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Convergences. quinze ans après la chute du communisme, le monde est de nouveau polarisé
Du clash des civilisations au dialogue des cultures
Publié dans El Watan le 13 - 01 - 2005

En accouchant de sa théorie de « clash des civilisations », Huntington nous a préparé (dans tous les sens du terme) un sacré début de siècle. De surcroît, il apparaît pour beaucoup de cerveaux fêlés, comme le visionnaire prophétique de ce siècle dont Malraux disait qu'« il serait spirituel ou ne le serait pas ». Nous sommes nombreux à avoir souri quand la « prophétie » a été lancée, mais force est de constater après quelques années l'immensité des dégâts qu'elle a causés.
En réalité, cette coquille vide au départ a été rapidement remplie par l'autre vide laissé par l'effondrement de l'Union soviétique et de ses alliés européens, minés par leurs contradictions internes. Le tout s'est effondré comme un château de cartes, plus vite que ne l'attendaient l'Amérique et ses alliés wahhabites. Ces derniers sont restés avec l'Afghanistan sur les bras, et surtout privés d'un ennemi suffisamment grand pour être crédible. Les combattants talibans, formés pour abattre le communisme, ne savaient pas encore qu'ils allaient devenir l'épouvantail terroriste destiné à remplacer un péril rouge qui n'effrayait plus personne. Et avec eux l'ensemble des personnes portant un patronyme musulman.
Effets pervers
L'un des effets pervers les plus visibles de ce clash programmé dans les relations entre les USA et le monde arabo-islamique est que les citoyens du monde actuel se positionnent en faveur ou contre la notion d'un affrontement frontal des valeurs entre deux humanités devenues distinctes. De ce côté du monde, les gens sont étiquetés selon leur foi (ou à défaut leur prénom) et définitivement induits dans des comportements censés être définis par leur ethnie ou par la région dans laquelle ils vivent ou sont originaires. Les médias occidentaux ayant largement instrumenté le 11 septembre 2001 comme une date fondatrice du clash et non comme une simple attaque terroriste comme celles que nous avons tant connues, deux fondamentalismes (l'un évangéliste et l'autre islamiste) nous ont cloisonnés dans un conflit identitaire qui opposerait l'Occident à l'Islam. L'effroyable attaque terroriste qui a visé New York en 2001 a été le prétexte d'une persécution sans précédent contre les musulmans établis et souvent nés aux USA. Des Américains qui ne comprennent toujours pas pourquoi ce clivage identitaire devrait leur être appliqué. Cette grande démocratie qu'est l'Amérique a même vu ses dirigeants de l'heure adapter les lois censées protéger la liberté de l'individu pour justifier des restrictions sans précédent contre certains de ses citoyens, au simple prétexte qu'ils sont de culture musulmane. On pouvait les ficher, leur imposer une garde à vue sans jugement, étant bien entendu que ces règles totalement anticonstitutionnelles ne s'appliqueraient pas aux autres citoyens américains. Connu pour être un sioniste extrémiste, Daniel Pipes (nommé pour un temps à l'Institut américain de la Paix par le président Bush), a été jusqu'à suggérer de rassembler les musulmans américains dans des camps de concentration en se basant sur le précédent constitué par l'internement de personnes de descendance japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale. Nous connaissons tous la situation dramatique des musulmans aux USA, mais on était loin de s'imaginer que la vague haineuse allait gagner la vieille Europe. Et pourtant, des jeunes Corses assassinent des Maghrébins parce qu'ils veulent chasser l'Islam, disent-ils. En Hollande, en Grande-Bretagne ou en Italie, la situation se dégrade de jour en jour.
Revendications
Ainsi, moins de quinze ans après la chute du communisme, le monde est à nouveau polarisé. C'est la consécration de Huntington et la victoire de Dick Cheney. Devons-nous pour autant accepter d'être réduits ou réduire les autres à des caricatures ? Car il faut bien l'avouer, la stigmatisation et la caricature ne sont pas le monopole d'un camp ; et par ailleurs nous n'avons rien à gagner à accepter la confrontation. On a vu les limites que cela comportait et les défaites inéluctables auxquelles l'affrontement a mené le monde arabe. D'autant qu'au sein même de l'Occident, en particulier en Europe, de plus en plus de voix s'élèvent pour dénoncer cette schématisation. De notre côté, ce que nous avons de mieux à faire serait d'expliquer sans cesse en utilisant les moyens non négligeables dont nous disposons, par exemple les chaînes satellites, comme El Djazira entre autres. Il faudrait expliquer au monde occidental que deux facteurs alimentent cette frustration générée par les USA :
D'une part le conflit israélo-palestinien et la caution aveugle offerte par les Etats-Unis à la spoliation et à la répression fasciste qui frappe le peuple palestinien depuis 60 ans,
et d'autre part, et il faut bien le reconnaître, l'absence de construction démocratique dans des dictatures du monde musulman souvent soutenues par les USA en contrepartie de leur alignement. De leur côté, nombre d'intellectuels américains, en particulier Bernard Lewis et Michael Hirsh, ont tenté de situer les reproches occidentaux dans deux domaines principaux :
Pour eux, les Arabes vivent dans un passé glorieux qu'ils devraient oublier comme l'a fait Mustapha Atatürk au début du XXe siècle afin de permettre à son pays de devenir un allié inconditionnel de l'Ouest et fatalement d'Israël, quelle que soit sa politique du moment.
Pour eux, les Arabes devraient tous adopter les éléments fondateurs de la culture occidentale et constitués par les notions de justice, de liberté et une vie décente pour tous, y compris les femmes et les enfants. Ces revendications qui, comme par enchantement, se sont récemment adossées à la théorie du clash des civilisations, n'avaient cependant pas fait problème du temps où les troupes de Ben Laden étaient des « moudjahidine », ou que la barbarie s'attaquait à des civils innocents en Algérie ou en Egypte et quand l'Arabie féodale faisait figure d'élève exemplaire. Peu importe, disons que ces griefs sont récents et qu'ils ont donné naissance au projet de démocratisation du grand Moyen-Orient et prenons pour acquis que les Etats-Unis veulent aller jusqu'au bout de leur désir de promouvoir enfin la démocratie ; ce qui impliquerait qu'ils cessent de soutenir des régimes dictatoriaux ou féodaux. Tout dans la vie quotidienne au Moyen-Orient indique pourtant que les Arabes n'ont pas perdu tout espoir en l'Amérique dont ils attendent encore beaucoup. Lorsqu'ils auront montré un peu de compréhension sur la question palestinienne, alors les esprits apaisés montreront plus de désir pour les valeurs de liberté, de tolérance et d'égalité.


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