noble engagement de l'artiste et s'élève contre son inconsidération, est rédigé par Slimane Benaïssa pour le projet d'une nouvelle pièce. «C'est une pièce qui critique certaines formes d'hommage», nous confie Slimane Benaïssa. «Mon grand-père est une conscience qui ne dort jamais, une douleur qui ne s'apaise jamais», clamait Benaïssa, il y a une trentaine d'années, dans Babor ghreq.
Cette conscience et ces douleurs, Sid Ahmed Agoumi, 78 ans, les exprime sur les planches comme dans la vie. En lui rendant hommage, les organisateurs et le public du FITB lui livre un message : «Il restera de ta vie ce que tu nous as donné. Et tout ce que tu as donné fleurira un jour.»


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