Redécouverte le 11 octobre 2018 dans le massif des Béni Afer (Jijel) par des chercheurs de l'ENSA et des forestiers (voir El Watan du 22 octobre 2018), la sittelle kabyle est une espèce classée en danger par l'UICN, l'Union mondiale pour la conservation de la nature. De taille moyenne, mesurant environ 12 cm pour une masse de 18 g environ, ses parties supérieures du corps sont gris bleuté, les parties inférieures d'une couleur chamois pâle tirant vers le gris. Le mâle se distingue de la femelle par l'avant noir de sa calotte. L'espèce est sédentaire ; elle se nourrit d'arthropodes en été, de graines en hiver. La saison de reproduction a lieu vers mai-juin. Le nid, bâti dans un trou d'arbre, abrite une ponte de trois ou quatre œufs, couvés par la femelle. Les oisillons sont nourris par les deux parents. La sittelle kabyle est l'unique espèce d'oiseaux endémique d'Algérie. Son nom scientifique rend hommage à Jean-Paul Ledant, le naturaliste amateur belge qui a découvert l'oiseau un peu par hasard enoctobre1975, il y a 43 ans, dans la sapinière sommitale du Djebel Babor (Sétif). La nouvelle de cette découverte surprend grandement le monde de l'ornithologie et fait l'objet d'une couverture médiatique internationale. La découverte de l'espèce est d'abord relayée dans Le Monde (28 juillet 1976), puis reprise par la presse mondiale et dans des revues plus spécialisées comme Science et Vie ou La Vie des Bêtes ; elle fait également l'objet d'une interview sur Radio France. Les autorités algériennes nourrissent un vif intérêt pour l'oiseau : en 1979, elles organisent un Séminaire international sur l'ornithologie algérienne du 5 au 11 juin et la même année, la poste algérienne consacre un timbre à la sittelle kabyle, d'une valeur faciale de 1,40 dinar et représentant un mâle adulte sur un tronc, tête en bas. Dans son habitat, la sittelle kabyle ne peut être confondue avec aucun autre oiseau. La sittelle kabyle ressemble fortement à la sittelle corse (Sittawhiteheadi), mais la calotte noire diffère chez les mâles : celle de l'espèce kabyle couvre l'avant de la tête, contre toute la tête chez l'insulaire. Elle peuple certains reliefs de la Kabylie orientale, où elle a été recensée dans quatre localités isolées les unes des autres par des zones impropres à sa survie. Elle a été découverte pour la première fois sur le mont Babor, puis elle a été repérée dans le Guerrouch, au sein du Parc national de Taza, en juin 1982. Des effectifs plus réduits sont découverts en 1990 dans deux autres localités proches de ce parc, àTamentoutet à Djimla.