L'acteur et réalisateur italien Roberto Benigni a lancé un cri de révolte contre la guerre à Ghaza, dénonçant une violence devenue insoutenable et l'échec moral des dirigeants européens. Avec la sincérité et le courage qui le caractérisent, il n'a pas hésité à prendre la parole là où tant d'autres se taisent. Oscar du meilleur acteur pour La vie est belle, Roberto Benigni est l'un des plus grands artistes italiens contemporains. Réalisateur, acteur et poète, il a marqué le cinéma par son humanisme et son humour. Son œuvre mêle engagement, fantaisie et une profonde tendresse pour l'humanité. « Si l'Union européenne avait vraiment existé, peut-être que cette horreur ne serait pas arrivée », a-t-il déclaré, bouleversé, en évoquant la guerre en Palestine et l'indifférence face aux massacres. « C'est notre mer, notre terre. Nous avons une part de responsabilité. » Benigni a rappelé les mots de Joe Biden au lendemain du 7 octobre, ce « jour funeste » : « Je vous en prie, ne répondez pas à l'horreur par l'horreur, comme nous l'avons fait après les tours jumelles. » Mais, a-t-il déploré, « c'est exactement ce qui s'est passé ». « Quand des enfants jouent à la guerre, ils arrêtent dès que l'un d'eux se blesse. Pourquoi, là, continue-t-on à tuer des enfants ? » s'est-il indigné. « Il faudrait s'arrêter dès qu'un enfant saigne. Quelle lâcheté que de continuer. » Pour lui, cette réalité est « insupportable pour l'âme humaine ». Et d'ajouter, bouleversé : « Un cri de douleur se lève de partout, pas seulement d'Italie, du monde entier. Si on ne le sent pas, alors on n'est plus des hommes. Plus des êtres humains. » Par ses mots empreints de compassion et de lucidité, Benigni rappelle que l'art, quand il est porté par une conscience vive et un cœur sensible, peut encore réveiller l'humanité.n