Cela fait autant de chômeurs pour lesquels le gouvernement de l'Algérie vient de concocter une nouvelle potion dont il peut à juste titre réclamer des royalties, puisque unique en son genre, afin de leur trouver du travail. Car jusqu'à présent, les sortants de l'université étaient considérés comme des attardés mentaux, tout juste capables de dépenser les 6 000 dinars du pré emploi. Il est vrai qu'avec des bourses d'études de 900 dinars/mois, cette nouvelle mensualité constitue une augmentation substantielle de 6,6 fois la bourse d'étude. Mine de rien, ça fait énorme face à la norme internationale. C'est certainement pour les aider à mieux appréhender la vie professionnelle que le gouvernement aura mis cette barre à ne pas franchir. Imaginons un médecin débutant sa vie de médecin avec un salaire équivalent au SMIG. Soit 13,2 fois la bourse ! De quoi se piquer une crise de folie dépensière. Déjà qu'avec les 8 000 dinars du pré emploi, ils ne font rien d'autres que leur métier de médecin. Les payer au SMIG serait franchement les inciter à participer à la déstabilisation du marché. Imaginons 140 000 nouveaux riches tout droit sortis de la fac, dévalant sur nos étals. C'est la pénurie assurée. Et les émeutes qui vont avec. Tout ce que redoutent tout bon gouvernement. Le comble c'est que face à la déferlante, le même gouvernement décide de généraliser le LMD. D'où un raccourcissement de la durée des études, avec l'arrivée d'un plus grand nombre de diplômés. La bouteille à encre, quoi ! Alors que prolonger les études permet sérieusement de retenir davantage les étudiants, à seulement 900 DA. Le revers de la médaille c'est qu'au lieu d'avoir une pléthore de porteurs de diplômes que nous avons manifestement de la peine à caser, nous sortirons de véritables diplômés qu'il faudra payer ! C'est là où le bât blesse. Car payer un diplômé à sa vraie valeur pourrait lui donner des idées. Pas seulement digestives !
