Le jeune Néerlandais d'origine marocaine, 27 ans, fils d'immigré, est jugé pour des faits qui remontent à novembre 2004. Le controversé critique et polémiste T. van Gogh est tué et poignardé en plein centre d'Amsterdam alors qu'il sillonnait les rues à bicyclette. Théo van Gogh était connu pour ses attaques haineuses envers l'Islam, les musulmans et les groupes multiculturels. L'assassinat du cinéaste avait provoqué dès lors des réactions et de virulentes représailles contre la communauté musulmane, forte de 900 000 personnes sur les quelque 16 millions d'habitants que comptent les Pays-Bas. M. Bouyeri est présenté comme un jeune homme équilibré et «bien intégré» qui a sombré dans l'islamisme. Dans son réquisitoire, F. van Straelen a déclaré que l'accusé n'avait pas sa place dans la société et a ajouté : «Nous devons réagir fermement et le placer hors de notre démocratie.» Il a affirmé encore : «Il est et restera dangereux.» Assis dans le box des accusés, vêtu d'une djellabah noire et coiffé d'un keffieh noir et blanc, un Coran à portée de main, le meurtrier présumé est resté impassible, presque amorphe. Il a avoué qu'il était conscient et responsable de ce qu'il avait fait : «J'ai agi par conviction et non pas parce que je le hais.» Le procureur a requis l'emprisonnement à perpétuité à l'encontre de l'accusé, peine incompressible aux Pays-Bas. Le 26 juillet sera annoncé le verdict.
