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Ali Marok, photographe de l'instant et de la durée
Publié dans El Watan le 16 - 12 - 2004

Il s'est, lui-même, tout de suite adapté au format, expliquant cette transition par une parabole. «Le cinéma parlant avait soulevé d'insurmontables réticences chez les vedettes du muet. Un homme avait compris qu'il s'agissait là d'une révolution et avait franchi le pas, c'était Charlie Chaplin.» Ali Marok considère que le monde d'aujourd'hui, caractérisé par la rapidité, est dans une phase comparable à celle qui avait interpellé, en son temps, le génial Charlot. Homme d'images, il n'oublie rien de ce qui a été, et il mesure que les jeunes d'aujourd'hui sont dans la situation qui était la sienne au début de sa carrière. Il se rappelle de son enfance heureuse dans sa ville natale de Hadjout, où il avait grandi sous la férule aimante de sa grand-mère qui l'avait recueilli et élevé.
Naissance d'une passion
Cette grand-mère qui rêvait d'un avenir grandiose pour son enfant, avait soudoyé le caïd de la localité pour que Ali Marok soit inscrit à l'école. «Je me suis retrouvé sur les bancs de la classe, élève attardé de près de huit ans en compagnie d'écoliers qui n'avaient que quatre ans», raconte Ali Marok.
L'enfance, c'est la naissance de ce sentiment artistique qui décuplera chez le futur artiste la soif d'apprendre. Avec une certaine sérénité, il tempère le malentendu qui entoure la photo numérique, car pour lui, les jeunes photographes d'aujourd'hui font les archives que leurs enfants auront le besoin de regarder demain pour comprendre ce qu'ils sont. Que ces photos soient bonnes ou mauvaises, qu'elles répondent ou non aux normes de l'académisme ou de l'esthétique, cela peut se discuter, mais ce qui compte, c'est le gisement de mémoire que ces jeunes photographes constituent pour les générations futures. A cet égard, Ali Marok regrette que les films et les images, qui appartiennent au patrimoine de l'Algérie, continuent d'être entreposés à l'étranger. Il y voit un abandon criminel en se réjouissant que les jeunes photographes échappent à cette fatalité de confiscation de la mémoire. Ali Marok estime avoir d'immenses responsabilités à partir du moment où ses jeunes confrères le regardent comme une référence. «Je n'en ai pas suffisamment fait pour eux sur le plan de la formation ou du conseil», se reproche-t-il. Pourtant, le bouillonnement qu'il observe le renseigne sur la capacité des jeunes photographes actuels de trouver des réponses aux problèmes rencontrés. «Je suis convaincu que les jeunes photographes transcenderont les préjugés qui entourent le numérique et que la plupart d'entre eux reviendront aux normes plus classiques du travail qui impliquent par exemple le recours à l'argentique.» Bref, le procès fait au numérique est pour Ali Marok un faux procès. La meilleure preuve est que, pionnier reconnu de la discipline, il est l'un des adeptes du numérique.
Une expression plurielle
Ce photographe, qui a plusieurs registres d'expressions, est un familier du livre et de l'expression. Il a travaillé en étroite collaboration avec des écrivains ou s'est inspiré de leurs œuvres. Il a réalisé un série basée sur l'ouvrage de Mohammed Dib, Au café. «J'ai eu un projet avec Kateb Yacine qui voulait faire un album sur les ânes. L'écrivain vivait dans la région de Sidi Bel Abbès, près d'un site où se promenaient en toute liberté une multitude d'ânes. Il avait eu l'idée de construire un livre autour de cette profusion turbulente qui passait devant sa fenêtre», révèle Ali Marok. Parmi les rencontres qui ont compté pour lui, il y a Tahar Djaout mais aussi Mouloud Mammeri dont la qualité était cette curiosité qu'il avait pour toutes choses. «Une curiosité néanmoins tempérée par la sagesse», dira Ali Marok. Le photographe, co-auteur avec Slimane Zeghidour, d'un ouvrage sur La Mecque, prépare un album sur Jérusalem. Cet admirateur de Mohamed Laïd Al Khalifa,Ghandi et Mandela, est circonspect sur l'avenir qui se dessine pour l'humanité. «George Bush prépare une démocratie platonique dans une République démoniaque, loin de Platon et de la république, car la Grèce reste le mythe fondateur des peuples et des dirigeants du monde.»


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