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Bouteflika plaide pour une « voie originale »
Refondation des relations algéro-françaises
Publié dans El Watan le 09 - 05 - 2009

Contrairement à ses précédents discours où il fustigeait en des termes très durs le colonialisme français, le président Bouteflika a fait montre jeudi de beaucoup de retenue.
Dans un message, lu en son nom à Sétif par le conseiller à la présidence, Ali Boughazi, à l'occasion d'une conférence sur les massacres du 8 Mai 1945, Abdelaziz Bouteflika choisit, à quelques semaines de sa deuxième visite d'Etat en France, de ménager sa monture. Le ton nouveau insufflé à son discours, relativement plus apaisant, plus conciliant et tourné vers l'avenir, s'explique sans doute par le souci de ne pas hypothéquer par des déclarations « incendiaires » sa visite annoncée pour le mois de juin prochain. « Nous savons bien que nous ne pouvons pas faire porter au peuple français tout entier la responsabilité des malheurs et des souffrances qu'en son nom le colonialisme français nous a imposés », déclarait le président Bouteflika. Apaisement par-ci, escalade par-là. Aux tenants du discours glorifiant la colonisation, Bouteflika réplique : « Le 8 Mai 1945 porte un témoignage accablant sur la nature du colonialisme, sa brutalité, son inhumanité, sa barbarie pour tout dire. » Malgré sa forte charge explosive, cette déclaration se situe néanmoins un cran en dessous par rapport aux précédentes. « Les Français n'ont pas d'autre choix que de reconnaître qu'ils ont torturé, tué, exterminé durant la colonisation de l'Algérie », soulignait-il lors de son discours à Sétif le 25 août 2005. En avril 2006, plus d'une année après l'adoption par le Parlement français de la loi du 23 février mentionnant le « rôle positif » de la colonisation, Bouteflika parle de « génocide identitaire ». « La colonisation a réalisé un génocide de notre identité, de notre histoire, de notre langue et de nos traditions. » « La colonisation française est l'une des formes de colonisation les plus barbares de l'histoire, une agression injustifiée contre une nation, un Etat et un peuple », disait-il lors du 61e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945. Il avait ensuite exprimé à plusieurs reprises une demande d'« excuses officielles de la France. Des « excuses publiques et solennelles pour le crime de colonialisme commis contre notre peuple » constituent un « droit élémentaire de l'Etat-nation algérien », avait-il déclaré. « Si vous nous demandez pardon, nos cœurs sont assez vastes pour l'accepter, mais hormis cela, chacun défend ses intérêts avec les moyens qu'il juge appropriés », a affirmé le président Bouteflika dans un discours à Batna (septembre 2005). Ces demandes, restées lettres mortes, font désormais place à d'autres dans le tout nouveau discours de Bouteflika. Il est désormais question de « rétablir la vérité et rendre justice à l'Algérie ».
Le devoir de mémoire, une « affaire d'Etat » ?
Le « niet » français opposé aux demandes algériennes et surtout la poursuite du discours glorifiant la présence française en Algérie (et dans les anciennes colonies) font douter le président Bouteflika de la volonté de l'Etat français de s'acquitter du « devoir de mémoire ». Un devoir de mémoire qui serait d'abord une « affaire d'Etat » avant d'être l'affaire des « historiens et de la société civile ». « Les discours récents sur le caractère prétendument positif du colonialisme et les initiatives visant à laisser le soin aux historiens et aux sociétés civiles de reconstituer cette période de violence et d'atteinte aux droits et à la dignité du peuple algérien sont loin de contribuer à rétablir la vérité et à rendre justice à l'Algérie pour le mal que nous avons subi », constate-t-il dans son de discours de jeudi dernier. Quand Bouteflika évoque « les discours récents sur le caractère prétendument positif du colonialisme », fait-il référence au « discours de Dakar » du président français, Nicolas Sarkozy, du 26 juillet 2007 ? Un discours aux relents racistes et néo-colonialiste. « La colonisation n'est pas responsable de toutes les difficultés actuelles de l'Afrique. Elle n'est pas responsable des guerres sanglantes que se font les Africains entre eux. Elle n'est pas responsable des génocides. Elle n'est pas responsable des dictateurs. Elle n'est pas responsable du fanatisme. Elle n'est pas responsable de la corruption, de la prévarication. Elle n'est pas responsable des gaspillages et de la pollution », avait déclaré, entre autre, Nicolas Sarkozy. Pour contourner l'impasse dans laquelle se sont fourvoyées les relations algéro-françaises, surtout depuis le capotage du projet du « Traité d'amitié » auquel le président français a préféré un « partenariat d'exception » entre les deux pays, Bouteflika propose d'y parvenir par une « voie originale ». « Pour tourner définitivement cette page noire de l'histoire dit-il, il faudrait aux deux pays et aux deux peuples de trouver ensemble la voie originale qui permettra de surmonter les traumatismes causés au peuple algérien par l'Etat colonial français, des traumatismes qui continuent, souvent inconsciemment, à modeler nos consciences et nos manières d'agir ». Cette voie originale permettra également, a-t-il affirmé, d'établir « entre l'Algérie et la France, entre le peuple algérien et le peuple français des rapports authentiques d'amitié sincère et véritable dans une coopération où chacun trouvera son intérêt et des raisons d'espérer dans l'avenir ». L'essentiel pour le président Bouteflika est de « construire pour nos jeunes un avenir de paix et de prospérité ». Le président n'explicitera pas davantage la démarche qu'il voudrait voir s'instaurer. « Les rapports entres les deux pays doivent intégrer une gestion sincère, ouverte, engagée et confiante des questions relatives à la mémoire », a déclaré Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères le 21 avril dernier. Florence Beaugé écrit dans Le Monde (édition du 24 avril 2009) à propos de la visite en juin du président algérien : « (...) On saura alors si l'Algérie a décidé d'acheter à la France quatre frégates de type Fremm (Frégate européenne multimission). Paris est en compétition pour ce contrat d'une valeur de 2 milliards d'euros avec l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Italie. » Les préoccupations dans l'Hexagone ne sont décidément pas en phase avec celles exprimées côté rive sud de la Méditerranée.


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