Les spectacles de fantasia, également appelés " Tbourida " illustrent une épopée équestre faisant revivre un tableau saisissant et haut en couleurs du patrimoine qui rappelle les scènes héroïques de l'histoire glorieuse de l'Algérie. Les évolutions synchronisées des cavaliers, spectaculaires et exaltantes, sont accompagnées des détonations tonitruantes du baroud (poudre à canon), œuvre des cavaliers en tenue traditionnelle qui font tournoyer leur fusil en plein galop avant de le décharger, créant une harmonie parfaite entre le cavalier et sa monture. Le club équestre " Etoile de l'Est " de la commune d'Ain Abid, dans la wilaya de Constantine, est l'un des espaces les plus en vue qui font la part belle à cet art aux origines immémoriales, ouvrant ses portes aux amateurs de fantasia, de tous âges, et constituant une véritable école vouée à la préservation de ce patrimoine considéré comme l'un des piliers de l'identité nationale. Grâce aux équipements modernes dont il s'est doté, et au respect des normes de sécurité, le club " Etoile de l'Est " offre, avec le soutien de la Fédération équestre algérienne, une possibilité de formation de cavaliers des deux sexes à qui l'on enseigne les techniques de la fantasia où le " clou " du spectacle est le tir synchronisé du baroud. Pour les amateurs rompus à ce spectacle traditionnel, la fantasia délivre un message culturel qui met en exergue l'esprit de résistance et le lien à la terre et à l'histoire. Le président de la Fédération équestre algérienne, Fawzi Sahraoui, saluant, dans ce contexte, le rôle du club équestre " Etoile de l'Est " dans la promotion de ce sport traditionnel, a noté que la fantasia, " loin d'être un simple spectacle populaire ", est une " pratique culturelle aux dimensions nationale et historique ". S'exprimant en marge de la 1ère édition du Festival équestre Cirta qui se déroule du 14 au 28 juin, il a ajouté que la Fédération œuvre à accompagner ces clubs et à leur apporter le soutien nécessaire pour former une nouvelle génération de cavaliers et préserver ce patrimoine, tout en intégrant des spectacles de fantasia dans les compétitions officielles et tout en ouvrant des horizons de coopération internationale par la participation à des manifestations culturelles et à des festivals à l'étranger pour faire connaître l'équitation algérienne authentique. Pour sa part, Mohamed Loualmi, chercheur en histoire et éleveur de chevaux, a rappelé que la fantasia " figure parmi les plus anciennes traditions équestres en Algérie " et " constitue un élément authentique du patrimoine culturel populaire dont les racines remontent à des siècles ". Un art, a-t-il souligné, " étroitement liée à la vie sociale et culturelle de la société algérienne, symbolise l'héroïsme, le courage et la cohésion, tout en incarnant le lien solide entre l'homme, sa terre et son identité ". De son côté, Khelifa Adadi, président de l'Association des cavaliers de Saïda, a fait part de son " immense fierté " devant les riches traditions équestres algériennes, notant que la fantasia est " partie intégrante de notre histoire et de notre culture ". " En organisant de tels événements, nous faisons revivre ce patrimoine et assurons sa transmission aux générations futures ", a-t-il considéré, ajoutant qu'en coordination avec la Fédération équestre algérienne, les associations équestres œuvrent à la promotion de cette culture qui reste "une véritable épopée perpétuant la gloire des ancêtres et inculquant aux jeunes générations l'amour de la patrie et la fierté d'appartenir à son histoire".
