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Azzedine Boudiaf (Géologue)
« La catastrophe en Asie était prévisible »
Publié dans El Watan le 23 - 01 - 2005

Comment expliquez-vous la catastrophe qui est survenue en Asie ? Etait-elle prévisible ?
Pour le séisme du 26 décembre 2004, les effets secondaires dus au tsunami ont été plus destructeurs que le séisme lui-même. Ce dernier a causé des dégâts à des distances de plus de 6000 km. Cette catastrophe était-elle prévisible ? En toute objectivité, cette région était sismiquement et tectoniquement connue. Des séismes anciens et récents avaient affecté l'ensemble de la région. Des raz de marée récents ou anciens ont été rapportés par l'histoire de cette région. Sur un principe dont nous sommes plus que certains : là où le séisme a frappé dans le passé, il frappera au même endroit ou à quelques kilomètres dans le futur. Oui, cette catastrophe était prévisible mais pas prédictible. De plus, depuis les récents grands tremblements de terre de cette région, aucune mesure de surveillance et d'alerte des tsunamis n'a été mise en œuvre dans l'ensemble de la région. Contrairement au Japon ou aux Etats-Unis, où le réseau d'alerte aux tsunamis est géré par ces pays, le réseau d'alerte de cette région demandait une plus grande mobilisation internationale car plusieurs pays étaient impliqués.
Un tel phénomène peut-il se produire en Méditerranée ?
Un phénomène comparable ne peut pas se produire en Méditerranée car les zones des limites de plaques n'atteignent pas des longueurs aussi importantes que celles des zones du Pacifique ou de l'Asie. De plus, la petite surface de la Méditerranée n'est pas en faveur d'un raz de marée comparable à celui de l'Asie. Les seules sources sismiques qui peuvent générer des petits tsunamis seraient localisées dans la Méditerranée occidentale ou dans la marge méditerranéenne du sud de l'Espagne. D'ailleurs, des programmes de coopération internationale sont en cours actuellement : programme franco-turc de la mer de Marmara et programme algéro-français Maradja initié par mes collègues du CRAAG et qui fera sérieusement avancer la connaissance sismotectonique de notre pays. Ces deux programmes permettront de connaître les détails des fonds marins de ces deux pays et de réaliser une cartographie fine des failles sous-marines pouvant causer des séismes en mer. Les sources sismiques situées dans les côtes algériennes peuvent éventuellement causer des raz de marée sur les côtes méridionales de l'Europe.
Vous avez été chargé par la wilaya d'Alger de faire l'« étude de vulnérabilité d'Alger aux catastrophes naturelles ». Qu'en est-il au juste ?
Pour préciser, je n'ai pas été directement chargé par la wilaya d'Alger de cette étude. Il s'agit d'une étude qui a été décidée suite aux inondations de Bab El Oued et financée par un prêt de la Banque mondiale. Elle s'intègre dans un large programme visant à atténuer les risques naturels pouvant affecter sérieusement la capitale. Suite à un appel d'offres international, lancé par la direction de l'hydraulique de la wilaya d'Alger, notre groupement, composé de sociétés de compétences complémentaires, a été sélectionné. Au cours de cette étude, nous évaluerons essentiellement les risques des catastrophes naturelles tels que les séismes, les inondations, les glissements de terrain et la pollution des sols et nappes d'eau. Des évaluations très fines de chaque risque seront faites et des solutions de prise en charge de chaque pathologie seront proposées et mises en œuvre dans des zones prioritaires.
Que recommandez-vous pour réduire les conséquences des séismes ?
Je crois que chacun de nous doit prendre sérieusement conscience de cette situation et il faut absolument respecter quatre règles fondamentales. Première règle : toutes les constructions privées ou publiques, individuelles ou collectives, industrielles ou autres doivent être calculées au séisme. Deuxième règle : l'implantation de ces construction ne doit pas se faire au hasard : par exemple, il faut éviter de construire sur des sols qui, eux-mêmes, sont instables au cours de la s cousse tellurique. Par exemple, certains sols peuvent se comporter pendant les quelques secondes que dure la secousse comme un liquide. Toutes les constructions se trouvant sur ce type de sol, même celles calculées au séisme, pourraient être endommagées. De la même manière, on peut éviter de construire sur des zones potentiellement glissantes, des zones pouvant présenter des ruptures de sol, des zones menacées par des éboulements, etc. Troisième règle : pour que la construction soit calculée au séisme, il faut que sa structure soit adaptée au type de sol. Si le sol est mou et a tendance à vibrer lentement au cours du séisme, il faut que la structure vibre plus rapidement afin d'éviter le phénomène de résonance. Au contraire, si le sol est rigide, il faut que la structure soit souple. Pour connaître les paramètres dynamiques du sol, il faut réaliser des essais simples à mettre en œuvre. Quatrième règle : afin que les trois règles précédentes soient respectées, il faut imposer un contrôle aval. C'est-à-dire imposer des procédures qui permettent le contrôle des plans de structures et de leur mise en œuvre sur le terrain selon les règles de l'art (respect des plans, qualité des matériaux, etc.). Ce n'est que de cette manière que les pays développés tels que le Japon et les USA ont réussi à atténuer les effets des séismes dévastateurs.
Maintenant qu'il est acquis que l'Algérie est une zone à forte activité sismique, comment faire pour s'adapter à cet état de fait ?
Je pense que l'on devrait faire de gros efforts de réflexion au niveau du tissu urbain ancien. Faut-il démolir pour reconstruire ou faut-il réhabiliter ? Techniquement, tout est possible à l'heure actuelle ! Par contre, une telle situation dépend de plusieurs facteurs dont les plus importants sont les aspects financiers, sociaux, culturels, historiques, etc.. Pour Alger, Oran, Constantine, Annaba ou d'autres villes d'Algérie, par exemple, faut-il détruire le centre-ville ou réhabiliter aux normes parasismiques ce qui fait l'originalité de ces belles villes anciennes ? Pour Alger, que faut-il faire pour un centre historique comme celui de La Casbah ? Là, une sérieuse réflexion doit être entamée dès à présent par les différents décideurs locaux.


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