Le grand consommateur de papier, Ahmed Ouyahia, vient encore de pondre une circulaire. Celle-ci, censée une fois de plus améliorer l'efficacité économique du pays, oblige les importateurs étrangers en Algérie à s'associer à des Algériens. Décodage opéré, ce sont surtout les constructeurs automobiles qui sont visés, eux qui ramènent des voitures pour les vendre aux Algériens comme des petits pains, la semoule étant elle aussi importée. D'après cette circulaire, les constructeurs devront s'associer à hauteur de 30% avec des locaux et il suffira donc pour tout une caste d'heureux gagnants d'être proches des milieux du pouvoir pour gagner des milliards en ne faisant rien d'autre que de signer. Cet énième cadeau interne du système rentier n'est évidemment possible que parce que l'Algérie importe tout et surtout des voitures. Ouyahia s'en défend, il s'agit de patriotisme économique, augmenté d'une surprise, la voiture révolutionnaire de Temmar. Rappelons les faits : des constructeurs automobiles refusent d'installer des usines de montage en Algérie, préférant d'autres pays plus stables, avec moins de bureaucratie, de corruption ou de problèmes de foncier. Le ministre Temmar est en colère, il le dit. Puis, il se lance dans une opération avec les Chinois pour monter des voitures en Algérie. Tout content, il annonce la signature d'un contrat, rapidement rompu pour d'obscures raisons, Temmar annonçant finalement ne pas vouloir d'usines de montage mais préférer produire des voitures. Pourquoi ne pas l'avoir dit avant l'annonce du contrat de montage avec les Chinois et pourquoi avoir signé un contrat ? Inexplicable. Sauf que Temmar a bien l'intention de produire une voiture algérienne qui, selon des sources, roulerait à l'air cuit. Une fois construite, à l'issue du 25e ou 72e mandat, il va falloir se poser une question : Temmar a-t-il le permis de conduire ?
