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Portrait d'écrivain D. H. Lawrence
Publié dans El Watan le 06 - 09 - 2007

Le 16 et le 21 août 2007, à l'Université de Nottingham, en Grande-Bretagne, s'est tenue la 11e conférence sur D.H. Lawrence. Né le 11 Septembre 1885 à Eastwood, d'un père mineur et d'une mère institutrice, David Herbert Richards Lawrence reste un écrivain controversé. Auteur de nouvelles :
(The Prussian Officer and other Stories, Le Serpent à Plumes…), de romans (Amants et Fils, L'Arc-en-Ciel, Femmes Amoureuses, L'Amant de Lady Chatterley…), d'essais (Psychologie et inconscient, Fantaisie de l'inconscient) et de recueils poétiques (Vois ! Nous en sommes sortis ! Oiseaux, bêtes et fleurs), il peint et traduit aussi, tandis que ses écrits sur les auteurs américains, tels Melville, Whitman et Poe, restent des références. Dans le livre qu'il lui a consacré (Le Monde de D.H. Lawrence, Bucket-Chastel, 1986), l'écrivain américain Henry Miller évoquera une vie passionnée «Il vécut avec les Indiens et dansa avec eux». Ses œuvres, dont certaines largement autobiographiques, dénoncent les «effets déshumanisants de la modernisation». Dans l'Angleterre alors en plein essor industriel, il témoigne de la mine (the pit), monstre insatiable et irascible. D'ailleurs, tel un metteur en scène, Lawrence plante le décor, avec, au premier plan, et dans le rôle principal, la «Machine», repue, rotant et narguant les mineurs, simples figurants de l'histoire, qui rentrent chez eux, tels des «ombres », après d'interminables heures passées dans les entrailles de la terre. Ulcéré par l'injustice, il en concevra un certain pessimisme, affirmant ainsi : «L'humanité n'a jamais dépassé l'étape de la chenille, elle pourrit à l'état de chrysalide et n'aura jamais d'ailes.» Dans Amants et fils (1913), son troisième roman, il y a le fils, Paul Morel qui vécut sous l'emprise d'une mère castratrice et désabusée, mal mariée à un mineur alcoolique, elle ambitionne de voir ses fils gravir l'échelle sociale. Suivent L'arc-en-ciel (1915), jugé obscène par certains et considéré comme un chef-d'œuvre par d'autres et Femmes amoureuses (1920), c'est l'histoire de quatre jeunes qui s'interrogent sur la valeur de l'amitié, de l'amour et du mariage.
Puit vint L'Amant de Lady Chatterley (1928). Lyrique et sensuel, c'est un hymne à la beauté et à la tendresse, (Tenderness était le titre initial du roman), poussée à son paroxysme et célébrée par une vitalité «primitive». Le livre lui valut l'ostracisme et la haine d'une société outrée par tant d'obscénités, (on lui reprochait l'usage fréquent d'un mot à quatre lettres, «a four letter word» tabou). Et pour cause de registre ordurier, il ne fut imprimé en Angleterre qu'en 1959, soit vingt-neuf ans après sa mort, en mars 1930 ! Mais en dépit des attaques virulentes de certains de ses illustres contemporains, notamment T.S. Eliot (prix Nobel de littérature 1948), qui le traita d'«écrivain sans moralité», il fut réhabilité et son génie créateur et artistique finit par être reconnu après sa mort. Rongé par la maladie blanche (la tuberculose), il a su brandir l'étendard de l'obsession «phallique», lui, qui moribond mais fertile : « La vie est magnifique aussi longtemps qu'elle vous consume», et ne cessait de répéter : «Vous savez que je ne crois pas à l'amour, vous savez que je ne crois pas à l'amitié.» D.H. Lawrence, ce «vulgaire petit-fils de mineur, avec son accent des Midlands», qui n'était ni un gentleman ni un aristocrate, comme le lui reprochait Frieda, son épouse, pouvait écrire les plus belles pages sur l'âme humaine et avait inventé son propre jargon scientifique, émanant d'une psychologie qui lui était organique et «instinctive». «Il pouvait tout aussi bien discourir sur la flamme sacrée de la vie puis se moucher dans une vieille lettre.». Sa sincérité, son intégrité et son authenticité lui ont valu l'exclusion et la diffamation, le poussant dans ses retranchements, lui, qui aimait tant «servir le monde » et le nourrir «jusqu'à la moelle». Son ami, Aldington, remarquera : «Curieusement, les gens sont très peu enclins à reconnaître le génie de leurs contemporains. Se sentant insultés par la supériorité, ils tentent de l'ignorer ou de l'écraser.».
Peu nous chaut si l'homme eut des égarements. Tout le monde en a, avec souvent la générosité et le talent en moins. Comme toutes les grandes âmes, fussent-elles artistes, écrivains, danseurs ou danseuses, chanteurs ou chanteuses, ou simples parias muselés par la médiocrité de leurs juges, qui ne voient (ou feignent de voir) que leur côté sulfureux, elles ont cru, jusqu'au bout, en leur pouvoir de diffuser un peu de leur rêve pour une humanité plus cosmique. On le verrait bien une ghaïta à la main, avec l'Heureuse, Remitti, de son prénom Saïda, qui, de «sa bouche horriblement belle» chantait «Anta geddem wana mourak, ya ezzine yelli galbi b'ghak» (avance, je te suis, ô toi que mon cœur désire) ou d'entonner «ana wa ghzeli, f'djbel n'laggat f'ennouar» (avec mon bien-aimé, j'irai cueillir des fleurs dans la montagne). Allez ! Remettez ! Ce sont eux qui régalent. Car, mêmes morts, les hommes et les femmes continueront à se nourrir des braises encore brûlantes de leur feu par la grâce des écrivains et des artistes.


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