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BEJAIA
Publié dans El Watan le 19 - 07 - 2004

Roulant en mi-journée sur ce bucolique tronçon de la RN 24, reliant la ville de Béjaïa à Tizi Ouzou, l'étranger s'attendrait à un trafic routier autrement moins filiforme. La route affaissée ou gondolée par plusieurs endroits, comme un vulgaire tracé municipal, est presque déserte, n'étaient de sporadiques croisements, qui vont d'ailleurs se raréfier au fur et à mesure qu'on avance vers l'ouest et qu'on s'éloigne de Béjaïa.
Côte en lacet
Un familier de la route relativise l'impression en rappelant que de toute façon, l'axe n'est pas tellement connu pour une fréquentation significative. Le gros du trafic régional s'opère via les RN 12 et 26, deux axes autrement plus entretenus et plus à même de répondre aux exigences des échanges commerciaux. La côte toute en dentelle, que l'on dit aussi belle, sinon plus belle, que la Côte d'Azur, avec ses plages sauvages coincées en mouchoir de poche entre des pointes qui plongent dans l'eau, mérite amplement sa réputation et l'on comprend aisément pourquoi elle demeure fief prisé par les puristes. Sur ces rivages que se partagent sur la langueur les communes de Béjaïa et de Toudja, vous avez plus l'impression d'évoluer dans un no man's land offert aux vacances que dans un territoire régenté par les équerres administratifs. N'étaient les fichus de fumée, qui se dégagent de la décharge de Boulimat, maligne plaie dans le flanc du parc national de Gouraya, le trajet est exempt de souillures urbaines. Enfin presque.
No man's land
No man's land offert aux vacances. Plage de Boulimat vers midi. Ambiance de sieste dans les boutiques d'alimentation générale, alignées en cohabitation forcée. Une atmosphère de jour sans. Pour seul signe de vitalité, vous avez droit à un geste du jeune préposé au parking gardé. 50 DA un rectangle de tuf pour garer. Sur la plage, une petite frondaison de parasols court sur une portion du ruban de sable, éclaboussé autant par l'embrun que par les clameurs joyeuses d'enfants. Trois bus stationnés de l'autre côté de la barrière renseignent sur l'origine des baigneurs. Des excursionnistes. La plage, c'est connu, dispute à Tichy, sa rivale de la côte est béjaouie, le hit parade de la fréquentation estivale au niveau local. Une blague béjaouie raille d'ailleurs que Boulimat et Tichy sont les autres noms de la mer chez l'estivant lambda. «Pour voir du monde, il vaut mieux venir les week-ends et puis ce n'est tout de même pas tout à fait la saison estivale», éclaire un jeune commerçant, l'optimisme en poupe, et partageant fort peu notre check-up de torpeur. Une digression : l'île des Pisans, qui de loin, arbore à peine l'air d'un rocher chauve et esseulé, est d'ici un superbe îlot qui rend plus plausible le récit de la retraite du souverain hammadite. Départ vers Saket, une localité côtière, à quelques encablures de là, et qui attend encore de rentabiliser sa situation au cœur de la zone d'expansion touristique (ZET) prévue par les plans d'aménagement. Le blanc du village touristique de l'EPLF détonne sur le vert tenace de la colline de son implantation, en gâchant un peu, de ses allures cubiques, les fluides inclinaisons naturelles du versant marin. Une virée à l'intérieur nous renforce dans cette impression de veille de vacances. Quelques locataires, trop rares et placides pour faire ambiance, rallient des pavillons pilonnés par le soleil. Dans le périmètre de la plage, pas de quoi faire s'ébrouer la journée également. Les tentes d'un camp de toile arborent la mine de vacances, alors que sur le site, des monceaux efflanqués de sables destinés à la maçonnerie finissent de vous convaincre qu'en termes de préparatifs, beaucoup de choses attendent d'être faites. Descriptif ordinaire de sites incurablement livrés à l'approximation malgré les gros slogans promettant l'essor touristique.
Frondaison de parasols
Le chemin vers Tighremt est encore plus sinueux. La route serpente capricieusement et vous oblige à ralentir. Sûrement plus sécurisé après le passage du peigne fin de l'armée, le tronçon continuera encore à traîner cette air suggéré de coupe-gorge en attendant que les cortèges espérés d'estivants l'exorcisent du souvenir des derniers attentats. Escamoté par la densité du couvert végétal, l'auberge du Taïs émerge au bout d'une latte de bitume. L'endroit n'est pas plus animé que tous ceux où nous avons fait escale, malgré l'allure affairée des tenants des lieux. Sur la plage, des gamins s'ébattent dans l'eau et une jeune femme, en bikini in, tente de redresser un parasol ballotté par le vent. Le jeune qui tient une pizzeria non loin, tranche, pour sa part, que ce ne sont pas là les prémices d'une saison ratée. «Vous savez, l'année n'est pas encore tout à fait fini. On n'a pas encore les résultats du bac par exemple, et pour de nombreuses familles cela est important. Il y aura du monde, je peux vous le prédire.» A peu près la même sérénité du côté de la réception de l'auberge, où l'on nous affirme à l'appui qu'il faut faire ses réservations tout de suite si l'on veut passer séjour. Les prix sont fermes comme l'optimisme professionnel des aubergistes. On nous conseille de ne pas tenter la comparaison avec la côte est. La tradition veut que l'animation soit plus dense à Tichy, Aokas et Souk El Ténine, que sur les rivages sauvages de Talaguilef, Tighremt, ou Oued Dass et pour cause. Le chapelet de localités balnéaires qui longe la côte est booste l'activité estivale qui demeure l'une des ressources les plus importantes pour les habitants. Ce qui n'est pas le cas de la côte ouest, justement prisée, notamment par les vacanciers de la ville de Béjaïa, pour son caractère sauvage et éloigné des bruits de la cité.


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