Ben Laden, la destruction programmée de l'Occident. Ce livre de Roland Jacquard, président de l'Observatoire international du terrorisme, expert diplomatique et stratégique, et aussi président du conseil stratégique de la revue spécialisée Sentinel coécrit avec le journaliste algérien Atmane Tazaghart, ancien collaborateur d'El Khabar, dirige, depuis 1992, le bureau parisien de la revue panarabe Al Majalla et qui suit depuis 1994 de très près l'émergence et le développement d'Al Qaîda, à travers de nombreuses enquêtes qu'il publie régulièrement dans des médias arabes et occidentaux dévoile les secrets de la traque de Ben Laden, les noms et les projets terrifiants des nouveaux chefs d'Al Qaîda. Outre, les nombreuses sources auxquelles ils ont eu accès dans les milieux antiterroristes occidentaux, arabes et asiatiques, les auteurs se sont appuyés sur les témoignages inédits de membres des réseaux d'Al Qaîda, en liberté ou en prison. Dans son premier livre Au nom d'Oussama Ben Laden - préparé dès les attentats contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie en 1998 et paru à la veille du 11 septembre 2001 -, Roland Jacquard avait, le premier, révélé qui était Ben Laden et son « état-major » et anticipé les plans du chef d'al-Qaïda. Dans son deuxième ouvrage, Les Archives secrètes d'Al Qaîda, l'auteur a passé au peigne fin l'organisation terroriste. Roland Jacquard et Atmane Tazaghart estiment qu'il y a non pas fin, mais mutation d'El Qaîda. Et ils décrivent cette mutation. Parlant de Atmane Tazaghart, Roland Jacquard a ,dans une conférence de presse conjointe de présentation de l'ouvrage, précisé qu'il avait besoin d'un connaisseur du monde arabe afin qu'il lui en donne une perception de l'intérieur. « Atmane Tazaghart m'a expliqué pourquoi le terrorisme doit être combattu par des mesures politiques et pas seulement sécuritaires. » Roland Jacquard raconte qu'il s'est intéressé à Ben Laden par hasard, alors qu'il était au Soudan avec un journaliste de France 2 pour la première conférence arabo-islamique en 1989 à l'initiative de Hassan Al Tourabi. C'est là qu'est né le FIS algérien. Tourabi avait remercié une personne discrète, effacée, c'était Ben Laden, le sponsor de la rencontre. J'ai perçu que ce personnage allait jouer un rôle important dans le développement du pan islamiste et du fondamentalisme. Dans le premier livre je mettais déjà en garde les Américains contre des opérations suicides, ce qui m'a valu d'être entendu par le Congrès américain qui voulait savoir si j'avais des informations sur le 11 septembre. « Trois mois avant les attentats des sites internet en donnaient des détails. » Dans Ben Laden, la destruction programmée de l'Occident, Roland Jacquard et Atmane Tazaghart révèlent que quelques jours avant la commémoration de l'Independance day en 2001, Bush avait averti des chefs d'Etat occidentaux que Ben Laden préparait des attentats. On ne savait pas quand. Ce document est publié parmi les 100 pages d'annexes. Après le 11 septembre, Ben Laden anticipe la réaction américaine en exfiltrant du Pakistan et d'Afghanistan des cadres aguerris qui sont chefs de groupes terroristes dans une soixantaine de pays. Le livre développe les maillons faibles et les maillons forts d'El Qaîda et de ses stratégies de contournement. Dans la première partie, les auteurs développent « l'histoire secrète de la traque d'Oussama Ben Laden ». Une seconde partie est consacrée aux « mutations post 11 septembre ». Suit une partie traitant de « l'émirat euroméditerranéen du djihad ». Dans cette partie, les auteurs consacrent un chapitre au GSPC algérien : « Les salafistes algériens à l'assaut du Sahel : un nouvel Afghanistan dans le grand Sahara ». Une autre partie est intitulée « France : terre de Djihad ? ». Une dernière partie aborde « les nouvelles formes de menaces terroristes : le danger grandissant du terrorisme nucléaire, radioactif, bactériologique et chimique ; les plans secrets du djihad maritime ; bombes miniatures et missiles sol-air : les nouveaux cauchemars de l'aviation civile ; les kamikazes islamistes : une nouvelle arme de destruction massive. » Dans El Qaîda il y a des stratèges, des ingénieurs en télécommunications, en informatique, disent les auteurs. Ils estiment que la prochaine attaque pourrait se faire par des kamikazes qui s'ingéreraient des virus. Ils montrent qu'Al Qaîda cherche à frapper de manière économique (tourisme, pétrole). Le djihad maritime est une des grandes préoccupations. El Qaîda dispose d'une flottille de pêche sous pavillons de complaisance. Des attentats ont été déjoués. Un attentat chimique est très facile à préparer. S'agissant du financement d'El Qaîda, les auteurs écrivent que Ben Laden n'a pas utilisé son propre argent. Lorsqu'il a quitté le Soudan pour l'Afghanistan il avait reçu des dotations énormes.
