Prendre la route mercredi pour Constantine à partir de Tamanrasset (un véritable périple) et ne parvenir à destination que vendredi matin après moult tribulations, une panne de bus et une nuit passée à la belle étoile, voilà l'aventure peu commune vécue la semaine dernière par l'équipe féminine de handball de Tamanrasset. Celle-ci a, de surcroît, disputé le jour même de son arrivée à la ville des Ponts une rencontre face à son homologue de l'olympique jeunesse et sport de Constantine (OJSC). Evoluant en super division (le gratin du handball national), les filles de Tam ont déjà à leur compteur 14 déplacements, y compris pour le compte du play-down représentant la seconde phase de cette compétition d'excellence, dont 2 les ont menées à Constantine, 2 à Alger, 2 à Oran, 2 à Biskra, 2 à Arzew, 2 à Guedeil, 1 à Tizi Ouzou et le dernier à Saïda. En bout de course, cette équipe a parcouru des dizaines de milliers de kilomètres, le plus souvent dans les pires conditions, faute de moyens pour s'offrir des déplacements décents. Souad Haïda, présidente et joueuse capitaine de cette équipe, dont le courage doit être salué (c'est le moins que l'on puisse dire), est considérée par ses partenaires, comme par ses adversaires de jeu, comme le phare et l'exemple de cette formation qui n'a, pour autant, jamais baissé les bras. Celle-ci déclare : « Nous avons connu des moments de découragement, mais fidèles au serment qui nous lie nous avons à chaque fois relevé la tête et repris le chemin de l'entraînement et de la compétition, même s'il nous arrive de nous déplacer à seulement 7 joueuses pour limiter les frais. Je profite de l'occasion qui m'est offerte pour lancer un appel aux autorités locales pour qu'elles nous aident à terminer la saison. Sans leur soutien, il nous sera très difficile d'aller jusqu'au bout de notre rêve. » Un rêve qui prend très souvent des allures de cauchemar. Pourtant, la présidente, capitaine et joueuse-courage de cette équipe veut y croire, à l'instar de Abderahmane Souitene, le coach de l'équipe, et de Abdellah Nassis, son adjoint. Surtout, ajoute-t-elle, « si la compagnie nationale Air Algérie et la 4e région militaire nous tendent la main ». Et de préciser : « Malheureusement, Air Algérie s'est, jusqu'à présent, inscrite aux abonnés absents. Quand à l'institution militaire, elle nous a permis une seule fois d'emprunter un avion militaire lors d'un déplacement à Alger. Ceci dit, elle nous laisse apprécier le montant plus que dérisoire (comparativement aux énormes frais engendrés tout au long d'une saison marathon) des subventions allouées à l'équipe par la wilaya, l'APC et la DJS, soit globalement 2,4 millions de dinars. » Pour Corser le tout, cette dernière nous avoue que leur lieu d'entraînement, la salle omnisports de Tamanrasset, est totalement dépourvue de douches et encore moins d'eau. No comment !
