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Une zone humide entre montagne et steppe
Le Lac de Boughezoul ne vit qu'en hiver
Publié dans El Watan le 25 - 02 - 2009

C'est une étendue plane qu'aucune roche ne saurait contrarier, la végétation y est pauvre comme parasitée par la boue. Nous sommes en septembre, en plein mois du Ramadhan, la route qui sillonne le lac de Boughezoul est droite sur des kilomètres juste après avoir composé avec les retors de l'oued Chlef.
Médéa : De notre envoyée spéciale
Une route qui traverse la wilaya de Médéa pour s'enfoncer dans la semi-aridité de Djelfa. En cette heure automnale, où le soleil ratatine l'amoureux de la promenade, le lac de Boughezoul offre un visage quasi lunaire, où il ne subsiste de son eau que les mirages du désert. « Là c'est le lac de Boughezoul », s'entend-on dire, pourtant il n'y a rien, sauf une étendue de terre creuse et vide à perte de vue. La végétation y est inexistante et laisserait croire que l'endroit est plus aride que semi-aride. C'est qu'en automne, après les déchirures solaires sur une terre abondante, il ne résiste rien. Le lac de Boughezoul est l'un de ces invités saisonniers qui s'emplissent d'orgueil avec les premières pluies salvatrices. En attendant, le lac n'est qu'une étendue, meurtrie par la chaleur de l'été, ouverte aux averses comme une jeune fille en fleurs. Déjà, des nuages chargés rejoignent la terre à l'horizon dans un tracé linéaire et grisâtre. Le ciel est bas et promet de s'appesantir davantage et la pluie est arrivée en fin de journée comme un vomissement brusque.
La terre du lac, dans l'attente d'un peu d'humidité, sera violentée par des averses incessantes. Agressés et quelque peu surpris, les grenouilles et les serpents sortiront de leurs terriers pour danser sous les premières pluies. Leur danse finira sous les roues des voitures peu soucieuses de s'arrêter au passage d'une bête. La route devient glissante et dangereuse. Une vapeur s'élève des sous-sols, comme si la terre s'était mise à respirer, elle respirera un temps puis suffoquera sous l'excès d'eau. La nature est généreuse en ce mois de Ramadhan, mais la terre est peu gourmande comme asséchée par trop de chaleur estivale. Il faut y aller molo, sauf qu'il est déjà trop tard. Les pluies agressives se feront criminelles : elles rempliront les oueds vers El Bayadh, Djelfa qui s'engorgeront d'un trop-plein de liquide. Affluents obligent, ils se jetteront dans le bassin sud vers Ghardaïa. L'oued M'zab, une semaine plus tard, connaîtra sa première crue depuis 100 ans et épongera sa beuverie dans un lit occupé par les hommes. Il en résultera la mort d'une trentaine de personnes surprises un matin de fête de l'Aïd, mais ça, aujourd'hui, personne ne le sait. C'est encore le Ramadhan et seule la terre de Boughezoul semble prête à accueillir les pluies torrentielles pour faire de la chenille un magnifique papillon.
La transformation
L'hiver est déjà bien installé et les montagnes de Médéa se sont recouvertes de leur manteau blanc. Des familles stationnent sur le bord de la route pour profiter des joies de la neige et poser les doigts sur la matière cotonneuse. Une halte parfois de 10 mn suffira aux curieux pour fêter l'arrivée de la neige dans un folklore mimétique. La seule route qui mène au désert passe par la montagne et il n'est pas rare d'observer dans un même voyage la neige et le sable. Les climats diffèrent, mais également les paysages et les visages qu'on croiser. Médéa, qui connaît actuellement un grand essor urbanistique, constitue un véritable pôle de loisirs lors des week-ends enneigés. Mais surtout Médéa constitue un point obligatoire pour aller vers le Sud. Suite aux montagnes blanches, où ne transpercent que quelques épines vertes de pin, la neige se tarit déjà à proximité du versant sud, où quelques chênes-lièges laissent deviner leurs carapaces ridées. Progressivement, une lumière chaude réapparaît à l'endroit même où la végétation se fait rare.
Le voile blanc de la neige a laissé place à une couverture au sol rocailleuse et ocre. La terre se conjugue avec les oueds pour se creuser en d'innombrables crevasses. L'oued Chlef, qui aura défié la montagne pour la transpercer de toute part, s'est amouraché de l'argile qui l'accompagne tout au long de son chemin après Médéa. Le lac de Boughezoul est entre désert et montagne, agrippé entre deux mondes et vivant au rythme des saisons. Les pluies ont eu raison de la terre asséchée et le lac s'offre sur une étendue d'eau presque miraculeuse. Ce sont les flamants roses, les premiers à accueillir les promeneurs. Distribués en colonies en amont du lac, lorsqu'au loin se découpe la montagne, les flamants roses sont plutôt blancs. Dressés sur leur pattes enfoncées dans l'eau, ils exercent des mouvements lents laissant entrevoir au loin quelques ondes dans l'eau. Des poules d'eau grassouillettes filent tranquillement ne perturbant que l'horizon. Les flamants s'envoleront en lourdeur à l'approche de quelques bruits suspects.
L'un d'eux aura lancé le signal et tous déploieront leurs ailes pour ne s'arrêter que quel ques mètres plus loin du rivage. Coordonnées et gracieuses, ces espèces menacées s'emploient à imprégner au lac une aura délicate. Qu'est-ce qu'un point d'eau inusité et désert ? Chaque espèce végétale ou animale, quelque soit l'espace où elle se confine, contribue à donner du décor et à agrandir la majesté des lieux. La grenouille sensibilise l'ouïe exercée au croassement amoureux, le chant des oiseaux s'harmonise au clappement des poissons et les quelques fougères et broussailles intimident le regard. Naturelles ou artificielles, les zones humides ont la magie du dépaysement spatio-temporel. Le lac de Boughezoul a cette magie là. Ne subsiste que la route qu'empruntent les voyageurs pressés d'en découdre avec le bitume passant outre le mirage de Boughezoul .


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