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Résonances et créations
Valence. Temps de paroles france-algérie
Publié dans El Watan le 14 - 05 - 2009

Cela fait plus d'un an que Christophe Perton, comédien, directeur de la Comédie de Valence, et son équipe préparent avec passion un riche rendez-vous culturel autour du thème : « Temps de paroles, France-Algérie », à Valence, dans la Drôme.
De Valence
Les relations historiques conflictuelles entre les deux pays seront passées au peigne fin par le meilleur des biais, celui de la culture. Ici, sur les rives du Rhône, propice aux migrations dans tous les sens depuis la nuit des temps, cette pause dans le tumulte amer du passé amer fera date, autant qu'elle fera du bien. Si la scène de la Comédie de Valence est particulièrement destinée aux représentations théâtrales, l'événement « Temps de Paroles » pourrait aussi être nommé temps de regard, ou temps d'écoute, voire promesses d'aubes nouvelles. En effet, il mélange plusieurs disciplines qui vont du théâtre à la chanson, en passant par le cinéma, la photo, la littérature, les arts plastiques, et enfin l'art de parler avec deux colloques. Hormis les spectacles, dont nous vous livrons les principaux rendez-vous, c'est dans ces forums que va se dévoiler l'intérêt d'une telle rencontre. Le premier, ce samedi 15 mai, jour d'ouverture du Festival se voudra une entrée en matière décisive. Sous le thème « France-Algérie, quels héritages ? » il s'agira d'une table ronde consacrée aux relations anciennes et complexes entre les deux pays : échanges culturels, flux migratoires et affrontements armés composent en effet un héritage commun parfois douloureux, souvent méconnu, mais qui modèle aujourd'hui encore les cultures françaises et algériennes. Parmi les intervenants, autour de l'historien Karim Ghorbal, seront présents Tassadit Yacine (anthropologue), Fatima Besnaci-Lancou (journaliste et écrivain) et Gilles Manceron (historien et écrivain).
Un deuxième colloque se déroulera le 23 mai sur « La résonance des rapports France-Algérie sur la création artistique ». On y abordera la façon dont les artistes, français, algériens, ou issus de l'immigration, abordent, se nourrissent ou se détachent de la thématique des identités. La thématique politique et/ou identitaire est-elle un moteur de créativité pour eux, ou au contraire, un frein ? Il s'agira à la fois de questionner la place de l'artiste en Algérie, mais au-delà, d'interroger la représentation de cette histoire contemporaine dans le spectacle vivant, en Algérie, en France, ou ailleurs. Les auteurs et artistes présents au Festival y seront partie prenante : Maïssa Bey, Mustapha Benfodil (écrivain, journaliste à El Watan), Lancelot Hamelin. L'hôte des lieux, Christophe Perton, sera l'une des chevilles ouvrières de cette deuxième table-ronde.
De trois points de vue
Depuis trois ans, celui-ci s'applique à créer une résonance entre le Festival consacré aux écritures contemporaines et l'actualité du monde. Cette démarche vise en somme à rechercher comment le théâtre contemporain se nourrit des événements et de la marche de l'Histoire. « On peut toujours prétendre trouver une contemporanéité dans telle ou telle écriture classique, nous a-t-il déclaré, mais on ne peut nier, pour prendre un exemple, que l'on n'écrit pas exactement au même endroit avant et après le 11 septembre 2001. Rien ne remplace l'acuité de l'écriture contemporaine. L'année dernière, nous avons ainsi abordé les rapports Israël-Palestine et, tout naturellement, cette question de la cohabitation de deux peuples opposés par la guerre, leur culture et des haines séculaires m'a semblé devoir trouver un prolongement dans notre propre Histoire et donc dans les rapports riches et complexes qu'entretiennent la France et l'Algérie. Notre théâtre sera donc une caisse de résonance pour interroger par le prisme des poètes cette question. »
Aspect notable de ce Festival, sa programmation s'est établie à la fois sur la base de spectacles existants, déjà connus, et surtout de créations encore non diffusées. Les organisateurs ont considéré en l'occurrence que la meilleure réponse à ce type de problématique consistait à passer commande à des artistes pour les interroger, dans le présent absolu, sur leurs expériences et leurs visions. Pour Christophe Perton, « l'idée consistait à adopter au moins trois points de vue, celui des Algériens vivant en Algérie, des Français et des Algériens issus de l'immigration nés ou vivant en France, et des Français eux-mêmes. J'ai cherché à travailler prioritairement avec des équipes indépendantes en Algérie, c'est-à-dire ne dépendant pas directement de l'institution, afin de privilégier une certaine impertinence de points de vue. »
De la même manière, la Comédie de Valence avait abordé l'an dernier le Proche-Orient et elle envisage pour l'année prochaine de se pencher sur la Russie. L'initiative coïncidera avec l'année culturelle France-Russie. La parution d'un article dans Le Monde, relatant l'assassinat d'Oumar Israïlov, réfugié politique tchétchène en Autriche, et qui impliquait selon la journaliste le pouvoir officiel tchétchène (édition du 23 janvier 2009), a fortement interpellé Christophe Perton et suscité en lui le désir de centrer la prochaine édition du Festival sur les rapports de la Russie avec les pays de l'ancien bloc soviétique. Mais pour l'instant, toutes les attentions se portent sur la thématique de cette année qui interroge au premier plan les relations en dents de scie entre la France, ex-puissance coloniale, et l'Algérie, nation indépendante, du fait d'une histoire mouvementée et de plaies encore ouvertes. La culture est-elle en mesure de les panser et d'apporter des réponses à de telles situations ? Pour notre interlocuteur, il ne fait aucun doute que la contribution de la culture dans ce sens est essentielle : « Les plaies se nourrissent du silence, de l'ignorance et des non-dits. Je pense sincèrement que la culture peut jouer en l'occurrence un rôle salutaire qui, à bien des égards, réussit concrètement, là où, trop souvent, la déshérence du politique a laissé un vide que rien ne comble. Et le théâtre en particulier parce qu'il incarne l'Agora, l'espace de la catharsis et du dialogue, peut remplir dans nos sociétés, à l'instar du théâtre antique des origines d'Athènes, un rôle citoyen qui le place au cœur des débats cruciaux qui concerne nos sociétés. »
Le programme, qui s'étend du 16 au 30 mai, comprend deux concerts-phares. Le 18 mai, ce sera le groupe Origines Contrôlées qui interprètera son tour d'horizon de 40 ans de chansons de l'immigration algérienne. Un hommage à Lili Boniche sera rendu par Salah Gaoua et sa bande de musiciens algéro-français (parmi lesquels Varoujan Fau, luth, guitare électrique, Caroline Cuzin-Rambaud, violon, piano, Zami Mohammed, luth, gimbri et Bazou, mandole, guitare). Le théâtre dispose d'un riche éventail de pièces : Le procès de Bill Clinton de Lancelot Hamelin, mise en scène par Christophe Perton. Du 19 au 26 mai, sera donnée la pièce Bleu, blanc, vert création d'après le roman éponyme de Maissa Bey. Le 22 mai, ce sera au tour du spectacle de Fellag, Tous les Algériens sont des mécaniciens et le lendemain, celui de Paris-Alger classe enfer. Le chorégraphe Hamid Ben Mahi racontera et dansera son nouveau spectacle Faut qu'on parle ! On pourra aussi voir Les Coloniaux de Aziz Chouaki, Loin de Nedjma, La Chambre Close, lecture du texte de Claude Labrue sur l'Algérie... A signaler l'exposition photo de Bruno Boudjelal intitulée Jours intranquilles et qui montre Bentalha, cinq ans après le drame que vécut cette localité en 1997. Un cycle cinéma présentera les derniers films algériens dont Inland (Gabbla) de Tarik Téguia. Une rencontre est prévue aussi avec Djamel Ouahab, réalisateur de Gerboise bleue et Lucien Parfait, témoin et protagoniste du film autour de l'histoire des victimes des essais atomiques français dans le Sahara entre 1960 à 1966. C'est dire combien la Drôme vivra cette fin du mois de mai aux couleurs et sons de l'Algérie, celle du passé mais également celle du présent.
De notre Bureau de Paris


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