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Le vieil homme et la mort
Publié dans El Watan le 05 - 10 - 2005

De «les choses sont là, pourquoi les manipuler ?» à «le détergent est le détergent» une même croyance et une même exigence, une même poétique aussi.
Dans Million Dollar Baby, dernier né de sa quête éperdue de «sa» vérité, Clint Eastwood n'hésite pas à se frotter à quelques références – éculées certes, mais ô combien nécessaires à la compréhension de la trame cinématographique de la dernière décennie – au risque de dévoiler ses préférences en la matière. Un exercice si rare chez les cinéastes peu prompts à se dénuder.
Zoom sur la pommette ouverte du boxeur à sa chaise, la caméra pénètre dans la plaie. Remuer le couteau dedans, c'est bien la manière d'Eastwood depuis quelques films, mais sûrement pas de le signifier d'une figure aussi maniérée. Si cela n'avait rien à voir, on croirait le plan tourné par Scorcese dans Raging Bull, focus sur les stigmates au burin de La Motta, chaque pain reçu, un clou enfoncé dans la paume. Rien à voir bien sûr. Ici, une plaie est une plaie, bout de chair traité comme tel par le coton-tige expert de l'entraîneur Frankie (campé par Clint Eastwood himself).
Dramaturgie livrée clé en main, métaphore sur la destinée humaine Up and down, exposition en miniatures de corruption générale on sait le paquet de bénéfices que le cinéma a tiré de la boxe. On pense peut-être au plus élémentaire, à savoir que parmi les sports, il n'en est guère qui ne soit autant centré sur le corps. Emetteur et récepteur, moyen et fin, arc et cible, le corps du boxeur est tout ce qu'il a, zone de cristallisation exclusive des enjeux de cet art dit noble.
Dès lors, campant au milieu du ring, le cinéma se recentre sur son matériau attitré, s'astreint à cette circulation en boucle du corps au corps.
Après Mystic River – l'un des plus beaux rôles jamais offerts à Sean Penn -, Clint Easwood met en scène une histoire triste et calme, le genre où il excelle le plus. Au crime, qui inspire la réflexion, succède la mort qui arrache la pensée. L'intrigue cède la place à la destinée. A mysticisme égal et semblable gravité, moindre emphase et plus grand lyrisme. On remet le nez, sans se le boucher «j'aime bien la puanteur», déclame derechef le héro), dans les bas-quartiers, là où zonent des insauvables. Où la boxe est la boxe, filmée à fleur de short, jamais sublimée en chorégraphie. Mise à nu sans épure aristocratique, réduite à sa plus simple expression : pied gauche, pied droit, juste un petit écart à chaque fois – superbe scène de coaching murmuré. Jusque dans son montage séquence d'entraînement, habituelle machine de guerre, ici ralentie par les fondus enchaînés, le son direct et une guitare de feu de camp, Million Dollar Baby refuse la puissance, diffère indéfiniment le moment de lâcher les lions. seuls subsistent les liens entre les personnages et deux temps d'une vie affirmation-destruction.
Même si Eastwood devait encore prouver quelque chose, même s'il avait encore le souci de surprendre – mais il est probable qu'aujourd'hui c'est le public qui aurait peur de le perdre plutôt que l'inverse – Million Dollar Baby serait plus qu'un nouveau virage : un grand film où le cinéaste, en toute maîtrise et en toute réserve, se donne corps et âme.


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