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L'AFFAIRE DU FOULARD ISLAMIQUE
Publié dans El Watan le 19 - 07 - 2004

Comme à son habitude, Saïd Bouamama ne craint pas de bousculer les idées reçues. Impliqué depuis longtemps dans la lutte contre l'intégrisme, il ne peut être soupçonné, en s'attaquant à la loi contre le foulard islamique (car, au-delà des signes religieux, c'est bien de cela qu'il s'agit, précise-t-il), de se montrer complaisant avec l'extrémisme et le fondamentalisme musulman. Mais pour lui, le débat se situe ailleurs que dans une simple querelle autour d'un foulard ou d'un bandana. Il est d'abord d'ordre idéologique. Il cite d'ailleurs Pierre Bourdieu pour qui «la question patente faut-il accepter à l'école le port du voile dit islamique, engendre la question latente faut-il ou non accepter en France les immigrés d'origine nord-africaine ? ».
Une situation invivable
Pour comprendre, il faut d'abord faire un constat, dit-il. Pour lui, les enfants issus de l'immigration sont les premières victimes de l'exclusion dans tous les domaines. Le phénomène est encore beaucoup plus fort pour les personnes issues de la colonisation, notamment celle de l'Algérie. Et les jeunes filles sont celles qui souffrent le plus (chômage, inégalité devant les études, problèmes familiaux, etc.) La situation s'est particulièrement dégradée ces vingt dernières années. C'est comme cela que Saïd Bouamama explique le discours d'un certain nombre de jeunes filles qui tentent de réagir à une situation de plus en plus invivable. En insistant pour porter le foulard, elles invoquent d'ailleurs de multiples raisons. Mais au lieu d'essayer de les comprendre, on instrumentalise la question de la différence, particulièrement quand elle porte sur la religion, plus particulièrement encore quand il s'agit de l'Islam.
Conception communautariste
Pour le chercheur, rien n'est le fait du hasard. «L'islamophobie qui se développe en France entraîne une escalade dans l'affirmation identitaire qui, elle-même, renforce l'islamophobie. Ce cercle vicieux est géré consciemment et intelligemment par quelqu'un comme Nicolas Sarkozy. Lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, il a fait monter la tension en proposant un deal aux religieux. La création du Conseil représentatif des musulmans de France entre complètement dans cette logique. La préoccupation de Nicolas Sarkozy, c'est la paix sociale. Mais il a une conception communautariste de la vie sociale.» A partir de là, il y a un grand danger. Ceux qui, de bonne foi, défendent la laïcité au point de stigmatiser les jeunes filles qui portent le foulard apportent inconsciemment de l'eau au moulin des intégristes. «La question du combat anti-intégriste, explique-t-il, ne peut se limiter aux conséquences. Il faut agir sur les causes en ne confondant pas victimes (les jeunes filles) et coupables. Par exemple, les militants démocrates algériens qui sont en France doivent prendre conscience des véritables enjeux et rapports de force. Ils risquent sinon de se laisser manipuler en criant haro sur les jeunes filles au foulard.»
La théorie du choc des civilisations
Actuellement, dénonce encore Saïd Bouamama, on observe un consensus consistant à ne pas poser la question sociale. «Une grande partie du monde ouvrier est désormais issue de l'immigration des anciennes colonies.» C'est une donne nouvelle apportée par les enfants de l'immigration. Pour le sociologue, le patronat français a intérêt à maintenir l'imaginaire colonial. On assiste ainsi à un discours aux relents colonialistes où l'on oppose civilisés et non civilisés. «C'est la théorie du choc des civilisations servie à la sauce française.» Les civilisés sont ceux qui réussissent. Pour l'auteur, on favorise du communautarisme par le haut. Le Haut conseil à l'intégration (HCI) serait d'ailleurs en train de préparer des prix (des sortes d'oscars) pour récompenser les jeunes issus de l'immigration qui réussissent leur promotion sociale. Cela ne concernerait qu'une petite élite qui masquerait les réalités. En face, les «non-civilisés» sont ceux qui appartiennent aux classes sociales défavorisées, le milieu ouvrier, et que l'on stigmatise. «On en arrive à construire un ennemi de l'intérieur, dit encore Saïd Bouamama. Derrière chaque Mohamed ou chaque Fatima, on finit par faire croire qu'il y a un terroriste potentiel. Si l'on rentre ainsi dans l'imaginaire, cela devient très dangereux.»
L'affaire du foulard islamique – La production d'un racisme respectable –
Geai bleu éditions – 2004- [email protected]


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