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Mme KHALIDA TOUMI (Ministre de la Culture)
Publié dans El Watan le 12 - 09 - 2004

La tenue à Alger d'un salon international du livre devenu traditionnel ne masque pas pour autant les difficultés auxquelles est confronté le secteur de l'édition en Algérie. Quelle est la perception du ministère de la Culture par rapport à ce secteur dont les missions de service public sont rendues caduques par le désengagement de l'Etat ?
Les pouvoirs publics sont parfaitement conscients de l'importance de l'édition et de la nécessité de soutien pour ce secteur. L'Etat s'est redéployé autour des missions régaliennes de régulation et de service public à travers un programme visant à promouvoir la lecture publique dans le cadre de réseaux de bibliothèques, à travers également l'encouragement de la traduction et de soutien aux jeunes auteurs, mais aussi à travers un dispositif fiscal et juridique en cours d'élaboration. Il n'est pas juste de dire que l'Etat s'est désengagé des missions qui relèvent de ses prérogatives à condition, bien sûr, de savoir que le rôle de l'Etat n'est pas de tout faire. Ceux qui pensent que l'Etat s'est désengagé ont tendance, à mon avis, à vouloir attribuer des missions de service public à des secteurs qui relèvent souvent davantage du domaine strictement commercial. L'existence, au niveau de la direction des arts et lettres du ministère de la Culture, d'un fonds destiné à aider la création littéraire est un exemple qui illustre parfaitement les efforts de l'Etat. La plupart des œuvres éditées par les unions nationales ou de wilaya, à l'exemple des associations Ikhtilaf, El Djahidhia et Ibdaâ, ont bénéficié du soutien financier du ministère de la Culture qui a permis à beaucoup d'auteurs, notamment aux jeunes écrivains, de voir leurs ouvrages publiés. Par ailleurs, il convient de relever avec satisfaction l'émergence de compétences nationales dans l'organisation des salons et foires de livre aussi bien dans le secteur privé que public. Les améliorations liées au livre ont bénéficié d'un dispositif juridique qui encadre leur organisation et, à travers la loi de finances, d'un dispositif fiscal favorable à ces activités.
Au regard du recul de la lecture, en raison notamment des prix en vigueur sur le marché, quelles mesures incitatives pourriez-vous mettre en œuvre pour réhabiliter la fonction du libraire et, sur un autre registre, valoriser tous les métiers du livre de manière qu'ils produisent un effet d'appel chez les jeunes Algériens désireux de s'engager dans la vie active ?
Je ne sais sur quelle étude ou enquête vous vous basez pour parler de recul de la lecture. Nous avons besoin d'étude et enquête sérieuses pour connaître le comportement des Algériens par rapport à la lecture. Cela fait partie du projet que nous avons en cours avec l'Unesco. Nous n'avons ménagé aucun effort en témoignant, à chaque occasion, de notre engagement en faveur de la réhabilitation de la lecture publique. Mon département ministériel s'est fixé l'objectif suivant : «Une commune, une bibliothèque».Je tiens à souligner avec satisfaction l'écho de certains confrères ministres et plus particulièrement l'engagement de Monsieur le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales et de certains walis qui ont retenu le principe de création de bibliothèques et de salles de lecture au sein des ensembles d'habitation.En attendant, et pour mettre le livre à la portée du lecteur, nous avons multiplié la fréquence de déplacement des bibliobus (bibliothèques ambulantes), notamment dans les régions déshéritées et celles qui ont le plus souffert du terrorisme. Aucun livre n'est retourné à Alger : les 20 000 ouvrages acquis dans le cadre de ces manifestations ont fait l'objet de dons aux bibliothèques communales et/ou aux maisons de la culture locales. Il y a une réelle évolution de la lecture publique. Comment ne pas être optimiste lorsque l'on sait que les abonnés à la Bibliothèque nationale sont passés de 15 000 à 70 000 ces deux dernières années et que les livres pour enfants sont édités à pas moins de 10 000 exemplaires ! Développer la lecture, c'est miser sur les jeunes et la lecture publique. C'est pourquoi, outre les annexes de la Bibliothèque nationale que nous avons créées dans plusieurs wilayas, nous prévoyons, dans le cadre du programme de développement 2005/08, un nombre considérable de bibliothèques ainsi que des projets ambitieux d'équipement pour les bibliothèques existantes.Notre intérêt ne se limite pas cependant à la seule diffusion du livre : nous avons retenu l'idée de réglementer ce secteur en lui conférant un fondement juridique qui favoriserait son essor et son développement. Je tiens à ce propos à saluer la disponibilité du directeur général de l'ANSEJ qui est disposé à accompagner l'émergence d'entreprises de jeunes en matière de livres. Dans le prolongement des quelques mesures déjà prises au plan fiscal, nous ne nous lasserons jamais de réitérer notre combat en faveur de la promotion du livre pour qu'il soit à la portée de tous. Nous avons pour cela une feuille de route que nous poursuivons et que nous espérons bien traduire dans les faits.
La dissolution dans les années 1990 des entreprises publiques d'édition a laissé entières, pour le grand public, toutes les questions liées au patrimoine de ces entités et notamment celui des catalogues de titres élaborés depuis l'indépendance du pays. Quel est alors le sort de la production éditoriale de sociétés d'édition telles que les ex-SNED ou ENAL ?
L'ENAL est une entreprise issue de la restructuration de l'ex-SNED qui elle-même avait le monopole de l'édition en Algérie et qui réalisait de temps en temps symboliquement quelques coéditions. Les missions de l'édition ont été transférées vers des entreprises publiques relevant des SGP qui elles-mêmes relèvent du CNPE. Il est cependant vrai que pour réunir les conditions encore nécessaires au secteur de l'édition, il faut un surcroît de concurrence susceptible de lui insuffler une dimension intellectuelle et stratégique en même temps que commerciale.
La rentrée littéraire, dans beaucoup de pays, constitue un événement culturel. Ce n'est pas forcément le cas en Algérie où les dix dernières années n'ont pas réellement imposé des auteurs qui, toutes langues associées, suscitent engouement et attente chez le public. Comment pouvez-vous agir pour infléchir une telle dislocation des repères accentuée par la disparition des écrivains algériens révélés à partir des années 1950 ?
Comme je l'ai mentionné tout au début, le Salon international du livre constitue un événement culturel de la rentrée sociale. Un événement culturel et également un événement littéraire car en marge des expositions, se déroulent une série de rencontres avec des écrivains et des professionnels du livre, nationaux et étrangers. Juste après la clôture du salon, la Bibliothèque nationale poursuivra ses cafés littéraires et philosophiques, et les associations littéraires renoueront avec leurs rencontres-débats autour d'un auteur, d'un livre, d'un thème…Vous évoquez les dix dernières années qui n'ont pas imposé d'auteurs. Je ne partage pas ce point de vue, car j'estime que beaucoup de talents sont nés durant cette période faisant le bonheur de la littérature nationale. Bien sûr, je ne peux m'empêcher de rappeler les difficultés vécues par notre pays durant ces dix dernières années, ni passer sous silence les crimes et la persécution de tout ce qui symbolise l'intelligence et la résistance. De grands auteurs comme Tahar Djaout, Abdelkader Alloula, Youcef Sebti, Bakhti Benaouda, Azzedine Medjoubi et d'autres ont été assassinés, mais au même moment sont nés Yasmina Khadra, Aïssa Khelladi, Amine Zaoui, Habib Ayyoub, Othmane Loucif, Fadela Farouk et bien d'autres


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