Des festivités célébrant des mariages traditionnels des Touareg ont eu lieu à Oued Djarat dans le grand TassiliAzguer, à l'initiative de l'association Anamal Essalem de la ville d'Illizi. Selon le directeur de la culture, cette manifestation culturelle, qui a débuté le week-end dernier, s'inscrit dans le cadre de la préservation et de la promotion du patrimoine immatériel du Tassili et de la pérennisation des us et coutumes dans le sud algérien. Les cérémonies officielles du mariage targui commencent par la lecture du Saint Coran en présence des parents des mariés. Puis, une semaine durant, se déroulent des festivités riches en couleur, où l'on exécute des chants et des danses au rythme du tindi et d'autres instruments de musique du terroir. L'originalité et l'authenticité demeurent au centre des liens conjugaux scellés et que la future épouse en est le « plus grand lot ». Accompagnée d'une servante (appelée ouazira), la mariée est coiffée par un groupe de femmes qui lui tresse les cheveux en respectant leur partage selon une forme rituelle « imissi ». Selon Messaoud Kafou, président de l'association Anamal Essalem, la mariée doit, comme toute targuie, être fardée de produits de maquillage extraits de la pierre jaune « temsrouk » et parée de ses plus beaux bijoux en argent. La cérémonie nuptiale, accompagnée de chants et de danses, donne lieu également à l'organisation de courses de méharis au rythme des tambours. Ces joutes, auxquelles prennent part toutes les tribus invitées, consacrent la relation intime entre l'homme bleu et sa monture : le dromadaire. Comme à l'accoutumée, le « talebdjat », repas servi aux convives, est composé de viande de camélidé hachée, suivi d'un thé préparé sur un feu de braises. A ce plat, s'ajoute le sacrifice, toujours dans une ambiance de liesse, de caprins que l'on propose durant les sept jours de fête. Selon M. Kafou, la cérémonie nuptiale reste « tributaire » du rituel « aghtimen », où la dot est remise par le mari, généralement une paire de sandales en cuir authentique, avant que les festivités ne suivent leur cours au rythme des chants et danses.
