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Il y a 45 ans tombait au champ d'honneur le colonel abderrahmane mira
Publié dans El Watan le 07 - 11 - 2004

A l'âge de 12 ans, il rejoint, à Annaba, son frère aîné Amar Mira (tombé au combat près de M'sila lors d'une opération dirigée par Abderrahmane). Puis il quitte le pays à l'âge de 18 ans pour son premier voyage en France et trouve du travail comme ouvrier métallurgiste à Nancy. Il adhère au MTLD et s'installe dans la région parisienne où il tient un café à Aubervilliers. Son établissement devient alors un lieu de rencontre pour les militants de la cause nationale. Certains le retrouveront au maquis.
En septembre 1954, il vend ses biens et se rend en Algérie pour former des groupes et prendre part à la lutte armée qui est inévitable.
A l'aube de la guerre de libération, Abderrahmane Mira est l'un des rares à marquer dans la vallée de la Soummam le déclenchement de la lutte armée : par le sabotage de la ligne téléphonique Tazmalt-Maillot, le 2 novembre 1954 ; l'attaque d'une voiture transportant habituellement deux gendarmes sur la RN Beni Mellikèche-Tazmalt dans la même semaine, et l'embuscade à un convoi militaire dans son douar natal, au début de l'année suivante… (Source : ONM Béjaïa).
En 1956, dans la vallée de la Soummam, Mira retrouve Amirouche Aït Hamouda, qu'il avait déjà reçu dans son café parisien. Les deux capitaines se partageront le territoire, c'est ainsi que Mira s'occupe de l'Oued Sahel jusqu'à Bouira, en passant par le Djurdjura, les Bibans, jusqu'aux portes du Hodna.
Durant les préparatifs du Congrès de la Soummam, il faisait partie du convoi d'escorte des officiers congressistes : Abane, Larbi Ben M'hidi, Zighoud, Krim, Ouamrane… et il a eu l'occasion de confirmer ses capacités militaires lorsqu'ils ont été surpris par une embuscade ennemie près de Tazmalt. (Source : colonel Dehiles).
Une fois la délégation arrivée à Ifri, lieu du congrès, Mira fut désigné pour réaliser des actions de diversion contre l'ennemi.
Après le congrès, il est nommé commandant, adjoint au colonel Mohammedi Saïd, chef de Wilaya III. Il est désigné pour ouvrir le front Sud, infesté par le MNA et dépêché au secours du colonel Ali Mellah, chef de la Wilaya VI. A la mort de ce dernier, Abderrahmane Mira assure son remplacement et continue à pourchasser les messalistes jusqu'à leur dernier fief tout en combattant l'armée française.
En 1957, après quelques mois d'endurance, il se replie en Wilaya III avec quelques hommes qui ont survécu aux affrontements. Si El Haouès lui succède.
En septembre de la même année, à l'appel de Krim Belkacem, Mira part en Tunisie où il assure la fonction d'inspecteur militaire aux frontières.
En février 1959, avec une poignée d'hommes, il contourne la ligne Morice par le Sud tunisien pour revenir dans la Wilaya III et y assurer, après désignation par l'état-major de l'Est de Ghardimaou, l'intérim du colonel Amirouche, convoqué par l'organisation extérieure afin de s'expliquer sur l'exécution sous ses ordres de centaines d'hommes, civils et militaires, accusés à tort de trahison et d'appartenance à ce qu'il a été appelé «la bleuite». (Source : colonel Mohammedi Saïd).
En effet, Amirouche se met en route pour la Tunisie en répondant à cette convocation et également en tant que représentant des revendications de l'intérieur à l'issue de la réunion interwilayas de décembre 1958.
Mira arrive en Kabylie à la mi-mars, alors que le colonel Amirouche est prévenu par un agent de liaison au PC de la Wilaya VI, d'où il envoie une lettre, le 22 mars, au comité de la Wilaya III, pour l'informer de la situation et de l'arrivée de son successeur, en l'occurrence Mira. Il rédige un autre courrier pour ce dernier. (Source : SHAT. Informations écrites par Amirouche dans son agenda personnel récupéré après sa mort, 1H1700-1 et évoqué également dans le dossier Mira, chef de la Wilaya III, 1H3418-3 * Voir plus loin, la retranscription de la lettre écrite par Amirouche au comité).
Le 28 mars 1959, après la mort héroïque du colonel Amirouche au Djebel Thamer, Mira, remplaçant désigné par l'état-major, lui succède définitivement après une période d'intérim d'un mois, assurée conjointement avec Mohand Oulhadj, le remplaçant désigné par Amirouche avant son départ pour Tunis. Particulièrement virulent à l'égard de l'affaire de la bleuite qui a décimé l'élite et les intellectuels de la Wilaya III, Mira sanctionne le reste des officiers responsables de cette sinistre affaire, ordonne l'arrêt immédiat des tortures et libère les derniers prisonniers.
Au mois d'août 1959, il fait face à la plus grande campagne militaire française jamais déployée en Algérie, l'Opération Jumelle, et le mois de septembre, à une tentative de dissidence de quelques officiers récalcitrants de la Zone 2 de la Wilaya III appelée «l'affaire des officiers libres».
Après sept mois à la tête de la Wilaya III, le 6 novembre 1959, le colonel Abderrahmane Mira, «le tigre de la Soummam» tombe au champ d'honneur dans une embuscade tendue par le 2e RIMA, commandé par le capitaine Tréguer, près du col de Chellata au nord d'Akbou, alors qu'il est en partance pour le conseil de la Wilaya III.
Et de là, sa dépouille est transportée dans un hélicoptère pour l'exposer dans quelques villages de la région, et le dernier est son village d'origine, Taghalat, douar de Beni Mellikèche, afin de montrer quel sort attend toutes les personnes essayant d'enfreindre les lois de «la République» et pour les affaiblir en voyant le sort de leur chef. Après que tout le monde l'eut vu, ils l'ont remis dans cet hélicoptère pour une destination inconnue.
Cette méthode qui consistait à faire disparaître les dépouilles de nos braves officiers de l'ALN était souvent pratiquée par l'armée française, à croire que nos hommes leur faisaient peur même en étant morts. Plusieurs ont connu ce sort, parmi eux Si Amirouche, Si El Haouès et Si M'hamed Bougara. Pour ce dernier, comme Abderrahmane Mira, le corps est introuvable depuis 45 ans. Des démarches pour les retrouver ont été entreprises par leurs familles respectives, en vain.
42 ans se sont écoulés depuis l'indépendance de notre pays, aucun de nos gouvernements successifs n'a pu apporter son aide sur ce sujet et aucun service de l'Etat français ne veut répondre à cette question : qu'est-il advenu des corps de ces hommes morts pour leur patrie ?
Ces recherches entreprises sans haine sont faites pour qu'on puisse, un jour, se recueillir auprès de nos chouhada et pour qu'ils puissent enfin avoir un enterrement honorable. « Tous les êtres humains naissent libres et ont le droit à un enterrement honorable».
Le 1er novembre 1984, l'Algérie indépendante décore Abderrahmane Mira, à titre posthume, de la plus haute distinction de la nation : la médaille du Martyr. Le 10 novembre 1986, le ministère des Moudjahidine rectifie son grade de commandant en celui de colonel, car tout commandant de Wilaya porte le grade de colonel suite aux décisions du Congrès de la Soummam de 1956. En 2002, lui est attribuée la médaille Athir.
Pendant les événements récents qui ont secoué la Kabylie, Abderrahmane Mira est tombé une seconde fois en 2001.
Des jeunes de la région, dans leur politique destructrice de tout édifice représentant l'Etat, ont profité pour s'en prendre à la stèle du chahid érigée au centre-ville et inaugurée en novembre 1991, par le Premier ministre Ghozali, lors de la commémoration du 32e anniversaire de sa mort. Aujourd'hui, le monument est à terre et en mille morceaux ! C'est de cette manière qu'ils ont choisi de remercier celui qui a donné sa vie pour l'indépendance dont ils jouissent aujourd'hui !
Qui doit-on condamner ? L'école algérienne qui parle peu de l'histoire du pays et qui manque de franchise envers ses élèves, ou ces jeunes issus pour la plupart de familles anciennement procoloniales, avec qui Mira était intransigeant ? Ces jeunes manipulés aveuglément par les responsables locaux d'un parti perturbateur qui prône la division tribale et nationale comme il a toujours l'habitude de le faire depuis sa création datant de l'après-guerre !
Notons que certains moudjahidine et quelques individus des alentours, qui ont toujours le cœur qui bat pour la patrie, ont condamné cet acte ignoble verbalement. De même, un autre parti politique qui se partage traditionnellement l'audience électorale de la Kabylie a dénoncé l'ignominie via son site Internet. Autrement, personne d'autre n'a osé «lever le petit doigt».
Les manipulateurs d'hier savourent leur réjouissance. Figée au pouvoir local depuis deux ans, la municipalité ne contredira pas mes dires. Le jardin public où se trouvait la statue n'est plus qu'un champ de désolation et de tristesse en l'absence du maître des lieux.
Inédit – Le 21 Mars 1959, Amirouche écrit une lettre au comité de la Wilaya III pour confirmer l'autorité de Mira sur la Wilaya.
En ma qualité de jeune historien en formation, élevé dans l'amour de la patrie que j'ai hérité de mon père et de mon grand-père, le colonel Abderrahmane Mira, je me suis donné la mission de collecter tous renseignement concernant mon aïeul et de retrouver peut-être ses restes afin qu'il soit inhumé un jour.
De ce fait, j'ai rencontré quelques anciens compagnons d'armes de mon grand-père et de personnes l'ayant côtoyé ou connu et que je ne cesserai jamais de remercier, tout d'abord pour leur combat, ensuite pour leurs témoignages qu'ils ont pu m'apporter, tels que :
– Mâali Rabah, combattant de la Wilaya III, à qui j'ai rendu visite à Beni Mellikèche. En février 1959, il faisait partie de la poignée d'hommes qui devaient accompagner le chahid Mira lors de son départ de Ghardimaou pour rejoindre la Kabylie. Surpris par une embuscade à la frontière algéro-tunisienne. Si Rabah a dû se replier en Tunisie courageusement, avec un blessé sur le dos, alors que Mira et le reste du groupe ont continué leur parcours.
– Le colonel Sadek Dehilès, chef de la Wilaya IV, m'a reçu à maintes reprises dans sa demeure algéroise où il m'a apporté plusieurs témoignages précieux sur Abderrahmane Mira et d'autres chefs de la révolution.
Hormis les témoignages des anciens, j'ai également fouiné au Service historique de l'armée de terre (SHAT) de Vincennes (France). J'ai pu mettre la main sur des dossiers cotés et intitulés comme suit : (1H3418/3) Mira Abderrahmane, chef de la Wilaya III et (1H1700/1-3) Amirouche.
C'est dans ces dossiers que j'ai eu la confirmation de l'existence d'une lettre que Amirouche a adressée à Mira le 22 mars 1959. Cette lettre est introuvable mais elle est citée dans les rapports militaires et l'agenda personnel du colonel Amirouche. Cependant, j'ai pu trouver celle qu'il a envoyée au comité de la Wilaya III le même jour, confirmant l'autorité de Mira sur la Wilaya et dont je vous joins le contenu original :
Pour ceux qui pensaient que Abderrahmane Mira et Amirouche Aït Hamouda étaient des frères ennemis, frères impossibles ou que sais-je encore ? Ces gens-là se trompent. Nombreux sont ceux qui parlent de leur mésentente mais rares sont ceux qui parlent de leur accord commun. Il y a eu des différends entre les deux hommes, certes, mais leur cause était la même. Cette lettre est la preuve de leur collaboration.


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