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«Je suis partisan du réalisme de l'imagination»
Estrade pour l'écrivain chinois Mo Yan, invité au Sila 2018
Publié dans El Watan le 01 - 11 - 2018

La première estrade du 23e Salon international du livre d'Alger a abrité, mardi après-midi, une rencontre avec l'écrivain chinois Mo Yan, lauréat du prix Nobel de littérature 2012.
C'est dans une salle conquise que les présents ont pu assister à la remarquable intervention de l'écrivain Mo Yan, modérée par les journalistes Améziane Ferhani et Hamid Abdelkader. Mo Yan, qui signifie celui qui parle peu, a prouvé le contraire au Sila d'Alger. Avec une modestie sans égale, l'écrivain chinois s'est plié volontiers, pendant une heure, au jeu des questions des modérateurs.
Mo Yan est l'auteur de plus de quatre-vingt nouvelles, romans, reportages, critiques littéraires et essais. Bien qu'il se soit mis à l'écriture en 1981, il n'a atteint la notoriété qu'en 1993 avec son roman Le clan du sorgho, qui sera porté à l'écran sous le nom Le Sorgho rouge, par Zhang Yimou en 1986, année de sa publication.
D'emblée, l'écrivain chinois révèle que les contes que lui racontait sa grand-mère durant son enfance l'ont beaucoup influencé dans son écriture. Selon lui, toute création littéraire aux nationalités diverses doit reposer sur les expériences de l'enfance. Mo Yan révèle qu'il a abandonné les bancs de l'école alors qu'il était en classe de cinquième. Il a été contraint de rester avec les personnes âgées et ses grands-parents dans son village Gaomi dans la province de Shandog.
Il était attentif aux contes et légendes que sa grand-mère lui racontait. Il ne pensait pas un instant que ces histoires, si bien contées, allaient être la colonne vertébrale de l'ensemble de ses œuvres. Après avoir été écrivain, il est arrivé à la conclusion suivante que ce n'était pas grave qu'il n'ait pas terminé sa scolarité, puisqu'il a pu décrocher le prix Nobel de littérature. Mais toutefois, il n'incite pas les enfants à quitter l'école.
Dans l'ensemble de ses romans, Mo Yan se plaît à évoquer un lieu qu'il connaît si bien : son village, agrémenté de dates réelles et historiques avec une longue distance entre elles. Mo Yan a vécu 20 ans dans son village avant de rejoindre la ville pour son service militaire. Selon notre interlocuteur, pour n'importe quel écrivain et auteur, les faits de l'enfance sont les meilleurs référents pour une écriture. «J'ai tissé, dit-il, des liens très forts avec la campagne.
Je m'identifie à mon village.» Le récipiendaire du prix Nobel de littérature a essayé d'écrire la ville, mais le résultat s'est avéré de mauvaise qualité, c'est du moins ce qu'ont soutenu les critiques littéraires. «Quand j'écris sur la campagne, j'ai des souvenirs d'enfance. J'ai juste besoin d'ajouter des faits de fiction. Il faut savoir que je connais tous les types d'agricultures et les animaux. Ils sont gravés dans ma mémoire.
Quand je change les lieux dans une narration donnée, je ne peux pas avoir les mêmes sentiments que j'ai pour la campagne. Bien que j'habite en ville depuis quelques années déjà, je n'arrive pas à maîtriser les dédales de cette ville. Par contre, j'ai trouvé une autre manière d'aborder la ville. Dans ma dernière œuvre littéraire, il y a des traits modernes que j'ai décrits, tels que les cabarets, le théâtre et les grandes scènes. Ainsi tout ce qui a trait à la ville a été transporté au village.» L'ensemble de ses œuvres sont traversées par son enfance.
Il s'en défend en affirmant qu'il a essayé de trouver et de cacher cet enfant, mais celui-ci revenait à chaque fois en s'imposant dans ses œuvres littéraires. «Je trouve que c'est une sorte de fierté. Je n'ai pas voulu m'éloigner de cette enfance. D'ailleurs, j'ai l'intention de lui laisser plus d'espace en consacrant, prochainement, un livre pour enfants.» Revenant sur le mouvement littéraire chinois de la «quête des racines», né dans les années 1980, Mo Yan refuse de se cantonner dans un courant précis.
Il note que beaucoup de romanciers chinois ont été éblouis par la littérature latino-américaine, mais très vite, ils ont décidé de retourner aux sources. Yo Man est formel : si la littérature chinoise veut s'imposer, il faut écrire sur la Chine avec un retour aux sources et avec ses particularités. Des critiques littéraires ont soutenu que la littérature de Mo Yan est proche de celle de l'écrivain colombien Garcia Marquez.
L'écrivain rectifie en disant que Gabriel Marquez a excellé dans le réalisme magique, contrairement à lui qui s'est imposé à travers ses œuvres dans le réalisme de l'imagination. Mo Yan considère qu'il n'a aucun doute que son prix Nobel aura une influence dans le monde. Preuve en est : avant le Nobel, le tirage était de 200 000 exemplaires par an, pour passer à 2 millions d'exemplaires après la distinction. De 20 langues, la traduction est passée à 50.
Pour Yo Man le lauréat du Nobel ne veut pas dire que c'est le meilleur romancier du monde. «Cela ne ressemble pas au sport», dit-il. A la question de savoir si l'écrivain écrit en toute liberté en Chine, notre orateur estime qu'il n'y a pas de liberté dans le monde. Il y a des limites à ne pas franchir. Au bout d'une quarantaine d'années de créativité littéraire, l'écrivain chinois regrette un aspect qu'il a négligé, celui du théâtre littéraire. Il a écrit plusieurs romans et uniquement deux pièces théâtrales.

– Le Nobel chinois Mo Yan et Tahar Hadjar
Le Nobel de littérature chinois 2012, Mo Yan, invité au Salon international du livre d'Alger, a fait salle comble lors de sa rencontre mardi avec le public. Lors de son intervention, l'écrivain chinois a exprimé sa fierté d'être entré au panthéon des nobélisés, tout en relevant l'impact considérable de cette haute distinction sur sa vie et sa carrière d'auteur.
En plus d'avoir été propulsé ambassadeur de son pays dans son domaine d'activité : la culture et la littérature, sa notoriété a fait exploser les ventes de ses livres édités à plus de deux millions d'exemplaires dans une cinquantaine de langues.
Des ministres, dont celui de la Culture, M. Mihoubi, des intellectuels et beaucoup de lecteurs anonymes étaient présents à la conférence du Nobel chinois qui visite l'Algérie pour la première fois. Sa participation constitue un événement littéraire phare de l'édition du Sila de cette année.
L'accueil d'invité de marque réservé au Nobel chinois par le public algérien et les pouvoirs publics constitue une cinglante réponse à Tahar Hadjar, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui avait choqué la communauté universitaire, les intellectuels et les Algériens d'une manière générale en déclarant sur un ton faussement docte que «l'université algérienne n'a que faire du prix Nobel». R. C.


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