En 2022, au lendemain du déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, le Wall Street Journal écrit : «Les dépenses nécessaires pour faire face aux menaces seront impossibles sans des réformes qui rendent les pensions et les acquis sociaux plus durables. C'est un débat nécessaire en Europe et aux Etats-Unis. La fin de la Guerre froide a créé l'illusion que les Etats-providence pouvaient se contenter de prestations toujours plus généreuses. Mais ils ne le peuvent pas si les démocraties veulent se défendre contre les menaces autoritaires.» Autrement dit, les préparatifs de guerre mondiale, couplés avec la crise économique, servent de justification à la suppression des droits sociaux et au démantèlement des services publics. Le gouvernement Macron s'attaque à la protection de l'enfance A l'instar de l'administration Trump qui a supprimé plus de 90% des financements dédiés aux organismes d'aide internationale, et des fonds fédéraux à l'intérieur du pays, privant des millions d'Américains d'aide alimentaire et médicale, le gouvernement Macron s'applique, depuis plusieurs années, à administrer la même cure d'austérité (d'hostilité) budgétaire à des dizaines d'institutions d'utilité sociale. Comme le dit l'adage, «qui veut noyer son chien l'accuse de la rage». Le gouvernement Macron, radicalisé et enragé, de manière machiavélique, chaque semaine exhibe une nouvelle «étude» catastrophiste sur un établissement public ou privé d'utilité sociale pour justifier sa fermeture ou la suppression de ses subventions. Comme avec les Ehpad (maisons de retraite) délibérément stigmatisés afin de justifier la réorientation de la politique de la dépendance des seniors vers le maintien à domicile jugé plus économique pour l'Etat, les structures de la petite enfance (crèches) qui ont fait l'objet d'une stigmatisation pour motiver, sinon leur fermeture, du moins la diminution, aujourd'hui le gouvernement Macron s'attaque à la protection de l'enfance (1). Avec la même technique de fabrication d'un climat de psychose, largement employée par les médias rémunérés pour effrayer (donc dissuader) les «enfants» de seniors désireux de placer leurs parents dans une maison de retraite, et l'opération de manipulation psychologique à l'égard des parents devant inscrire leurs enfants dans une crèche, deux structures d'accueil diabolisées, les autorités viennent de réitérer leur entreprise de dénigrement contre une énième institution d'utilité publique, l'Aide sociale à l'enfance (ASE). Si les maisons de retraite ont été accusées d'être des lieux de maltraitance, les crèches des structures de tortures, les établissements d'accueil d'enfants placés sont accusés d'être des «foyers de prostitution». L'ASE devenue un foyer de prostitution Dans un rapport publié au printemps dernier, une commission d'enquête sur l'aide sociale à l'enfance (ASE) s'alarme de la flambée de la prostitution des mineurs. Le rapport parlementaire estime que les enfants, placés à l'Aide sociale à l'enfance, ne sont pas protégés. Et que ce manque d'encadrement les fait basculer dans la prostitution. Autrement dit, l'ASE serait devenue, selon les prostitués du capital (députés et gouvernants), un foyer, non pas de protection, mais de prostitution. Depuis 2022, date du basculement de la France dans le militarisme, plus d'une dizaine de rapports ont été publiés pour dénoncer la prostitution des enfants placés dans les foyers. Un des protagonistes les plus actifs dans cette campagne de dénonciation calculée, l'avocat au barreau de Marseille, Me Michel Amas, ne cesse de marteler : «La prostitution des enfants en France, c'est une pandémie.» Cet avocat accuse plusieurs départements et l'Aide sociale à l'enfance (ASE) d'avoir failli dans leurs missions de protection d'enfants placés sous leur responsabilité. Selon l'avocat, les départements et l'ASE auraient laissé leurs pensionnaires mineurs, faute de surveillance et d'accompagnement, se livrer à la prostitution. «Nous lançons l'alerte pour que tout le monde sache qu'en France, à l'heure actuelle, des petits garçons et des petites filles se prostituent en très grand nombre, dans l'inaction totale des présidents de Départements», a souligné Me Michel Amas. Plus de 15 000 enfants suivis par l'Aide sociale à l'enfance se prostitueraient en France, selon la commission d'enquête parlementaire sur «les manquements des politiques publiques de protection de l'enfance», présidée par la macroniste Laure Miller (députée de la Marne). «Les réseaux recrutent au sein même des structures d'accueil», pointent les rédacteurs du rapport parlementaire. A l'instar des précédentes «études» portant sur les Ehpad et les crèches, le véritable objectif des auteurs de ces rapports alarmistes n'est pas la dénonciation de la prétendue prostitution des enfants placés dans les foyers, mais la dénonciation des financements publics des structures d'accueil d'enfants, jugés exorbitants et inutiles en ces temps d'économie de guerre nécessitant la hausse exponentielle du budget militaire. Ces rapports visent, sinon la suppression des subventions publiques, du moins leur réduction drastique. Du reste, c'est la conclusion de tous les rapports et articles publiés : «Le modèle économique des établissements d'accueil publics génère des dérives, tant pour la qualité de l'accueil que pour les finances publiques.» La prostitution étudiante favorisée et encouragée Curieusement, le pouvoir ne dénonce jamais la prostitution en milieu étudiant. Pourtant, plus de 40 000 étudiantes se prostituent en France. La cause première en est la précarité croissante et la cherté de la vie. En France, plus d'un quart des étudiants déclarent avoir connu de grandes difficultés à se nourrir, à se loger ou régler leurs factures. Face à cette précarité, certains profiteurs ont créé des sites de rencontres pour des étudiantes désargentées. De façon légale, plusieurs sites spécialisés mettent en relation des hommes mûrs avec des étudiantes qui vendent leurs charmes. «Améliorez votre style de vie, sortez avec un "sugardaddy"», c'est avec de telles accroches alléchantes que ces sites de rencontres recrutent des étudiantes pour les mettre en relation avec des hommes âgés, de préférence riches. Une pratique de proxénétisme légal répandu en France. Ces sites de prostitution ne sont pas condamnables par la justice pour proxénétisme car leurs clients sont majoritairement des hommes fortunés, des bourgeois. Ils bénéficient d'une protection législative, donc d'une immunité judiciaire.