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Hollywood peace
Publié dans El Watan le 20 - 03 - 2008

Brian de Palma, 67 ans, est de retour. Redacted, son nouveau film, fait déjà scandale aux Etats-Unis. Fidèle à ses principes, le cinéaste vient de casser un autre tabou en s'attaquant directement au comportement des troupes américaines engagées depuis 2003 en Irak. Il s'est inspiré d'un fait réel relatif au viol et l'assassinat d'une adolescente de 14 ans et de sa famille par des GI'S. La famille de la victime a été décimée. A l'époque, l'armée US a résumé le crime en un seul mot : «incident». Pour la guerre du Vietnam, Brian de Palma avait traité d'un fait similaire en 1989 dans Outrage (Casualties of War). Les acteurs Michael J. Fox et Sean Penn avaient bien campé le rôle de soldats pris dans la folie de la guerre. Dans Redacted (action de censurer un fait gênant dans un document filmé), tourné sous la forme de documentaire comme pour souligner que la réalité dépasse souvent la fiction, le cinéaste tord le cou aux règles conventionnelles et tourne à la manière d'un reporter de guerre des images d'un check-point où des soldats US s'ennuient, s'inventent des ennemis et s'autodétruisent sans le savoir. Il utilise des méthodes basiques de montage, tourne en HD (haute définition), recourt aux vidéos diffusées par Youtube et n'hésite pas à utiliser les images tournées par les militaires eux même. Dans une scène, les soldats McCoy et Salazar se filment à travers un miroir. Pas la peine d'une troisième caméra ! Cela fait actuel, vrai, sans fard. «La vérité est la première victime de la guerre» est-il écrit dans le générique du film. Il est écrit également et sur fond noir, : «Ce qu'ils ne veulent pas que vous regardiez.» Il n'y pas de grands acteurs dans le film. Brian de Palma a reconduit le même procédé utilisé dans Hi, Mom (salut maman), tourné en 1970, à savoir, recourir à des acteurs inconnus qu'il a cherchés dans la rue. «Nous avons trouvé beaucoup d'acteurs qui n'ont jamais fait de télévision ou de films de sorte à ce que les gens croient qu'ils sont de vrais soldats», a expliqué le metteur en scène. Il était nécessaire, de son point de vue, que le caractère «documentaire» du film soit renforcé. Une partie des médias américains ont attaqué sauvagement le long métrage. Il ont accusé Brian de Palma d'être… «anti patriote».
Une accusation classique aux USA depuis le 11 septembre 2001. Ceux qui critiquent l'engagement militaire américains à l'étranger sont bannis et accusés de «trahison». L'esprit MaCarthy(chasse aux communistes durant les années 50) n'a pas quitté l'Amérique. Des blogs ont été créés pour tenter de détruire le film. La société de production Magnolia s'est autorisée une censure partielle de Redacted. «Durant la guerre du Vietnam, le public non seulement acceptait de voir la réalité en face, mais descendait dans la rue pour manifester. Aujourd'hui, les Etats-Unis sont malades. Personne n'a voulu voir Redacted parce qu'il est, paraît-il, trop politisé. Mais il ne relate que la vérité. Que personne n'accepte», a déclaré le cinéaste à la presse. Une chape de plomb pèse sur les networks américains les empêchant d'aborder avec liberté les tournures dramatiques de la guerre en Irak. En dévoilant les images des tortures abjectes des détenus irakiens de la prison d'Abou Ghraïb par des GI's, la CBS a créé une brèche dans la muraille. Mais, l'expérience n'a pas été renouvelée avec la même ampleur. Et, c'est le cinéma qui tente de reprendre le relais avec des fortunes différentes. Brian De Palma et Jason Kliot, producteurs, ont bénéficié d'un petit budget de 5 millions de dollars pour tourner Redacted. Après la sortie du film, une polémique a éclaté avec le milliardaire Mark Cuban qui a financé la production. Brian de Palma a été interpellé en public sur cette question lors d'une conférence de presse en marge du festival de cinéma de New York. Le cinéaste continue son combat sur d'autres terres. A Toronto, au Canada, il a déclaré en s'attaquant aux medias : «Rien n'est encore montré. Le grand public n'a encore rien vu de ce qui se passe en Irak».
La marmite irakienne
Paul Haggis tente, de son côté, de soulever un peu le couvercle de la marmite irakienne dans In The valley of Elah (Dans la vallée d'Elah), sorti dans les salles fin 2007 et disponible en DVD en Algérie. Posté en Irak, le soldat Mike Deerfield est de retour aux Etats Unis pour une première permission. Il disparaît et est considéré déserteur. Son père Hank, un ancien militaire, incarné par Tommy Lee Jones, et sa mère Joan, campée par Susan Sarandon (devenue militante anti-guerre dans la vie réelle) se lancent à sa recherche. Les parents soupçonnent l'armée d'avoir «fomenté» le coup. Le film est bouleversant et étale des vérités choquantes sur la banalisation de la violence. C'est que les parents de soldats US en Irak-et même en Afghanistan-commencent sérieusement à douter de l'utilité de ces combats sans fin. Le nombre de soldats tués en Irak, selon des statistiques officielles, avoisine les 4000. Un chiffre qui évolue presque chaque jour. Les traumatismes de la guerre sont traités avec intelligence par Paul Haggis qui s'était déjà illustré dans Collision (Crash) où la descente aux enfers peut réunir inspecteurs de police, serrurier et voleurs de voitures. «J'ai voulu réaliser un film sur l'Amérique. Poser des questions difficiles. Lancer un débat», a expliqué le cinéaste canadien. Le comble est que dans un pays où la liberté d'expression est sacrée, lancer ce genre de débats agace les cercles de «la bien pensance» puisque le film a été «massacré» par la critique américaine,-et curieusement-européenne aussi. «Pendant la Seconde Guerre mondiale, le combat était clair. Depuis le Vietnam, tout est plus confus. Nous déboulons dans les pays, nous nous imposons avec arrogance», a relevé le réalisateur. Paul Haggis, 55 ans, s'est également distingué par l'écriture du scénario de James Bond, Casino Royale et par la création de la série télé La loi de Los Angles. Dans Stop Loss, un film qui sortira en Europe en mai prochain, l'histoire tourne autour d'un soldat qui de retour dans son Texas natal refuse de retourner en Irak après un rappel au front. Stop Loss, qui à l'origine est un terme boursier signifiant limitation de perte, est une procédure spéciale permettant le rappel des soldats de réserve. Réalisé par Kimberly Peirce, il souligne le refus convaincu des horreurs de la guerre. Résister à un ordre de rappel est une affaire sérieuse aux Etats Unis. C'est la trame tragique de Stop Loss. Plus profond encore, Grace is gone (Grace est partie), le film de James Strouse, évoque le drame d'une famille : un hommpe qui aime profondément l'Amérique, a du mal à annoncer à ses deux filles la mort au combat de leur mère, soldat en Irak. Engagé politiquement, John Cusack, qui joue le rôle et produit le long-métrage, dénonce le silence imposé par le Pentagone sur la mort des militaires US en Irak. Le célèbre acteur et musicien Clint Eastwood a composé la bande originale de cette production, primée au festival de Sundance par le Prix du public.
LES EMBARQUES DEBARQUES
Lions et Agneaux, le nouveau film de Robert Redford, pose la problématique de la guerre sous un autre regard. Le prétexte est «la lutte contre le terrorisme». C'est sous cette bannière que les forces américaines, appuyées par l'OTAN, ont envahi l'Afghanistan. Jasper Irving, un sénateur qui cible le bureau oval de la Maison-Blanche, joué par Tom Cruise, demande l'aide d'une journaliste vedette de télévision, Meryl Steep à faire la «promo» pour une nouvelle stratégie. «Vous avez déjà vendu la guerre, vous allez m'aider à vendre la solution», dit-il à l'adresse de la représentante de la presse. Les médias, ceux de Ruppert Murdoch à l'image de Foxnews, ont joué un immense rôle à amplifier «le danger» afghan puis irakien avant l'entrée des troupes US. Les reporters «embarqués» (embeded) par le Pentagone, lors de l'invasion de l'Irak, sont un autre signe des atteintes à l'éthique journalistique. Les jeunes Américains sont soumis à un rouleau compresseur fait de «patriotisme», de «menaces», de «sécurité», de «terreur»…Difficile, dans cette ambiance apocalyptique, de trouver un petit chemin pacifique. Et plus loin encore, Lions et Agneaux met en évidence le décalage entre les discours politico-maniaco-stratégique du sénateur de Washington et le terrain, des soldats US livrés à la neige des montagnes afghanes, à l'inconnu et aux attaques nocturnes des taliban…Aussi et c'est là l'ambiguïté est-il compliqué de faire la distinction entre les «lions» et «les agneaux». Le scénariste, Matthew Carnahan, a été choqué en regardant un reportage sur l'Irak à la télévision.Meryl Streep s'est sentie dans son rôle de journaliste et elle ne l'a pas caché. «J'admire énormément les gens qui montent au front pour nous rapporter ce qui s'y passe en sachant rester neutres», a-t-elle dit. Dans Rendition (Détention secrète), elle campe le rôle d'une patronne, froide comme un glaçon, de la CIA. Elle refuse de reconnaître l'existence d'un cas de torture d'un ressortissant américain d'origine arabe, Anwar, biochimiste, arrêté à sa descente d'avion à New York après un voyage professionnel en Afrique du Sud. Il est soupçonné d'avoir fabriqué des bombes après un attentat suicide «quelque part en Afrique du Nord», revendiqué par un certain Rachid Salimi, après un simple lien fait avec des appels téléphoniques suspects aux yeux de ces accusateurs. Anwar est ensuite transféré dans le pays où l'attentat a eu lieu. On appelle cela «Extraordinary rendition», un programme de la CIA qui porte sur ce que les militants des droits humains qualifient de «délocalisation de la torture», et qui cible «les terroristes». Un scandale découvert que récemment et qui porte le nom de «vols secrets de la CIA». Selon Amnesty international, qui a soutenu le film, le nombre de ces vols approche les 800 ans. Les prisonniers ont été transférés dans plusieurs pays qui ont servi de lieux de détention ou de transit. Isabella, incarnée par Reese Whiterspoon, fait tout pour retrouver la trace de son époux. Un combat dur face aux silences et à l'indifférence des autorités. «Si j'étais certain de l'intérêt moral du sujet, je voulais être sur d'en faire quelque chose qui soit également intéressant d'un point de vue cinématographique. En pensant aux familles des disparus qui ignorent tout du destin de leurs proches, je me suis dit qu'il y avait entrée en matière très affective pour ce problème», a estimé le producteur Steve Golin. Il avait déjà produit l'excellent dans la peau de John Malkovich. Le jeune Omar Metwally, qui s'est bien porté dans l'habit du personnage de Anwar Ibrahim, fait mieux que dans Munich, le film Steven Spielberg. Né à New York, de parents égyptiens et hollandais, l'acteur monte petit à petit les marche de la gloire. Jake Gyllenhaal, révélé par le poétique Le secret de Brokeback Moutain qui raconte l'histoire de deux cowboys gays, s'est imposé dans le rôle d'un agent secret qui des des sentiments humains.Il peut en exister ! Avocat de formation, Gavin Hood, le réalisateur du long métrage, est Sud-Africain. Il s'était déjà illustré avec Mon nom est Tsotsi, Oscar 2006 du meilleur film étranger. En dépit de l'importance du sujet traité, Détention secrète n'a pas bénéficié d'un grande promotion médiatique, début janvier 2008, en Europe. Outre Brian de Palma, Susan Sarandon et John Cusack, plusieurs autres grosses pointures de Hollywood se sont lancées dans la contestation anti-guerre, à l'image de Robert Redford, Meryl Streep, Jamie Foxx, Julia Roberts, Tom Hanks. C'est tant mieux pour les millions de civils irakiens et afghans qui souffrent en silence


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