Le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, est revenu, jeudi, au Conseil de la nation, sur l'ouverture des bureaux de change qui tarde à se concrétiser. « La Banque d'Algérie avait promulgué un cadre réglementaire spécifique à cette activité, mais qu'aucune demande d'autorisation d'ouverture de bureaux de change n'a été enregistrée jusqu'à présent », a-t-il dit. Intervenant lors d'une séance plénière présidée par le président du Conseil, Azouz Nasri, consacrée à la présentation et au débat du projet de loi de règlement budgétaire de l'exercice 2022, Abdelkrim Bouzred a indiqué qu'il n'y a pas de demandes pour une licence d'ouverture d'un bureau de change. « Pourquoi ? Il y a beaucoup à dire sur cette question, mais les pouvoirs publics ont fait ce qu'il fallait faire dans ce domaine », a-t-il poursuivi. Evoquant la généralisation de la numérisation, tant au niveau administratif que dans les transactions financières, le ministre a mis en avant l'avancée des réformes initiées dans le secteur financier. Faisant savoir que les réformes initiées qui ont atteint un stade avancé, concernent à la fois l'aspect administratif, notamment la fiscalité, les administrations du budget, du Trésor public et des Douanes, ainsi que le volet lié au système financier et bancaire, notamment à travers la digitalisation des transactions financières et la réduction des paiements en espèces. « La modernisation des moyens de paiement électronique arrive à une étape cruciale », a-t-il poursuivi. Notamment, a ajouté Abdelkrim Bouzred, depuis la création du Haut-commissariat à la numérisation. Faisant remarquer qu'à la fin de l'année en cours, le secteur espère enregistrer des progrès plus significatifs dans ce domaine. S'agissant du texte d'application de la loi n° 23-12 fixant les règles générales relatives aux marchés publics, le ministre des Finances a précisé qu'il était en cours d'élaboration. « Ce texte répondra aux attentes et préoccupations des parties concernées, notamment les administrations, ministères et institutions de tous les secteurs, en particulier en termes de flexibilité dans la gestion des marchés publics », a assuré Abdelkrim Bouzred. Pour ce qui est des préoccupations soulevées par les membres du Conseil de la nation concernant la faiblesse de recouvrement fiscal en 2022, le ministre des Finances a mis en avant les répercussions économiques de la crise sanitaire. « En raison des répercussions économiques de la crise sanitaire (Covid-19), le recouvrement fiscal n'était pas au même rythme qu'avant cette crise, car la majorité des opérateurs économiques avaient reporté leurs paiements, en raison de la baisse d'activité durant cette période », a observé Abdelkrim Bouzred. Enfin, concernant les projets structurels et leur suivi, qui ont suscité de nombreuses interventions des membres du Conseil, le ministre des Finances a fait savoir que ses services œuvrent à mettre en place prochainement un système de suivi des projets en cours de réalisation via une plate-forme numérique interne, avec la possibilité d'associer les élus. « Ce dispositif, dont la finalisation est prévue dans un mois et demi, introduira un nouveau mode de gestion et de suivi, permettant de suivre les projets de base relevant de différents secteurs, notamment en termes de délais de réalisation et de coûts », a-t-il fait savoir.