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Abecedarius
Publié dans El Watan le 07 - 12 - 2006

Souvent, nos lectures littéraires nous font entrer en contact avec cette activité physiologique au premier degré, mais, qui renferme tout aussi bien une dimension métaphysique.
Dans le Saint Coran, les gens de la Caverne plongent dans un sommeil profond que la plupart des exégètes qualifient de métaphysique. Ils se réveillent un jour pour vaquer aux choses de la vie, mais, les voilà reprendre aussitôt leur sommeil pour l'éternité. Libre à nous, alors, de croire ou de ne pas croire, car le désarroi s'est déjà installé en nous par l'effet de ce type de sommeil qui n'a rien d'égal que celui des justes dans ce monde.
Al Moutanabi, le plus grand poète de la langue arabe, attend impatiemment le cortège de son excellence le sommeil, mais, celui-ci, à l'image des barbares de Constantin Cavafy, (1863-1933), dans son fameux poème, n'arrive pas. Que va-t-il donc advenir de lui durant toute une nuit ? La fièvre ne veut que
«passer la nuit dans mes os», dit-il dans un des plus beaux poèmes de la littérature arabe. A la recherche d'un sommeil récupérateur au cours de l'un de ses fréquents déplacements entre Baghdad et le Caire, il voit se transformer la fièvre en
«visiteuse nocturne» qui va harasser son corps de ses attaques sournoises pour le lessiver carrément.
Avec Naguib Mahfouz, prix Nobel de littérature, le sommeil se veut sociopolitique au premier chef. Au début de sa fameuse trilogie, une mère de famille, acceptant son destin avec résignation, nous fait découvrir une face inhabituelle du sommeil. Au moment où les êtres humains, dans leur majorité écrasante, obéissent à leur horloge physiologique, elle se réveille sur le coup de minuit, et se met à attendre le retour de son mari. Bien que sous l'emprise du sommeil, elle se voie forcée de se montrer récalcitrante à ses charmes. Son mari doit à tout instant rentrer de son travail ou du café où il a veillé avec ses amis. Comme prélude à un équilibre précaire, elle se livre à un examen minutieux de tout ce qui la tracasse, car, à cette heure-ci, elle se prépare à entretenir son mari de ses sentiments, de ses tribulations avec ses voisines, et bien sûr, de la situation politique en Egypte, celle de la révolte de 1919. Lorsque son mari fait tourner la clé dans la serrure de la porte d'entrée, le crissement qui lui parvient alors se transforme en une douce ligne mélodique qui apaise son cœur et son esprit.
Dans son roman fleuve, À la recherche du temps perdu, Marcel Proust, (1871-1922), frappe à la porte du sommeil en usant de tous les subterfuges. Ce malade qui souffre d'asthme, dans un centre de repos, pense avoir mis la main sur l'objet de sa quête. Il éteint donc la lampe, ferme les yeux en se remémorant ce qu'il vient de lire. Pendant quelques minutes, il se croit, à sa manière bien sûr, dans les limbes du sommeil. Hélas, mille fois hélas ! Cette sensation de bonheur se dissipe rapidement lorsqu'il observe une ligne très fine de lumière au-dessous de la porte. Et c'est alors qu'il comprend que le préposé au centre de repos est venu éteindre la lampe du couloir. La souffrance du personnage romanesque, qui n'est autre que Marcel Proust, commence alors avec son cortège d'images propres à lui inspirer horreur et terreur. Le lecteur a le sentiment qu'il est prêt à verser tout l'or du monde pour une ou deux bonnes heures de sommeil profond.
Dans Aurélia et Les filles du feu, Gérard de Nerval, (1809-1855), bien que souffrant d'un déséquilibre mental, se fait fort de donner à ses lecteurs une image romancée du sommeil et de son corollaire, le rêve.
A sa suite, les surréalistes du début du XXe siècle ont su faire de cette fonction physiologique un tremplin à des découvertes géniales au double plan de l'expression littéraire et du monde de la psychanalyse.
C'est dire que notre vie est un ensemble gigantesque de signes qu'il faut savoir déchiffrer au fur et à mesure.


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