Le taux de participation au scrutin présidentiel de jeudi prochain sera faible. Selon le candidat du FNA, Moussa Touati, ce taux ne dépassera pas les 40%. « Le taux de participation au prochain scrutin ne dépassera pas les 40% et l'élection se déroulera en deux tours », estime-t-il. Intervenant lors d'une conférence de presse animée hier à Alger, Moussa Touati affirme que l'élection présidentielle « ne pourra en aucun cas être tranchée en un seul tour ». « Ni le candidat du pouvoir et de l'argent ni les autres candidats ne peuvent avoir la majorité dès le premier tour », soutient-il. Pourquoi ? Selon lui, les Algériens sont beaucoup plus préoccupés par la cherté de la vie que par les élections. Se référant à son constat durant les quinze premiers jours de campagne électorale, Moussa Touati précise qu'il n'a pas remarqué un engouement de la population pour cette élection. « Les gens qui assistent aux meetings du candidat du pouvoir et à ceux de ses partisans sont des fonctionnaires qui viennent sous la menace et la pression », dit-il. Manipulation Dans ce sens, Moussa Touati dénonce « des dépassements flagrants » commis par le staff de campagne du président candidat. Des dépassements qui vont, selon lui, de la manipulation de l'administration à l'utilisation des deniers publics au profit d'un seul candidat ainsi que l'exercice des pressions sur des militants des autres concurrents. Pour étayer ses dires, Moussa Touati brandit des lettres de doléances adressées au président de la Commission nationale politique de surveillance de l'élection présidentielle (CNPSEP). Des lettres dans lesquelles il se plaint des dépassements dont font l'objet ses militants. Le président du FNA se plaint aussi des responsables de la salle Harcha qui, explique-t-il, usent « de subterfuges pour l'empêcher d'y tenir son meeting ». « Ils nous ont demandé 76 millions de centimes et de ne pas utiliser le terrain de la salle. Ils font tout pour nous dissuader d'organiser notre meeting dans cette salle », explique-t-il. Menace Moussa Touati critique également la CNPSEP qui est, selon lui, « une source d'enrichissement pour des représentants de certains partis qui n'ont rien à voir avec cette élection ». « Comment parler d'une commission de surveillance alors que celle-ci encourage l'anarchie ? Au lieu d'intervenir et de mettre un terme aux dépassements, le coordinateur de la CNPSEP encourage les candidats à recourir à un affichage anarchique au mépris de la loi », lance-t-il. Malgré ces dépassements, Moussa Touati ne compte pas se retirer de la course électorale. « Je ne suis pas un lâche. Je ne vais pas me retirer et je défendrai l'intérêt des Algériens », déclare-t-il. Le premier responsable du FNA refuse également d'être qualifié de lièvre et promet une surprise jeudi prochain « s'il y a un minimum de transparence ». « Je ne suis pas un lièvre, je suis un lion. S'il y a 60% de transparence, le FNA va créer la surprise », déclare-t-il. Et pour assurer cette transparence, Moussa Touati demande le paiement par les autorités des salaires des surveillants des bureaux de vote. « Nous avons saisi par écrit le ministre de l'Intérieur. Nous lui avons demandé de consacrer une enveloppe de 4,5 milliards de centimes pour assurer les salaires des représentants de chaque candidat dans les bureaux de vote », dit-il. En cas de refus de cette demande, Moussa Touati menace d'organiser des actions de protestation dans la capitale. En outre, l'orateur critique également l'APN.
