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L'Algérie des comptoirs commerciaux néo-coloniaux
En adoptant une instruction sur les importations, l'exécutif veut rompre avec cette réalité
Publié dans Liberté le 22 - 02 - 2009

Dans ce créneau juteux évolue une faune de non- professionnels qui concurrencent de manière déloyale les opérateurs locaux, à tel point qu'une bonne partie des producteurs s'est transformée en importateurs.
Le Premier ministre Ouyahia a, dans une récente instruction, imposé que les importateurs étrangers doivent s'associer avec des partenaires locaux pour pouvoir continuer à commercialiser leurs produits sur le marché. Ils doivent, en outre, avoir une part de 30% dans “la joint-venture”. Cette mesure s'appliquera en 2009. C'est un retour au sponsor, une pratique utilisée en particulier au Moyen-Orient, explique un expert.
La mesure s'explique par la nécessité d'assainir le commerce extérieur et d'éliminer par ricochet les traders. Ces importateurs sont au nombre de 1 600 sur les 20 000 que compte le pays. La logique est d'en finir avec le laxisme d'antan. Le marché algérien s'était ouvert de façon très large. N'importe qui pouvait s'improviser importateur. On a profité surtout de cette ouverture pour transformer l'Algérie en comptoirs commerciaux de sociétés étrangères. Cela donne l'image d'un pays qui ne produit presque rien. Quasiment tout est importé. Les activités de traders, étrangers de surcroît, créent des difficultés aux sociétés locales de production en inondant le marché de produits de moindre qualité, concurrençant fortement les biens fabriqués en Algérie. L'ouverture très large du marché algérien sans contrepartie, sans garde-fous, a découragé l'acte de production. Il n'incite pas à des investissements dans la production, faute de mesures de régulation de l'Etat. Cela explique pourquoi l'Algérie n'a pas d'industrie automobile, contrairement au Maroc, à la Tunisie et l'Egypte. La crise financière mondiale risque d'envoyer aux calendes grecques les ambitions algériennes en la matière. L'Algérie paye en fait le prix de ses tergiversations. Elle a abandonné le principe du commerce industrialisant dans un contexte plus favorable. En 1991, Fiat, Renault et Peugeot entre autres étaient prêts à installer des unités d'assemblage en Algérie en contrepartie de l'accès au marché. La discontinuité dans les politiques menées depuis cette époque ont fait capoter cette ambition. En 1997, le ministre de la Santé de l'époque a réussi, cependant, à appliquer ce principe dans le secteur de l'industrie pharmaceutique. C'est d'ailleurs la seule activité où cette politique a été mise en œuvre. Grâce à cette judicieuse orientation, les grands noms du médicament ont aujourd'hui une usine de production en Algérie : Sanofi Aventis, Pfizer, GSK. Mais faute de régulation, ces multinationales se sont cantonnées à ne produire qu'une liste restreinte de leurs spécialités pour favoriser leur importation. Aujourd'hui, la mesure Ouyahia d'interdire l'importation des médicaments produits localement fonctionne comme puissant stimulant à l'émergence d'une véritable industrie pharmaceutique locale. À noter que la nouvelle directive Ouyahia fait partie d'une batterie de mesures destinées à assainir le commerce extérieur. Le nouveau numéro d'identifiant fiscal, comme condition du dédouanement et de domiciliation bancaire, permet, en assurant la traçabilité des opérations, d'éjecter du commerce extérieur les faux importateurs, les fraudeurs et les non professionnels. L'instruction sur les marchés publics favorise également l'acquisition de biens et équipements locaux au détriment de l'importation.
Le risque d'un montage juridique “virtuel”
Au revers de la médaille, si ces mesures encouragent la production de biens et services, elles posent problème. “On ne change pas les règles du jeu à mi-parcours. L'instabilité du cadre juridique dissuade l'investissement étranger”, commente un expert spécialisé dans le commerce extérieur. Or, en Algérie, les dispositifs réglementaires en matière de commerce et d'investissement ne cessent de changer.
On a ouvert le commerce extérieur sans garde-fous en 1995 et sans préparation des institutions concernées à un flux plus important de marchandises et à la multiplication des intervenants dans le commerce extérieur. La fraude est devenue un sport national, le Trésor public subissant un énorme préjudice du fait d'une évasion fiscale d'une grande ampleur et d'une fuite de capitaux considérables. Il fallait mettre le holà. On s'est pris avec grand retard et sans colmater toutes les failles.
À l'extérieur, ces mesures sont interprétées comme une volonté de fermer le marché aux étrangers. Malheureusement, toutes ces mesures n'ont pas été accompagnées d'une campagne d'explication destinée à montrer que ce retour au nationalisme économique n'a pas pour objectif de faire fuir les investisseurs étrangers désirant s'impliquer dans les programmes de développement et la satisfaction des besoins de la population, surtout à travers la réalisation d'unités de production ou des transferts de savoir-faire.
En fin de compte, la nécessité d'associer un partenaire local peut être un moyen pour la partie étrangère d'aller plus rapidement dans son installation et le développement de ses affaires : connaissance de l'environnement local, de la réglementation et appui à l'acquisition du foncier. Encore faut-il que le partenaire local soit fiable ?
Encore faut-il qu'on n'assiste pas à un montage juridique où sur les papiers, l'associé étranger détient 30%, mais accaparant dans les faits la majorité du capital, voire partageant le contrôle avec d'autres “mains invisibles”.
K. R.


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