Cet appel a été lancé à l'occasion d'un meeting populaire, organisé à Aïn Zaouia (daïra de Draâ El Mizan). La fédération FFS a appelé ses militants à un meeting au stade communal de Aïn Zaouia pour rendre un vibrant hommage à feu Rabah Aïssat, assassiné dans la soirée du jeudi 12 octobre, dans un café de la localité de Aïn Zaouia, à une quarantaine de kilomètres au sud du chef-lieu de wilaya, pour ensuite exiger toute la vérité sur cet acte lâche et pour que cesse l'impunité. Ne pouvant tenir ce meeting à l'extérieur à cause du vent violent qui soufflait, les organisateurs se rabattirent sur la salle omnisports mitoyenne mais qui était trop exiguë pour contenir tous les militants qui s'étaient déplacés. Plusieurs membres de la direction nationale du FFS étaient présents, à leur tête le premier secrétaire, Ali Laskri. Pour les intervenants, cet assassinat qui a visé Rabah Aïssat est d'abord politique, c'était un repère et un symbole de la région. «Par cet acte ignoble, les auteurs ont visé le simple citoyen modèle, l'éducateur consciencieux et formateur, le militant engagé qui se sacrifie pour la population et enfin l'élu de cette même population, qui assume pleinement sa mission», déclarera Rabah Brahimi, fédéral de Tizi Ouzou qui a tenu à cette occasion à rappeler l'élan de solidarité manifesté par tout le monde, notamment au niveau de l'hôpital de Draâ El Mizan. Pour sa part, Karim Tabbou, le porte-parole du FFS, a appelé les militants à être vigilants et ne pas baisser les bras devant ceux qui sèment la terreur et qui ont confisqué la liberté depuis le premier jour de l'indépendance. Enfin, le premier secrétaire du FFS, Ali Laskri, n'a pas mâché ses mots pour renvoyer dos à dos les groupes islamistes armés et le pouvoir sur cet assassinat. «Ils veulent nous conduire à la résignation», lancera-t-il avant d'ajouter : «Le FFS ne baissera pas les bras et que ni les vrais, ni les faux barrages, ni les fascistes de l'intérieur ne parviendront à lui faire peur car il demeurera toujours un bastion de la démocratie qui arrivera tôt ou tard à construire l'alternative politique.» Il invitera par la suite tous les militants à une marche populaire le 9 novembre à Tizi Ouzou. A la fin du meeting, une marche silencieuse s'est ébranlée de la salle omnisports jusqu'au lieu de l'assassinat.
